Wednesday, October 31, 2007
Le président Ford accuse Clinton de "sex addiction" dans un texte posthume
Dans la course à la présidence des Etats-Unis, les Républicains du GOP ne savent plus quel bel esprit invoquer pour contrer la poussée de Hillary Clinton des Démocrates. En effet, plusieurs médias et télévisuels font des gorges chaudes après la sortie du livre de DeFrank, qui avait reçu les conversations à bâtons rompus de la part du précédent président Gérald Ford, décédé en 2006.
L’ouvrage intitulé Ecrivez ça quand je serai parti contient des jugements et avis personnels de Gérald Ford à propos du couple Clinton, et singulièrement sur Bill Clinton. Gérald Ford considérait que Hillary portait la culotte, mais il chargeait Bill Clinton de tous les défauts de cette culotte enlevée. Voyez, ce n’est pas moins que les termes de "sex addiction" qui sont employés par Ford, pour qualifier la drague permanente de Clinton auprès de toutes les belles femmes qui l’approchaient. Et Betty Ford, qui dut subir une cure de désintoxication contre l’alcool et la drogue, y va de ses conseils sur les moyens de guérir cette "addiction" de Bill pour son goût trop prononcé de la philosophie dans le boudoir des femmes.
Pire encore, dans le show télévisé CBS Early Show, on convoqua une experte sexologue pour qu’elle s’épanchât en propos qui firent carrément peur. Selon le Dr. Jennifer Berman, Clinton aurait eu un comportement à risques. Et quand Julie Chen demanda à la spécialiste de définir quels risques Clinton aurait pris, Berman précisa que "les comportements à risques sont les rapports sexuels sans protection, ou avoir des rapports avec des prostituées et mettre en péril sa famille." Puis elle acheva le tout en ajoutant que "si Bill Clinton a vraiment eu des relations intimes avec une employée de la Maison Blanche, ce serait considéré comme un comportement à haut risque." On saisira aisément le glissement qui va du pire au moindre qui serait pire encore, et tout pour embrouiller l’électeur de la vaste plaine tantôt inquiet de tous risques nucléaires ou sexuels mêlés.
Parmi les quarante ouvrages actuellement publiés sur le couple Clinton, d’aucuns les présentent en jeunes idéalistes des années 60, qui seraient devenus des rock stars de la politique. Mais dans le livre de DeFrank, on fait monter une drôle de pâte pour étouffer le chrétien et pour diaboliser Bill Clinton, et pour la seule fin qu’on devine. Mettre Hillary Clinton dans de mauvais draps qui seraient peu propices pour la présidence.
Quand on aura rappelé que Gérald Ford était un Républicain et que l’Amérique puritaine adore débattre et causer de ce qu’elle veut absolument cacher, soit le sexe, on comprendra qu’on est déjà en plein drap du débat sur les valeurs de l’Amérique profonde. Si profonde, qu’elle nous parle depuis une tombe d’un ancien président. Et c’est toute la névrose américaine qui tache à nouveau l’étoffe des médias. Car tout le monde sait que, plus le puritain veut cacher certains mots aux enfants pour les bien éduquer, plus il les intéresse à ces mystères si attrayants qu’ils sont interdits par ceux-là mêmes qui les pratiquent, disait Montaigne.
Le duetto Ford appuie ces propos sur une relation avec le couple Clinton, qui fut suivie et régulière. Mais on sent bien que ce sont deux visions, sinon deux comportements de l’Amérique qui s’affrontent, et finalement deux générations. Car, les divorces à reprises du séducteur Giuliani, qui est le meilleur candidat des Républicains, ne sauraient plaider pour un retour à ces restrictions asexuées, vers lesquelles le cadavre du commandeur Ford voudrait enferrer le donjuanisme des Clinton, de l’un comme de l’autre.
Demian West
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