Wednesday, October 31, 2007

Le président Ford accuse Clinton de "sex addiction" dans un texte posthume




Dans la course à la présidence des Etats-Unis, les Républicains du GOP ne savent plus quel bel esprit invoquer pour contrer la poussée de Hillary Clinton des Démocrates. En effet, plusieurs médias et télévisuels font des gorges chaudes après la sortie du livre de DeFrank, qui avait reçu les conversations à bâtons rompus de la part du précédent président Gérald Ford, décédé en 2006.

L’ouvrage intitulé Ecrivez ça quand je serai parti contient des jugements et avis personnels de Gérald Ford à propos du couple Clinton, et singulièrement sur Bill Clinton. Gérald Ford considérait que Hillary portait la culotte, mais il chargeait Bill Clinton de tous les défauts de cette culotte enlevée. Voyez, ce n’est pas moins que les termes de "sex addiction" qui sont employés par Ford, pour qualifier la drague permanente de Clinton auprès de toutes les belles femmes qui l’approchaient. Et Betty Ford, qui dut subir une cure de désintoxication contre l’alcool et la drogue, y va de ses conseils sur les moyens de guérir cette "addiction" de Bill pour son goût trop prononcé de la philosophie dans le boudoir des femmes.

Pire encore, dans le show télévisé CBS Early Show, on convoqua une experte sexologue pour qu’elle s’épanchât en propos qui firent carrément peur. Selon le Dr. Jennifer Berman, Clinton aurait eu un comportement à risques. Et quand Julie Chen demanda à la spécialiste de définir quels risques Clinton aurait pris, Berman précisa que "les comportements à risques sont les rapports sexuels sans protection, ou avoir des rapports avec des prostituées et mettre en péril sa famille." Puis elle acheva le tout en ajoutant que "si Bill Clinton a vraiment eu des relations intimes avec une employée de la Maison Blanche, ce serait considéré comme un comportement à haut risque." On saisira aisément le glissement qui va du pire au moindre qui serait pire encore, et tout pour embrouiller l’électeur de la vaste plaine tantôt inquiet de tous risques nucléaires ou sexuels mêlés.

Parmi les quarante ouvrages actuellement publiés sur le couple Clinton, d’aucuns les présentent en jeunes idéalistes des années 60, qui seraient devenus des rock stars de la politique. Mais dans le livre de DeFrank, on fait monter une drôle de pâte pour étouffer le chrétien et pour diaboliser Bill Clinton, et pour la seule fin qu’on devine. Mettre Hillary Clinton dans de mauvais draps qui seraient peu propices pour la présidence.

Quand on aura rappelé que Gérald Ford était un Républicain et que l’Amérique puritaine adore débattre et causer de ce qu’elle veut absolument cacher, soit le sexe, on comprendra qu’on est déjà en plein drap du débat sur les valeurs de l’Amérique profonde. Si profonde, qu’elle nous parle depuis une tombe d’un ancien président. Et c’est toute la névrose américaine qui tache à nouveau l’étoffe des médias. Car tout le monde sait que, plus le puritain veut cacher certains mots aux enfants pour les bien éduquer, plus il les intéresse à ces mystères si attrayants qu’ils sont interdits par ceux-là mêmes qui les pratiquent, disait Montaigne.

Le duetto Ford appuie ces propos sur une relation avec le couple Clinton, qui fut suivie et régulière. Mais on sent bien que ce sont deux visions, sinon deux comportements de l’Amérique qui s’affrontent, et finalement deux générations. Car, les divorces à reprises du séducteur Giuliani, qui est le meilleur candidat des Républicains, ne sauraient plaider pour un retour à ces restrictions asexuées, vers lesquelles le cadavre du commandeur Ford voudrait enferrer le donjuanisme des Clinton, de l’un comme de l’autre.

Demian West

Tuesday, October 30, 2007

Présidentielles 2008 aux USA : l’épreuve de Obama




Le sénateur Obama espère devenir bientôt le nouveau président des Etats-Unis d’Amérique. C’est vrai qu’il oeuvre beaucoup a incarner ce rôle et dans tous lieux. Récemment à Des Moines, il alla de son porte-à-porte chez l’habitant de la middle-class ethnique et provincialiste.

Vrai, que Obama est très populaire car on lui prête un puissant charisme et même une chaleur dans les relations qui sait évoquer jusqu’à Kennedy lui-même. Aussi, il est un candidat aux ressources insoupçonnées. Car il a su réunir autant de fonds pour sa campagne que sa concurrente Hillary Clinton. Ce qui est un indice de grande compétence politique aux Etats-Unis. Enfin, il redouble d’apparitions publicitaires dans les médias. En Iowa particulièrement, où il doit remporter impérativement le caucus qui décidera dans quatre semaines du candidat que cet état fondamental désignera pour la course démocrate à la Maison Blanche. Ce sont donc des semaines décisives pour les candidats.

Par ailleurs, Michelle Obama est apparue en épouse très fédératrice des admirations, dans une émission télévisée qui présentait un débat entre les épouses des candidats. Michelle Obama gagna l’estime des téléspectateurs quand elle sut se présenter habilement comme une femme du peuple, qui ne prête guère plus d’intérêt à la Maison Blanche, parce qu’elle sait placer sa famille au-dessus de ces ambitions nationales. Le jeu consistait donc à paraître moins people qu’on l’est. D’ailleurs toutes les épouses sont venues draguer la caméra. Hormis l’absent et seul époux Bill Clinton, qui a décliné cette offre de rejoindre ce gynécée de femmes du pouvoir. Sans doute a-t-il craint de ne pouvoir résister à de telles démonstrations de séduction. On le comprendrait, s’il n’y avait un peu d’orgueil mêlé à sa politique de la chaise vide.

On notera que Obama se devait stratégiquement de mettre en avant une haute figure plus féminine de la mouvance Obama. Car il sentait bien que Hillary Clinton bénéficiait de cette séduction plus naturelle qui le dépasse. En outre, personne, ni de la presse ni de la politique non plus que de ses proches, ne comprend pour quelle raison Obama ne parvient pas à décoller dans les sondages, à tout le moins aux abords du premier rang de Hillary Rodham Clinton.

Et c’est donc une épreuve de décision qui attend Obama. Car, tous ses conseillers le pressent de radicaliser ses discours et de rompre avec Hillary, pour enfin en découdre selon les voeux de la politique et du public assoiffé de feuilletons comme à Dallas. C’est pourquoi, Obama ne cesse, depuis des jours, d’annoncer qu’il durcira le ton contre Hillary Clinton, contre ses conceptions de la politique étrangère envers l’Irak et l’Iran et contre ses projets sur la Sécurité Sociale. Mais sans toutefois qu’il prononce jamais le nom de Hillary dans ses attaques. Et qu’il achève toujours ses timides assauts par des compliments si conciliants, qu’on comprend bien qu’il ne veut pas aller à la bataille pour le front démocrate.

Tellement, qu’on finit par comprendre qu’il craindrait presque de perdre cet heureux effet de traîne qu’il ressent forcément derrière cette candidate pugnace et aguerrie à la confrontation et aux outrages publics. Et, au fond, le sénateur Obama ne voudrait pas trop la brusquer ou la retourner contre ses efforts. Puisque tout sage sait qu’il faut craindre le pire d’une femme puissante qui voudrait se revancher. Finalement, on dit partout et après de fines analyses des vrais exploits de ce jeune sénateur très lyrique, qu’il distribue ses discours depuis l’idéal d’en haut. Quand Hillary vient du terrain de l’expérience qui donne l’assurance de vaincre, d’une façon ou d’une autre. La sagesse naturelle le dirait.

Demian West

Monday, October 29, 2007

Monica L. entre en campagne des présidentielles 2008 aux USA




Aux portes des primaires qui décideront de la nomination du candidat républicain aux élections présidentielles américaines de 2008, Mitt Romney s’est arrêté en Iowa pour inaugurer une nouvelle formule d’attaques contre la démocrate Hillary Clinton. En effet, Romney a enfoncé la porte des primaires en évoquant pas moins que le scandale Lewinsky. Ce qui est aussi fracassant que nouveau.

Cette manoeuvre avait été élégamment contournée jusqu’alors, et par tous les candidats républicains. Mais, on se souvient assez de la panique qui a pris les huit candidats républicains dans les débats les plus récents, pour comprendre que, soudainement, les stratégies échappaient à leurs auteurs. Vrai, pour gagner, Romney doit être le parangon des valeurs familiales les plus vertueuses. Et donc, il se pose en ferme défenseur des unions conventionnelles et contre le mariage gay. C’est pourquoi, il affirme qu’il placera des juges dans les plus hautes instances de la loi aux Etats-Unis, en fonction de leurs choix préalables, qui abonderont en sa politique aux teintures assez homophobes. Et pour que des lois favorables aux homosexuels ne passent jamais.

Par ailleurs, il se raidit subitement sur le droit des femmes de choisir et d’avorter, le cas échéant. Et il martèle cette position dure, en donnant à voir sa propre famille comme le seul modèle qu’il juge assez exemplaire, pour que ses moeurs soient imposées à tout le pays. Pourtant, il ne parvient pas à étouffer les plus ardentes critiques qui le disent opportuniste. Et qu’elles viennent depuis son propre camp. Puisque les positions qu’il défend aujourd’hui bec et ongles de l’aigle chauve, ne lui viennent que depuis peu. Auparavant, il était bien plus tolérant, car ses choix de stratégies électorales l’exigeaient.

C’est ainsi qu’il n’eut plus d’autre munition sous la ceinture, que de tirer à boulette chauffée au blanc sur Hillary Clinton, pour l’atteindre par un ricochet sur son mari Bill Clinton et ses écarts conjugaux avec Monica Lewinsky à la Maison Blanche. C’est donc une vieille histoire qui remonte à la surface de cette campagne qui se radicalise. Désormais, on dit aux Etats-Unis que se référer au scandale Lewinsky serait, pour le Parti Républicain, comme de marcher sur la glace si fine qu’il l’entend déjà craquer.

Car d’une part, cette affaire avait vastement profité à la popularité de Hillary Clinton, qui reçut involontairement un grand vent de pitié compatissante. Et c’est ainsi qu’elle sut trouver rapidement et aisément le marchepied des femmes pour la Maison Blanche. Par ailleurs, les familles américaines en ont soupé de cette monstration de l’Amérique par le biais de ce scandale, dont la plupart voulaient qu’on le basculât vitement par la petite fenêtre de derrière. Afin que le monde l’ignorât complètement. Et pour éviter le ridicule à l’Amérique puritaine, désormais trop déflorée et violemment.

Pis encore, les femmes sanctionneraient électoralement des attaques aussi indignes de la part du ligueur de vertus Romney contre Hillary Rodham Clinton. Quand c’est son mari qui a fauté et jamais elle. On comprend pourquoi, ni Giuliani, ni Huckabee, non plus que McCain n’ont pipé mot autour de ces événements usés, dont le souvenir mal éveillé surgirait en diableries par le ressort d’une neuve boîte de Pandore... Autrement dit, on sait comment ça commence et jamais comment ça finit.

Demian West

Thursday, October 25, 2007

Obama moins gay qu’évangéliste.




Le sénateur de l’Illinois et candidat démocrate à la Maison Blanche, Barack Obama vient de mettre le feu aux foudres des organisations pour la défense des homosexuels aux Etats Unis. En effet, Obama avait mis en oeuvre une tournée de concerts de chants gospel pour draguer à mort l’électorat des évangélistes noirs.

Et dans le même temps, que Hillary Clinton fait un malheur en Caroline du Sud, où elle ratisse large toute la communauté noire pour faire la nique à Obama, qui est son rival dans ces débats exquis pour le leadership du Parti Démocrate. Ne rions pas, en face c’est tout pareil chez les Républicains.

Pour son malheur mal anticipé, Obama avait invité un chanteur Donnie McClurkin qui chante parfois et en coulisse de drôles de chansons, dont celle-ci : "l’homosexualité est une malédiction qui ne saurait être guérie par la prière". Voilà qui est dit sans détour ni nuance, mais avec une franchise assassine dans le pays prompte au lynch.

Aussitôt, le Président de "Human Rights Campaign", Joe Solmonese a frappé du poing sur son portable et il a exigé d’Obama qu’il boute ce crooner à femmes dans la salle d’attente de la campagne. Mais, Obama n’aime pas qu’on commande à ses manières d’apprécier les homosexuels. En conséquence, il a choisi l’option d’inviter un religieux éminent et ouvertement gay, le Révérent Andy Sidden. Pour qu’il ajoute à ce concert, qui tourne au règlement de compte dans une fervente boîte gay, ses points de vues sur le sujet. Et que la conversation sur scène fasse vite oublier ces dissensions, qui se sont déjà étendues au net et par tout le monde, jusqu’ici mazette !

Il reste que cette affaire de moeurs légères a finalement bien démontré que les évangélistes ne seraient pas moins éloignés du pouvoir, si les Républicains les plombaient plus encore, avec leurs guerres fratricides pour la conquête de la seule chaise du pouvoir à la Maison Blanche. Car Obama y introduirait aussi les évangélistes à White House. Sinon Hillary Clinton s’en chargerait exquisément puisqu’elle les revendique d’une même main.

Bien sûr, la chose s’est achevée par un beau discours plein d’idéal, et dans lequel Obama confirmait qu’il luttait contre l’homophobie, qu’il n’avait même jamais vue. Et ce pendant qu’il laissait toute voix et vocalises à McClurkin dans les concerts du drôle de gospel électoral.

Demian West

Le buzz Hillary du Drudge Report




Le journaliste internet Matt Drudge suit de si près la carrière de Hillary Clinton que, dans la presse américaine, on se prend à penser qu’il en serait le plus sûr artisan. En effet, c’est lui qui dévoila l’affaire Lewinsky qui ruina la présidence de Bill Clinton. Mais que ces révélations firent, dans le même temps, le plus sûr lit de la popularité de Hillary Clinton, l’épouse outragée publiquement. A ce qu’on dit tantôt.

Aujourd’hui, le site internet de Matt Drudge est un lieu de rencontres des plus fins museaux en cherche de scoops et surtout des dernières rumeurs les plus affolées, chaque minute. Tous y viennent par millions, et des trains de chefs d’entreprises médias jusqu’à la concierge qui sait surfer dans l’escalator. Et quand tout le monde sait que bien des scoops sur le Drudge Report sont douteux sinon carrément faux à outrance. Ils font tout de même la nouvelle, puisque tout le monde en parle et quoi qu’il puisse arriver. C’est dire l’influence de ce lieu de perdition de l’inferno internet.

Eh bien, c’est ce lieu que la candidate Hillary Clinton suit de si près qu’une ligne directe relie Tracy Sefl, une personne officielle d’un précédent comité national des Démocrates, au journaliste Matt Drudge. Et pour que les infos circulent dans les deux sens, entre Drudge et la candidate démocrate. Ainsi, quand Hillary toussa lors d’un discours, Matt s’empressa de balancer quelque belle pharmacie de gentillesse sur son blog, en lui souhaitant un bon rétablissement si assuré qu’elle n’était pas malade du tout. Et parce qu’il a tout simplement besoin de Hillary, il le reconnaît amplement.

En revanche, quand Obama, le candidat démocrate concurrent de Hillary, allait frapper du poing un discours important sur l’Irak, quelques minutes avant ce show démocrate, Hillary communiqua sur-le-champ à Drudge les chiffres des fonds alloués à la campagne. Et ce sont ces chiffres qui firent la une et qui couvrirent le discours de Obama dans les mainstream médias. On saisit la civilité entre amis du même camp, qui ne se refusent aucun coup bas, un peu comme en France électorale.

On sait bien qu’en France et en hiver, le renard et le blaireau font parfois terrier commun pour mieux se tenir chaud mutuellement. Et dans la politique c’est tout pareil. Et ça marche pour le bénéfice des 422 millions d’internautes qui noyautaient le mois dernier ce site du diable joyeux, où nul ne sait plus reconnaître la vérité des rumeurs éjouissantes qui deviennent des news, par le fait des seuls médias qui sacrent l’info comme ils veulent.

Demian West

Wednesday, October 24, 2007

Hillary Clinton attaque la Maison-Blanche




Mardi à Denver sur le campus du Metro Stage College, le sénateur de New York et prétendante démocrate à la présidence 2008 Hillary Rodham Clinton s’est livrée en une attaque en règle contre le duetto Bush-Cheney. En effet, pour rendre les coups qu’elle a reçus durant le week-end dans les débats des républicains très remontés contre sa haute figure médiatique, Hillary a dénoncé les manoeuvres politiques de la mauvaise gouvernance de l’équipe sortante.

Elle a explicitement insisté sur le fait que la théorie de Cheney, sur la nécessité d’un pouvoir exécutif unitaire, était un dispositif de pure et simple préemption du pouvoir par le biais de collusions et de rassemblement de tous les pouvoirs en un seul au service de leurs seuls politique et intérêts.

Par ailleurs, la démocrate a clairement exprimé que le couple Bush-Cheney a pris habilement prétexte des événements terroristes du 11 septembre 2001, pour imposer leurs méthodes anticonstitutionnelles comme des lettres de cachet ou d’autres décisions autoritaires, et sans jamais passer par le filtre impératif du Congrès. Ce qui est nouveau, puisque tous les présidents, dont Lincoln, s’espaçaient certes dans le pouvoir autoritaire parfois, mais qu’ils laissaient toujours le Congrès ratifier leurs décisions, à la fin.

Pire encore, Hillary Clinton précise que l’équipe Bush-Cheney a refusé de proposer des décisions au Congrès qui les aurait acceptées en tant que projets constitutionnels. Et qu’ils ne les ont pas proposées par simple principe autoritaire qui voulait snober cette instance essentielle du peuple américain.

Il reste que la presse s’interroge sur la sincérité des déclarations lyriques de Hillary Clinton, quand les médias se souviennent des habitudes et coutumes de la Maison-Blanche lorsque le couple Clinton y régnait. Hillary prétend qu’elle ira au rebours de tels excès qui sortent les sortants. Mais a-t-on jamais vu un homme de pouvoir, ce qu’Hillary est indéniablement sous ses tailleurs malhabilement fashion, abandonner les prérogatives et excès de pouvoir de ses prédécesseurs ? Surtout lorsque l’un d’entre eux fut son propre mari Bill Clinton le copain biaiseur de Monica.

Pourtant, elle affirme qu’elle déléguera une grande partie du pouvoir exécutif . Il nous sera donc permis de lire ses déclarations dans le contexte de la bataille électorale, qui monte en puissance vers les primaires. Quand chaque camp étudie ses candidats qui se battent entre eux pour le leadership dans les partis respectifs, tout en joignant à leurs discours quelques promesses élégantes pour alimenter le rêve du public qui a coutume de s’extasier à ce spectacle des promesses qui ne seront jamais tenues. Comme chacun le sait, quand le rideau tombe et que la salle se vide vers le dernier métro des regards désenchantés et entendus.

Demian West

Tuesday, October 23, 2007

Le "demolition derby" des Républicains vers la présidence 2008 aux Etats-Unis

Dimanche soir à Orlando, on avait mis le ring des grands débats télévisuels pour accueillir les éléphants du GOP (le Grand Old Party républicain) et sous l’oeil impatient des caméras de Fox News Channel. Autant dire que tout le peuple américain en reçut pour son argent du "Gunfight at the Ok coral".

Auparavant, la journée, des votes conservateurs et évangélistes à Washington, s’était achevée sur le constat d’échec des stratégies mises en oeuvres par les influenceurs intégristes, pour qu’ils s’assurent le pouvoir à la Maison-Blanche. Les religieux en sortirent avec cette nécessité de choisir rapidement un tierce candidat, qui serait plus sérieux que Romney ou Huckabee. Et pour battre Giuliani, qui est jugé trop opportuniste dans ses choix religieux. A la vérité, Giuliani se déplace rarement au culte le dimanche. Aussi, l’idée de fonder un parti carrément religieux vint au jour.

Dimanche, le ton fut plus conservateur que religieux, avec une nuance nécessairement plus politisée et personnelle. Car, pour gagner le suffrage du GOP et du public, les huit candidats durent soutenir une démonstration de purisme conservateur sur le mode personnel, par laquelle chacun mettait en avant ses qualités les plus endurcies vers l’ordre et la loi. Tant et si bien que pendant la première partie du débat, les débatteurs se sont lâchés en une joute si fratricide, qu’elle sembla une mêlée moins joyeuse qu’au rugby, et comme si les moeurs de la politique française avaient émigré aux Etats-Unis en un week-end.

Les opposants à Romney l’attaquèrent sur ses précédents soutiens à l’avortement et au droits des homosexuels. Quand aujourd’hui, il est tout contre. Et quand Giuliani est aussi tout contre, mais parce qu’il flirte ouvertement avec ces nombreuses voix du centre qui sont favorables au mariage gay et au droit de choisir des femmes. Les conservateurs du GOP le soupçonne donc de faire basculer le camp des plus raides Républicains, vers un flirt poussé avec la politique démocrate de Hillary Clinton.

Huckabee, pris de panique devant ses frondes qui minent certainement le camp dont il se veut le plus pur représentant, parla de "demolition derby". Quand il se réjouit de n’être pas venu dans les primes instants de ce débat du massacre républicain. Il ajouta pourtant, avec quelque humour de fin stratège, qu’il emporterait la partie républicaine sur les corps de ses adversaires tombés au champ d’honneur des médias, ce dimanche soir de l’épouvante.

Et Giuliani ne fut pas en reste d’humour, quand il assura qu’il avait rempli son quota de mariages conventionnels, durant son mandat de maire de New York, en lâchant du bout des doigts : "Entre hommes et femmes, enfin, je l’espère... On est à New York, tout de même." Tous n’ont pas forcément aimé ce joke trop cultivé, et lancé par un candidat si prompte au divorce qu’il ne saurait le cacher.

Plus la chose allait en enflant et plus tous - dont Mac Cain et Thompson - de ratisser large jusqu’à la guerre du Vietnam. Pour établir leur pedigree de vrai et pur conservateur qui sait garantir les meilleurs plats républicains de la politique bien de chez l’Oncle Sam.

C’est donc une véritable déchirure qui s’est nettement ouverte dans la famille républicaine. Car elle doit choisir entre les voix des religieux, sans lesquelles nul ne saurait gagner, et les voix plus ouvertes aux idées progressistes des démocrates. Et que ces voix hésitantes au centre feraient peut-être le miracle. Puisque Hillary Clinton ne saurait vaincre aussi facilement, quand aucune femme n’a jamais accédé au plus haut siège des Etats-Unis.

Dans la seconde partie de soirée, on en vint enfin au vraies questions de fond et donc au programme des Républicains contre la politique des Démocrates. On tenta d’assassiner vaguement et politiquement Hillary Clinton. Tout d’abord, en l’accusant qu’elle ne saurait pas tenir les comptes. Ce qui serait un comble, pour une femme censée être une bonne ménagère, puisque américaine. On entend bien le ton acide qui fut le plus répandu dans la tribune républicaine, et tout pour se moquer de la femme Hillary.

Enfin, les candidats républicains dirent que Hillary Clinton envisageait de ruiner les caisses du pays par ses prévisions fantasques, et singulièrement pour le système de santé publique. Et qu’en fin de compte, c’est "l’Amérique qui ne saurait se payer Hillary à la présidence." Puis, ce fut la volée de bois vert sur Woodstock, dont Hillary voudrait promouvoir un concert du souvenir, et dont le coût serait estimé au million de dollars. Mc Cain acheva le concert en lâchant que "Woodstock fut certainement un grand événement culturel et pharmaceutique... mais qu’il était pris ailleurs à ce moment." Au Vietnam s’entend et dans une occupation guerrière et virile, qui n’était certainement pas dans les prérogatives de Hillary, par le fait féminin.

On le constate, les boulets, de celui qui a la plus grosse guerre, volaient au ras des nuques dans cette soirée disputeuse du "demolition derby" des conservateurs. Et dans une campagne ou dans une partie de chasse qui n’est pas encore ouverte.

Demian West

Monday, October 22, 2007

Le suicide évangéliste avant les primaires aux Etats-Unis

En guise de sondage sur le vif qui saurait annoncer le résultat des primaires des présidentielles aux Etats-Unis, le camp républicain s’est réuni le 20 octobre à Washington et sous l’aile jalouse des évangélistes qui réclament leur part. En effet, c’est une coutume de la politique américaine qu’on sache où l’on pose ses pieds. Ainsi, les grands donateurs aux partis qui s’affrontent pour gagner la présidence peuvent-ils élire, en quelque sorte, leur champion dans des meetings aux allures de vente à l’encan.

Le GOP ou "Grand Old Party" des républicains compte huit candidats aux primaires et mieux encore, aux élections présidentielles du pays qui prétend à gouverner les deux hémisphères. Leur leader est Giuliani qui semble le seul à pouvoir assurer une position nationale. Pourtant, il jette quelques doutes dans le camp évangéliste, puisqu’il tolère explicitement le droit à l’avortement, qui est éliminatoire et non négociable pour ces religieux de l’extrême. Par ailleurs, pendant cette assemblée à Washington, Giuliani n’a pipé mot sur ses timides ouvertures vers le mariage homosexuel. Ce que tous les donateurs Bible au poing attendaient. L’assemblée pensa défaillir quand Giuliani lança tout en se retenant à temps, qu’il voulait " réduire les adoptions et favoriser les avortements" quand le tumulte de la foule tourna au rire aigre. Il reste que Giuliani avance par la force persuasive de son "nettoyage" de toutes prostitutions et pornographies à Time Square, en tant que maire de New York.

Les leaders évangélistes, dont Bauer le sponsor du meeting, soutinrent deux candidats Huckabee et Romney. Ce sont eux qui firent l’enjeu de ce sondage vers les primaires. Huckabee passa derrière Romney, et de peu. Toutefois, c’est Huckabee qui emporta sans conteste, car ses voix venaient en majorité des donateurs présents. Et qu’ils comptent plus que les voix venus des internautes qui épaulèrent Romney.

La question est d’importance, car le dilemme pour les évangélistes est de savoir quelle voie prendre pour mieux distribuer leurs forces et pour gagner, comme au bon vieux temps de Reagan et de Bush Senior. En préalable, il apparaît déjà que le camp républicain met trop de candidats dans la joute, et manifestement dans un certain désordre. Quand le camp démocrate se joue entre deux candidats très charismatiques, le candidat à teinture ethnique Obama et Hillary Clinton de l’étoffe des femmes, ce qui est doublement nouveau. Et nul doute que le candidat démocrate se dégagera nettement et bientôt. Puisque la trêve des coups bas entre Clinton et Obama vient d’être rompue par toutes sortes de mots fratricides vus à la télé.

C’est donc une course folle qui s’est précipitée, quand Huckabee a prononcé autant de thèmes et de propos religieux que de termes politiques dans son discours. C’est dire si la puissance évangélique et ses influenceurs ne veulent rien se refuser. A tel degré que, par crainte de perdre, certains évoquent le soutien pour un troisième candidat dans le GOP. Car Huckabee est réputé économiquement faible pour prétendre à emporter cette course de fond. Ce troisième candidat des évangélistes serait un opposant à Giuliani, s’il venait à triompher aux approches des primaires. Pire encore, des évangélistes à bout parlent même de la création d’un troisième parti. Ce qui déchire définitivement les forces mêmes des évangélistes, et si près de la saison des primaires quand les fruits tombent.

Tant et si bien, qu’on parle déjà sur CBS News et dans la presse américaine, sur le ton amusé sinon du démontage, que la mouvance évangélique s’adonnerait au goût du suicide, à tout le moins politique, quand leur religion l’interdit expressément. Il s’agit bien de la peur de perdre qui sait affoler le GOP, au début même de la course à la présidence qui s’annonce mal. On le reconnaîtra aisément.

Demian West

Thursday, October 18, 2007

De l’utilité du Journal Citoyen en tant que médium inaugural au XXIè siècle.

La plupart des matins de la sainte semaine, je me connecte à Agoravox. Je le fais avec le sens intime d’une bonne machine de notre temps, mais pas automatiquement et donc assez naturellement. Car, c’est ma coutume de m’y rendre. Puisque là, je suis assez assuré de pouvoir y lire quelques bribes et lopins de textes inusités. Parmi de nombreux textes convenus qui semblent sans intérêt et plus ou moins inspirés par l’étude de la Bible des machines à écrire prosternées. Parce qu’ailleurs c’est-à-dire dans le monde des médias rangés sinon arrangés, le langage convenu serait la règle et la norme qui savent savamment stériliser le monde de l’imaginaire. Et qu’on l’appelle tantôt l’information du centre ville.
Toutefois, la valeur ajoutée d’Agoravox me semble émerger de cette confrontation que le médium nous assure et nous distribue en des rôles joués par avance. En effet, en entrant son "login" on accepte certainement d’être apposté face à la pire adversité des nôtres pensées et opinations personnelles. En effet, ici, en Faust goethéen qui avance de ce pied-là sur le seuil des forums débattus, chacun rencontre à coup sûr son contradicteur le plus acharné, qui monte certainement à droit fil depuis les enfers du café du commerce. A ce qu’on dit tantôt dans la Presse professionnelle. Et ce semble bien le principe même, qui est surfément balancé au creux du dispositif conçu par les brethren lumineux de Rosnay & Revelli (un film sur leurs vies est probablement en préparation).

C’est un peu, comme si un banal lepéniste devait, au seuil d’Agoravox, envisager sur-le-champ et presque naturellement d’étudier la sublime langue arabe. Ce qui est une torture très perverse pour un xénophobe qu’on sait endurci comme un collectif viagra. Et cette méthode d’apprentissage forcé des langues de l’Autre se voudrait guérir, en quelque sorte, la phobie du xéno qui craint toujours les beaux et nobles cheikhs du désert. Même si d’aucuns les trouvent assez sexy quand ils sont nippés à la mode plus énième du très long et traînant Lawrence d’Arabie. Par ces détours de riches étoffes, on constate que tout ceci ne serait pas aussi simple qu’un banal défilé luxueux à Louxor chez Lagerfeld de la famille Karl des top-modellos.

C’est un puissant effet d’Agoravox et donc ce serait sa probable utilité, qu’il faudrait apprendre la langue de l’autre pour communiquer enfin. Puisque nous sommes tous raisonnablement perdus dans cet espace internet, qui est vigoureusement labouré en tous sens imprévus. Et cet effet est d’autant plus puissant, que les réactions sont si tendues dans le temps singulier des commentaires, qui est une manière de temps plus vif et pulsionnel quand les commentaires prennent plus d’intérêts encore.

Aussi, l’expérience montre-t-elle que tout se lit ou se devine, des intentions et des frustrations sinon des peurs ou des terreurs et des épouvantes sourdes et obscures dans les pré-conscients des commentateurs des forums. On dirait que, régulièrement, ça tourne en une débâcle des glaces chavirées par les libidos qui s’entrechoquent comme dans les grands fleuves russes qui se lâchent au printemps.

Ou ceci n’est pas sans évoquer les livres des fauves aux couleurs peintes et criardes de la tradition bouddhique tibétaine qui, certes recule devant la Chine, mais qu’elle sait, par cette cause d’errance, lâcher ses dragons dans toutes les rédactions ameutées de l’occident et donc dans Agoravox aussi. Le journalisme citoyen serait-il une sorte de création à mille mains pianotantes d’un nouveau "Livre des Morts", et vers un par-delà des antiques et modernes palabres ?

A la vérité, ma longue pratique des échanges dans ce média et durant un couple tumultueux d’années me fait assez épaule pour que je puisse dire ma conviction d’une utilité quasi psychanalytique ou, à tout le moins, psychologique des plateformes selon le prime modèle d’Agoravox ou Ohmynews, puis Centpapiers. Non seulement, parce que ces médias rabelaisiens "mirifiques et horrifiques" m’ont permis de rencontrer des personnes merveilleuses, et forcément people comme j’aime (on ne se refait pas même en pâte à modello). Mais aussi parce que Agoravox & Cie m’ont permis de côtoyer des personnes qui sont le plus souvent très éloignées socialement de ma sphère et de ma personne (on ne se refait pas mieux en mie de pain sec).

Et c’est une réalité de notre époque qui est mise en évidence. Les gens dans la ville même transposée à la campagne ou sur le net, ils se croisent certes, mais sans se connaître ou si peu. Comme si toute la société n’était plus, aujourd’hui, qu’une gare miteuse et vaguement mythologisée entre deux arrêts permanents, aux allures de tombales qui se reposent en paix dans un salon de thé. Mais tout ce qu’il y a de plus forum de la gentry.

Ainsi, par le biais de ces nouveaux médias ou médiums, on rencontre ceux avec qui l’on s’entend. Et, par ailleurs, on parle encore avec ceux qu’on a coutume de les réprouver dans la réalité qui est aussi bornée que stupide. Mieux encore, on en est changé ou transformé par des biais étrangers et progressifs assez imperceptibles, par l’effet d’une accoutumance très discrète et infinitésimale, qui est manifestement à l’oeuvre dans la réciprocité des échanges contradictoires. Sinon, qui dialoguerait encore ? Dans le même temps et en revanche, chacun est certainement bien ou mieux rassis, fermement ou fixement, dans ses propres opinions et sentiments avec lesquels chacun aime à coucher intimement comme dans sa propre odeur corporelle.

C’est-à-dire que, d’une part, ce médium sait naturellement nous éprouver en nous mettant en face de nos propres faiblesses, qu’il nous faut les travailler par l’usure. Enfin et d’autre part, il donne à nos meilleurs côtés — qui sont certes innumérables chez Madame et Monsieur What’d’ye’callum du "Livre des Snobs" de Thackeray — des rares connections qui savent les sublimer, vers des rencontres inouïes qui parviennent à érotiser la vie, définitivement.

Finalement, et quand on sait en tirer le meilleur parti, le journalisme citoyen (journalisme des gares contemporaines) mènerait tantôt à débattre avec la femme la plus canon du monde des canons, qui savent mettre le feu à un falzard de curé à l’autre bout de la gare métallique et sale. Un genre d’agora-gare en manière de vaste salle monumentale vaguement designée par un architecte dans le besoin mais pignon sur agora à Paris-la-chic’misère tout de même. Dans cet internet-là, des milliasses de paumés s’ignorent réciproquement et noblement en traversant les nombreux quais connectés.

Parmi tous ces destins apparemment tragiques, il est des rares visions virtuelles qui deviennent solides et qu’elles construisent une neuve réalité. Et ça vaut le coup du ticket aller simple, sans retour. On se rencontre dans les cafés et la vision se réalise plus forte que la réalité d’avant, hyperréaliste et symboliste. Et ces rencontres seraient à se multiplier dans ce siècle qui commence et qu’il s’ouvre sur de tels échanges utiles et rêveurs.

On conclura en disant que tous intervenants méritent le respect que l’on doit à des passants inouïs, qui sont en réalité perdus dans l’univers. Si banalement sublimes qu’ils sont parvenus à se rencontrer au milieu de ces univers physiques et mentaux, en des multiverses immenses et inconnaissables. Ce qui est grand merveille ! dirait notre Montaigne des aérogares de Nowadays qui causent vitement.

Demian West

Wednesday, October 17, 2007

Steichen le réaliste au Jeu de paume

Le musée du Jeu de paume à Paris présente Steichen, une épopée photographique. Cet artiste d’origine luxembourgeoise émigra aux Etats-Unis à la fin du XIXe siècle. Pour y créer ses premières photographies au mitan des années 1880. Elles sont encore dictées par la rhétorique picturale que d’aucuns diront assez symboliste, pour leur seule modernité qui colle avec le temps de symbolistes.
En fait, il s’agit plus certainement de ce qu’on nomme le pictorialisme. Soit la photo conçue comme l’achèvement du tableau. Quand ce médium devait encore trouver son propre discours. Puisque, selon les théorèmes de Mac Luhan, un médium représente un référent ou un modèle, quand il se représente lui-même, dans le même temps. Par exemple, la télévision diffuse ses émissions dans lesquelles nous voyons apparaître toutes caméras et micros ou dispositifs qui signifient que nous sommes à la télévision.

Steichen fut le photographe qui fit ce passage de la peinture à la photographie libérée des référents au pinceau et à la toile. Il reçut les cours de peintures de l’Académie Julian. Mais il cessa de peindre en 1920. Après avoir inauguré, avec d’autres, les premières photographies autochromes inventées par les frères Lumière. Steichen est emblématique de cette fin du XIXe siècle, entre Paris et New York, quand les peintres devinrent photographes. Certains par déchéance de leur activité de peintre, et d’autres par l’attrait pour cette nouvelle technique picturale.

La marque de Steichen est une sorte de sfumato que nous ressentons, aujourd’hui, comme une nostalgie du siècle des romantiques et des impressionnistes. Quand lui y mettait la charge du temps qui fuit virgilien. Comme une photographie qui pense l’histoire et le contingent. Steichen se lia d’amitié avec Stiegliz le créateur de la revue d’avant-garde Camera Work.

Edward Steichen inventa la photographie "directe" et non plus imitatrice de la peinture. Il aborda tous les thèmes, le paysage, le portrait, la mode. Et il composa des couvertures pour Vogue et Vanity Fair.

Son travail marque le tournant du siècle vers la représentation directe et réaliste. C’est-à-dire, vers un abandon des références à l’antique et à l’historicisme qui fit tout le XIXe siècle. C’est donc une sorte de construction du nouveau siècle qui apparaît hors de la brume. Un peu le "Flatiron" building de 1904 qui reste une figure d’angle étroite qui nous fait passer d’un boulevard à l’autre en une vision de nanoseconde du flash de Steichen.

Demian West

Sunday, October 14, 2007

Le baiser des Elysées de l’Art sur la blanche FIAC

La FIAC de Paris est un rendez-vous fixe et ferme de l’art contemporain et nécessairement orienté vers le Marché des oeuvres. C’est un lieu assez mystérieux des rencontres de professionnels de l’art et du public par aventure. Par ainsi, il est certains rapprochement que l’on pourrait vite hasarder entre cette manifestation et les Salons du Louvre qui firent les grandes heures de l’art et de la critique au XIXè siècle, le plus emblématique des rivalités de courants artistiques.
La position qu’on dirait dominante de la FIAC exigea que les officiels de la FIAC intégrèrent deux manifestations en off et intitulées "Show off" et "Slick", l’année passée. Mais cet automne, la chose se tétanise. Car, une concurrence des arts moins officiels ou officieux a su se poster dans une contre-allée des Champs-Elysées à quelques drippings pollockiens de la FIAC sise au Grand Palais. Ce sont les Elysées de l’Art et c’est nouveau.

C’est la guerre ! La FIAC attaque en diligentant une action en référé au Tribunal de Commerce forcément, et pour concurrence abusive etc. Nous voilà donc revenus au plein temps des "Salons des Refusés". Quand Napoléon III autorisa une exposition des peintres dissidents en marge des Salons officiels, d’où ils avaient été exclus, soit pour leurs provocations soit pour leurs incompétences ou maladresses artistiques. Et, ce Salon des Refusés fut ouvert au public parisien à celle fin qu’il pût choisir l’art du futur, l’art contemporain en somme. Aussitôt, les anciens sentirent le vent du boulet qui emporta tout en un tournemain de quelques scandales si bien cuisinés, qu’ils firent entrer les arts dans le spectacle festif et libératoire de tout le XXè siècle.

Autrement dit, ça recommence. Car l’action en référé de la FIAC s’est vue mettre le boute-hors et l’affaire est donc perdue pour l’académique FIAC, et sitôt l’hégémonie avec elle. Le maire de Paris, qui aime les arts et les nuits blanches mouvementées et canailles, a autorisé la manifestation dissidente. Et ce sont donc plus de cinquante galeries et des artistes moins prestigieux, qui profiteront de la survenue des collectionneurs du monde entier qui croient venir à la FIAC quand ils seront probablement happés par ce lieu peut-être plus festif et gage de nouveautés habituellement mises à couvert parce qu’elles savent encore déranger. Un peu comme des baisers sur des toiles blanches, dont le souvenir grimpe aux rideaux qui s’abattent sur les arts contemporains qui prennent un sacré coup de vieux, cet automne 2007.

Demian West

Wednesday, October 10, 2007

Un baiser "Imbécile" ?

Les débats autour du baiser de Rindy Sam sur la toile blanche de Twombly ont eu lieu mardi au tribunal. C’est un événement majeur des arts qui se produit dans la sphère publique et du droit. Car, au terme de ces débats, on prend vite conscience que rien n’a su bouger dans les arts depuis plus d’un siècle.
Regardez, Cy Twombly se dit "horrifié" par le geste de Rindy Sam, c’est-à-dire qu’il est évanoui car une de ses admiratrices quasi amante a osé embrassé une toile de son maître ès arts. Dans le même temps, cet artiste mirifique et horrifique demande 1 € symbolique pour toute réparation. Il y aurait donc quelque contradiction entre l’étendue de son horror picture show et la somme du ticket de sortie du train-fantôme.

Car c’est tout le business autour de l’artiste Twombly qui exige des milliasses d’euros en réparations en tous genres de carrosserie et maquillages. Me Lambert va au comble jusqu’à même demander deux millions d’euros à une RMiste qui est une artiste certes un peu fougueuse, mais surtout mue par un lyrisme de plus en plus rare dans les arts.

Et la presse et les politiques n’y manquent pas à ce lynchage misérable. Au passage opportun, on récupère le vandalisme au poing de l’autre nuit blanche à Orsay. Et personne ne vient à songer qu’une bonne serrure eût fait l’affaire mieux que ces revanches sur une petite femme.

Venons-en à la petite femme d’allure cambodgienne. Le président du tribunal lui demande "Mais vous n’avez pas le sentiment d’avoir commis un geste imbécile". Et sans qu’il se rende compte un instant, que la justice n’a pas à déterminer la qualité morale d’un geste artistique. Quand la justice considérait jadis que la photographie n’était pas de l’art, puisqu’il s’agissait d’images survenues par le biais de machines. Aussi, il y a peu, la justice considérait les productions érotiques ou pornographiques comme non artistiques. Quand la jurisprudence a clairement imposé le caractère artistique de ces productions. Enfin, il ressort depuis que la justice n’a pas à se prononcer sur le caractère moral ou non d’un geste artistique.

C’est dire que le tribunal a commis une faute et ne considérant pas la nature identitaire et la qualité d’artiste de Rindy Sam. Et donc que son geste ne saurait être qualifié d’"imbécile" sans que le tribunal verse automatiquement contre toutes les jurisprudences, et donc que la justice se précipite à la faute quand elle se place en lieu des instances artistiques. Surtout quand on ose, dans le tribunal, cette comparaison grotesque entre le baiser et le coup de poing. Il suffit de les tester pour comprendre.

Il reste que Twombly a bien saisi qu’il s’agit d’un geste artistique, et qu’il n’y peut mais. Puisqu’il doit céder à ses maîtres ès boutiques, les procédures qu’ils réclament. En manière d’un très violent coup de poing frappé contre une pauvre jeune femme, assez symbolique et emblématique de tous ces artistes qui vivent dans le précariat et l’infantilisation par les institutions, et qu’ils ne rêvent même plus à des espérances de reconnaissance.

Rindy Sam n’a pas reconnu "l’imbécilité" de son geste. Et c’est bien, car ce n’est pas raison. Et qu’elle est en bonne compagnie avec Duchamp, avec Picasso et toute la troupe Dada. En revanche, elle a dit qu’elle n’en était pas fière. Et ceci souligne sa sincérité. En effet, comment serait-on fier d’un geste artistique ou d’un geste d’amour ? Il est et c’est tout. Finalement, c’est la partie adverse qui héritera de la honte et dans les couloirs du temps qui courent vite.

Demian West

Monday, October 08, 2007

Vandalisme à Orsay

Au musée d’Orsay, Le Pont d’Argenteuil de Monet vient d’être vandalisé pendant la "Nuit Blanche" à Paris. Un groupe de personnes manifestement teintées d’alcools obscurs ont planté un coup de poing dans une des plus poétiques toiles de Monet, toute de blondeurs et de fines turquoises enjeunies. Et malheureusement, ils ont perforé cette sublime toile sur dix centimètres. Ce qui se voit.
Bien sûr, tout ceci sera effacé par les restaurateurs éminents des meilleures institutions qui sont en charge de la conservation du patrimoine. Toutefois, les dégâts sont déjà perceptibles dans la sphère artistique, puisqu’on en vient à dire aussitôt qu’il y aurait quelque rapport entre ce vandalisme et le geste de Rindy Sam qui sera jugée mardi. On se souvient de cette jeune artiste qui a baisé le tableau blanc de Twombly.

La presse jusqu’à "Google News" tente désormais d’instrumentaliser le baiser de Rindy, en le posant dans un parallèle absurde avec ce coup de poing qui manifeste plus sûrement une violence qui signifie la haine des arts. Plutôt que le baiser de Rindy fût un acte de la love des arts.

Il faut rappeler que le vandalisme grandiloquent et dans les musées fut toujours le fait de personnes clairement déséquilibrées. Et que, dans le même temps, les plus grands artistes ont été accusés sous le prétexte fallacieux et abusif de vandalisme, et tout pour les disqualifier selon les exigences conservatrices et réactionnaires. Par exemple, Apollinaire fut abusivement accusé d’avoir volé la Joconde, ce qui empêcha sa naturalisation française. Et ce qui le conduisit à faire quelque zèle sur le front de 14, où il prit d’autres éclats mortels. Si bien qu’il en expira de cette accusation.

Duchamp fut aussi sali en manière de profanateur des arts. Ce qui est raison, puisqu’il pratiquait le non-art. En revanche, nul ne saurait confondre un coup de poing balancé par effraction et dans une atmosphère de beuverie sur fond de "Nuit Blanche" institutionnelle, avec un baiser plus équivoque aux teintures de culture plus évidente. On le reconnaîtra aisément.

Demian West