Je la regarde sa longue silhouette et les gens qui se penchent en de proclives révérences quand ils nous voient ensemble. Des femmes des hommes sentent qu'il se passe quelque chose là. Moi j'aime son épaule et ses bras qui dégagent une sorte de chimie secrète qui allume nos feux invisibles qui craquent nos corps du désir dans les diamants, les saphirs et les rubis de l'air. Soudain elle ôte son bonnet de la garçonne des années 30, et ses cheveux brindillent comme les reflets d'or dans l'onde aux rayons changeants. Elle laisse flotter entre deux rêves son regard bleu d'ancre baltique si fier d'être artiste et de tous les possibles de la singularité, qui est la vraie nouvelle frontière pour chaque vague de génération.
Elle a ce rare regard d'un Helmut Berger viscontien, avant la ruine des alcools et de l'héroïne navrée, ajouté des poses majestueuses de l'improbable Tadzio androgyne et protégé. Ses gestes font la chenille, le cobra et d'autres animaux d'un Boddhidharma que les Romains appelaient la danse, tout comme ils nommaient ainsi les beaux gestes du quotidien au naturel. J'adore mesurer la force de sa conviction, surtout parce qu'elle m'a choisi, forcément avant que nous nous connaissions comme dans le fabuleux, pour asseoir sa force de transformation du monde : Comment elle construit son environnement ; comment elle déplace ceux qu'elle aime pour les mettre en scène dans les rushes de la vie à la Lelouch.
Elle est la loupe qui magnifie l'art même dans les musées définitifs. Car lorsque nous sommes ensemble dans les appartements de Napoléon III au Louvre, nous décollons de dessus la Terre des stucs dorés et de la pourpre aux murs sous les lustres grands comme des pièces à vivre. Pour redescendre plus tard, quand il nous faut prendre un café dans une boutique d'urgence et dessous le néon de notre époque irréelle. Tellement c'est trop ! qu'il faut arrêter la montée vers le quantième ciel de la jette plus enième des arts conjoints à notre volupté assurée par un décret de la Providence. Cette atmosphère luxueuse est forcément manifestée par le parfum créé par Beaux : le parfumeur à la cour de Russie. Un Chanel Numéro 5 qui est le plus français discours du monde.
On passe d'ensemble sous la porte du Roi Sargon à Khorsabad. Là où les taureaux ailés étaient peints aux couleurs criardes de la foule des milliasses de gens disparus depuis avec tous mendiants et riches marchands, tous princeps engloutis dans des langues inconnues. Nous nous sentons leur futur dans plusieurs millénaires, comme d'aucuns semblables étrangers parlerons de nous dans des milliasses d'années et sous la même porte...
Enfin, le temps n'a aucune prise sur nous, il ne sait pas où nous prendre les poissons que nous sommes, par la vertu des fluides glissants de l'amour, qui savent rendre visqueuses maintes vues défavorables et la vie malheureuse que nous n'avons pas vécue et que nous ne vivrons pas. Nous nous regardons dans nos yeux verts et bleus gris en nous entregardant pour l'étreinte des éternités, quand tout change autour de nous, et nous mêmes dans ce flux fixe et ferme.
Comme le soleil branle plus d'un hémisphère sans jamais vaciller de sa courbe toujours recommencée depuis des éons babyloniques ,qu'on appelle tantôt au centre ville : les dieux et les déesses ou les forces primordiales de la Nature. Et nous les artistes, nous procédons aux sacrifices et rites, afin que chaque matin, le soleil se levât et sans laisser jusqu'à la fin du monde qui n'aura pas lieu.
Demian West pour Deila Vogur
Thursday, December 25, 2008
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