Tuesday, July 15, 2008

Retrait du permis de tuer !

Ces jours-ci je me goinfre des gueulantes de Shakespeare en VO. C'est mieux et plus goûteux bien gras des jurons. D'abord je me suis gloutonné "Hamlet" mais par petits bouts genre lopins, parce que c'est la plus intellectuelle des pièces pas rapiécée des rapières.

Puis, vint le gros morceaux je veux dire le plat de résistance à l'oppression "Macbeth" qui te débecte. Ca c'est de l'anglo-saxon qui sait rouler les "r" comme le "r" grasseyant des poulbots parigots et de Gabin de la belle équipe. Mais avec des accents rauques du brogue barbare, c'est-à-dire des dialectes qui t'arrachent les yeux jusqu'à la gorge chaude très hotty.

Dans le même temps, ils faut se farcir le film "Macbeth" d'Orson Welles en noir et blanc très noir, qui est ajouté de la réussite "Macbeth" très subtile et "coloristique" de Roman Polanski -- j'aime le terme coloristique introduit par mon amie russe Deila, je trouve qu'il veut tout dire du surplein culturel.

Orson Welles dit la querelle d'Ecossais des sovran d'Ecosse avec un coffre redoutable qui résonnette musette vachement dans le décor glauque des tuniques qui traînette dans la boue des dirty tricks de la comédie humaine où tu prends ton ticket à l'entrée du zoo, des documentaires animaliers.

Vrai, le texte est coupé au rasoir, mais que c'est une hache qui détranche en faisant quelques bavures qui sont la pièce cachée. C'est-à-dire celle des jeux de mots très modernes et qu'ils évoquent les règlements de compte à OK Balmoral.

Un peu comme dans le 8ème à Paris, autour de l'Elysée-des-fous-à-liés pendant les grandes heures de la distribution des prix qu'on les appelle des maroquins des soldes de la maroquinerie ministérielle, ou la légionellose d'honneur pour les prix de consolation.

C'est sûr, en France nous avons "Cyrano de Bergerac" de Rostand, et c'est tout autant provincialiste et baroque que l'Ecosse et Elsenor. Car, rappelons-le au lecteur si distrait qu'il ignore les histoires savoureuses : Louis XIV parlait un françois assez péquenot avé l'accent des paysans du terroir des fromages qui puent les pieds métriques de l'Alexandrin qui revient d'une virée à cheval. Mais Ludwig avait la classe et le pied fin, même la cuissette pleine de rubans de la jeune fille qu'il était par aventure.

Il reste que c'est bien parce que nous sommes français et amoureux de notre belle langue insurpassable (hormis par le chinois et l'anglais et d'autres dialectes slavons et sud-moluquois) que nous vénérons quasiment ce parler anglais plein de la franchise la plus brutale.

Il est inutile de préciser que lorsque tu piges la pièce dans le texte en VO et après des années-lumière d'études... c'est un délice aussi extrême que si tu gravissais le pôle nord par la face sud et qu'il serait à la fraise tout du long avec des pépites de chocolat glissant et tout ça au plumard avec ta damozelle.

Car si tu veux vraiment connaître la vie et les trahisons, il faut lire Shakespeare. Et comment les sorcières parviennent à t'annoncer un avenir mirifique, tout en te cachant les pires horreurs horrifiques que cet avenir même te poussera à les commettre.

Rappelons pour ceux qui ont dormi pendant la représentation du camping des flots de sang, que Macbeth vient au pouvoir régalien après avoir assassiné le roi Duncan comme un cochon qu'on saigne. Sa femme qui est tzarriblement vénale est dans le coup jusqu'au collet.

Et tout ceci se trépasse, après que la princesse barbue Macbeth fut incitette par des sorcières à barbe qui lui ont prédit un avenir si mirifique qu'il ne s'achèvera que lorsqu'une forêt se mettra à marcher...dingue ! aussi qu'aucun homme né d'une femme ne pourra le tuer. Alors, franchement comprenons-le ! il peut tout se permettre.

Et mazette ! c'est pourtant cet homme Macduff qui en vient à bout et pour venger le roi Duncan... puisque Macduff est né d'une femme morte. La sorcière est subtile et trompeuse quand elle traficotte-de-maille à trois. Bon, la forêt marche aussi, mais ça fait cher le décor qui se fait la malle, qui sent définitivement le sapin qui met mal à mélèze.

A la fin, tous les méchants meurent et les bons ne se marient pas et ils n'ont pas d'enfant, vu qu'il ne reste que des hommes et que l'homosexualité n'était pas de coutume en Ecosse ni pour les visas de censure, malgré les kiltissimes courants d'air...

"La vie est un songe" selon le baroque Calderon de la Barca, mais elle est aussi un piège, qui se sait nous montrer tels que nous sommes en plein phare de la police des destins, qui te loupent jamais O mon frère Macbeth... quand vient l'amende et le retrait des points de sutures de ton vieux permis de tuer.

7 comments:

Anonymous said...

Si je comprend bien ces sorcières leurs ont raconté des sornettes. Mais par ailleurs qu'allaient ils faire chez ces diseuses de bonnes aventures sinon vérifier que leurs ambitions avaient de l'avenir et évacuer ainsi tous les risques et la morale avec ? L'avenir dans la chrétienté appartenait à Dieu et il était interdit à l'homme de vouloir le maîtriser. De là d'ailleurs l'utilité des Juifs pour les riches Chrétiens qui eux ne pouvaient pas faire des opérations de crédits car préter de l'argent avec intérêt c'est spéculer sur l'avenir. La science prédictive a aussi affronté ce tabou. Et à te lire j'ai le sentiment que Macbeth tourne autour de ça.

Demian west said...

En fait, cette histoire fait des puissants les jouets de deux ou trois bonnes femmes qui les roulent dans la farine en leur promettant tout ce qu'ils désirent. C'est comme Mitterrand et son astrologue de la witchcraft compagnie perso soli solo.

Dans le film de Polanski, il y a une belle allusion. Car un des vainqueurs de Macbeth s'abrite de la pluie sous l'abri des sorcières et l'histoire recommence.

Demian west said...

Ce qui est le plus moderne et inouï dans cette pièce, c'est de loger les gouvernants réels du monde dans un trou paumé et misérable et même introuvable, mais qu'il vient aux puissants et qu'il les gouverne de loin par l'esprit des malices. Les puissants et les rois sont les poupées de ces forces invisibles...

Anonymous said...

Le pouvoir réel est en fait au mains des femmes.L'ambition des hommes nait souvent de leur envie de séduire les femmes. Et quand ils séduisent ces femmes ils déposent le pouvoir à leurs pieds.
De ce point de vue Carla doit avoir plus d'influence que n'en avait Bernadette.

Demian west said...

C'est incontournable, imparable et aussi sûr que le sexe fait sa loi en politique jusque dans l'intimité du plus petit foyer français même explosé.

Anonymous said...

A en juger sur le blog de Quitterie, Gasty et sa clique malgré leurs oraisons n'ont toujours pas fait le deuil de ton départ et ils sont venus parés de leur belle écriture du dimanche pour te dire combien tu leur manque.

Demian west said...

Y a plein de choses qui leur manquent. Le Demian du lundi, celui du mardi, le Demian du mercredi, et cettui du jeudi, aussi le Demy du vendredi, enfin le Dems du ouikend. C'est ça l'amour...hi hi hi !

Qu'est-ce que ce serait si j'avais été une femme, ils en auraient bavé à donf.