Wednesday, November 21, 2007

Obama remonte Clinton




Les coups de boutoirs donnés à l'édifice Hillary Clinton ont, d'ores et déjà, commencé à ruiner la campagne du sénateur de New York. En effet, Barack Obama et Edwards avaient lancé leurs attaques directes, il y a deux semaines durant le Grand Débat des Démocrates. Et aujourd'hui, un sondage du Washington Post et ABC News annonce la nouvelle donne jetée sur le tapis de ces semaines mouvementées.

Obama serait à 30 % de votants favorables devant Clinton qui descend à 26 % . Quand Edwards traîne à 22% , et qu'il se trouve donc sans ressources de jamais remonter cet écart. Toutefois, la Presse unanime s'égosille à rappeler que l'écart entre Obama et Clinton correspond exactement à la marge d'erreur de 4%. Ainsi, on supposera, au plus téméraire de l'analyse politique, que Obama est en pointe de 1 %, dans la course aux primaires qui se dérouleront en Iowa le 3 janvier.

Il apparaît que Hillary Clinton a été sérieusement mise en défaut. Et, elle reconnaît aisément qu'elle n'était pas si bonne dans le Grand Débat, qui l'avait secouée. Mais après ces premières attaques fratricides, Obama et Edwards l'accusèrent de "floutage" volontaire de l'opinion. Quand elle ne répondait jamais précisément aux questions les plus essentielles. Pire encore, elle manoeuvrait le public en plaçant des sbires parmi la foule, et pour poser des questions choisies et donc pour faciliter toutes réponses déjà faites.

Mais, hors de ces joutes des basses oeuvres, il est un point qui devient, ces jours-ci, un véritable topos de la campagne. Il s'agit de savoir clairement lequel des candidats serait le plus apte à prendre en main le pouvoir. Quel homme ou quelle femme politique aurait une telle expérience, qu'elle saurait assurer que ce nouveau Président saurait diriger le Pays et dès le premier jour ? C'est la question que Hillary Clinton a posée en visant explicitement Obama absent, et sans le nommer. Comme c'est désormais la coutume entre ces deux candidats, qui s'attaquent de plus en plus férocement et à distance de meetings bien séparés, mais dans le même Etat en Iowa.

En guise de réponse, Obama s'est aussitôt interrogé sur la notion d'expérience avancée par Clinton. Car elle n'était pas Ministre de l'Economie et des Finances sous les mandats Clinton. Puisqu'elle n'était que l'épouse du Président. Ce qui ne saurait jamais faire un Président entièrement. Par ailleurs, Obama a su habilement appuyer sur le fait que Hillary et lui étaient tous deux sénateurs, respectivement de l'Illinois pour Obama et de New York pour Hillary. Et donc, que leurs légitimités et expérience étaient probablement assez semblables.

Il ajoute que, pour sa part, il pense même avoir réalisé plus d'objectifs pour la collectivité, que Hillary put le faire dans son sous-emploi de First Lady des Etats Unis. On mesure encore la qualité des chicanes que les candidats s'envoient comme boue à la figure, mais entre amis. Et le plus amusant et grinçant fut encore, quand Obama avança comme un argument majeur de son expérience dans les Affaires Etrangères, pas moins que les quelques quatre années qu'il passa dans son enfance en Indonésie.

On notera plus avant, que pour emporter le débat sur l'expérience accumulée qui ouvre aux voies vers la Présidence, il dut ajouter ces quatre années à ses travaux au Comité des Affaires Etrangères du Sénat, qui passèrent en second argument. Comme si l'expérience au service de l'Etat devait faire épaule à des moments vraiment vécus, qui parviendraient seuls à constituer un homme d'Etat. Dans ce cas-là, et selon les critères mêmes de Obama, Hillary Clinton a tout de même voyagé et vécu plus certainement en pays d'exercice du pouvoir depuis l'intérieur de la White House, et pas dans l'enfance heureuse.

On sent bien qu'aux approches des caucuses de janvier 2008, chaque candidat cherche sa légitimité profonde (on dira à l'américaine) qui décidera du vote des électeurs représentants les Partis respectifs. Et dans le mois qui suivra les caucuses en Iowa et au New Hampshire, on votera dans plus de 25 Etats, depuis la Californie jusqu'au New Jersey. Pour élire les champions définitifs des Partis, qui se battront comme les plus féroces fauves, qui veulent goûter au doux style néo-classique des appartements de la White House. Le combat final, pour les clés du Château de Camelot, aura lieu en novembre 2008.

Demian West

No comments: