C’était le couple people des sixties : Bob Dylan et Edie Sedgwick qui fut la muse d’Andy Warhol, car il la trouvait belle assez pour achever toute la mystique des mystiques. Ce trio est le moteur du film Factory Girl de George Hickenlooper, qui donne à voir le parcours de la superstar Edie qui tomba dans les bras guitaristes de Dylan. Ce qui entraîna sa déchéance, quand Warhol jaloux la remplaça aussitôt par Nico dans le "Velvet Underground", et qu’Edie finit par plaquer les deux freaks pour sa maîtresse héroïne.
La griffe iconique d’Edie Sedgwick fut la blondeur vêtue de léopard qui vous dit les mots billets-doux "on vous aime pour votre fric". Aussi, elle murmurait à l’oreille de Dylan des chansons et des albums. Dylan, qui lui doit tant, que ses avocats craignent tout du portrait à charge du chanteur et de sa statue un peu basculée dans Factory Girl. C’est donc une bataille en dur qui s’annonce, après les mouvements des blogueurs dans la blogosphère qui soutiennent activement le projet en hommage à la muse Sedgwick. On reconnaît les blogueurs opiniâtres, car même Lou Reed préféra retirer sa seringue de la cuillère quand il lut le script hallucinant. Cependant, au gré des quêtes auprès de puissants mécènes, c’est-à-dire des banquiers et leurs flots de cash souvent interrompus, d’autres péripéties ralentirent le tournage à Manhattan, conformément à la coutume du film underground.
Pire encore : Olivia Cole du Times On Line nous informe que les avocats de Dylan tentent de retenir la sortie américaine du film, en raison de la narration du film provocateur quand il insiste sur la forte implication de Dylan dans la dépendance d’Edie à l’héroïne qui a précipité sa fin. C’est pourquoi le film est resté dans sa boîte à muse, le mois dernier. Pourtant, le projet de Hickenlooper est fascinant, car il sait enfin rompre avec l’image convenue d’Edie. Il nous présente une petite bourgeoise avide de célébrité - dont la photo flashy dépasse la vitesse autorisée des quinze minutes de célébrité assurées à chacun par le fameux théorème de Warhol.
A 21 ans, Edie affirmait à son frère qu’elle serait la femme la plus célèbre à New York City, grâce à son look extravagant, et qu’elle deviendrait la muse de Warhol : ce qui arriva en tous points. Une montée au ciel, qui devait cacher ou couvrir une enfance terrible : un frère homosexuel qui se suicida en raison des maltraitances par son père ; et que ce père pratiqua d’autres abus dont Edie et sa soeur auraient souffert, selon ses témoignages. On comprend mieux son appétit de reconnaissance qui la jeta dans les bras de Warhol. Le pop’artist la surnommait : "Taxi". Car, il pouvait la héler pour un transport tout ce qu’il y a de plus étendu et disponible, à tous moments. Une prétention sans aucun doute exagérée de l’ordre du fantasme. Il considérait qu’elle représentait le type même de la fantaisie dont chaque homme puisse rêver, à ce qu’on dit tantôt.
"Factory Girl" retourne donc aux temps heureux et post-surréalistes, quand Dylan et Edie vécurent dans le mythique "Chelsea Hôtel" qui fut le chaudron de toute la culture hip et pop, des arts plastiques et de la musique. Et cette période fut si mouvante et imprécise, que Dylan a beau jeu de presque prétendre, aujourd’hui, qu’il n’y avait aucun lien réel entre Edie et lui. Puisqu’il craint manifestement que son image soit altérée, dès lors qu’on lui impute quelque implication dans la triste fin de la blonde platine définitive. Il reste que ce film met l’accent sur la véritable importance de la muse ou la femme artiste qui n’a laissé aucune autre oeuvre que le film ou les rushes de sa vie même : tout tissés d’érotisation électrique comme au bon vieux temps du symbolisme de Gauguin. Un peu comme un Van Gogh ou un Rimbaud dont les oeuvres auraient été collées à leurs semelles de vent. Tout à vau-le-vent...
En conséquence, l’oeuvre d’Edie Sedgwick est à découvrir dans sa biographie même ; et dans Blonde on Blonde de Dylan ; enfin, dans la fantaisie féminine de Warhol qu’elle sut libérer de l’emprise d’une mère possessive. Ce qui révolutionna tout l’art contemporain américain donc mondial. Ce qui est raison de parler d’elle...
Demian West
La griffe iconique d’Edie Sedgwick fut la blondeur vêtue de léopard qui vous dit les mots billets-doux "on vous aime pour votre fric". Aussi, elle murmurait à l’oreille de Dylan des chansons et des albums. Dylan, qui lui doit tant, que ses avocats craignent tout du portrait à charge du chanteur et de sa statue un peu basculée dans Factory Girl. C’est donc une bataille en dur qui s’annonce, après les mouvements des blogueurs dans la blogosphère qui soutiennent activement le projet en hommage à la muse Sedgwick. On reconnaît les blogueurs opiniâtres, car même Lou Reed préféra retirer sa seringue de la cuillère quand il lut le script hallucinant. Cependant, au gré des quêtes auprès de puissants mécènes, c’est-à-dire des banquiers et leurs flots de cash souvent interrompus, d’autres péripéties ralentirent le tournage à Manhattan, conformément à la coutume du film underground.
Pire encore : Olivia Cole du Times On Line nous informe que les avocats de Dylan tentent de retenir la sortie américaine du film, en raison de la narration du film provocateur quand il insiste sur la forte implication de Dylan dans la dépendance d’Edie à l’héroïne qui a précipité sa fin. C’est pourquoi le film est resté dans sa boîte à muse, le mois dernier. Pourtant, le projet de Hickenlooper est fascinant, car il sait enfin rompre avec l’image convenue d’Edie. Il nous présente une petite bourgeoise avide de célébrité - dont la photo flashy dépasse la vitesse autorisée des quinze minutes de célébrité assurées à chacun par le fameux théorème de Warhol.
A 21 ans, Edie affirmait à son frère qu’elle serait la femme la plus célèbre à New York City, grâce à son look extravagant, et qu’elle deviendrait la muse de Warhol : ce qui arriva en tous points. Une montée au ciel, qui devait cacher ou couvrir une enfance terrible : un frère homosexuel qui se suicida en raison des maltraitances par son père ; et que ce père pratiqua d’autres abus dont Edie et sa soeur auraient souffert, selon ses témoignages. On comprend mieux son appétit de reconnaissance qui la jeta dans les bras de Warhol. Le pop’artist la surnommait : "Taxi". Car, il pouvait la héler pour un transport tout ce qu’il y a de plus étendu et disponible, à tous moments. Une prétention sans aucun doute exagérée de l’ordre du fantasme. Il considérait qu’elle représentait le type même de la fantaisie dont chaque homme puisse rêver, à ce qu’on dit tantôt.
"Factory Girl" retourne donc aux temps heureux et post-surréalistes, quand Dylan et Edie vécurent dans le mythique "Chelsea Hôtel" qui fut le chaudron de toute la culture hip et pop, des arts plastiques et de la musique. Et cette période fut si mouvante et imprécise, que Dylan a beau jeu de presque prétendre, aujourd’hui, qu’il n’y avait aucun lien réel entre Edie et lui. Puisqu’il craint manifestement que son image soit altérée, dès lors qu’on lui impute quelque implication dans la triste fin de la blonde platine définitive. Il reste que ce film met l’accent sur la véritable importance de la muse ou la femme artiste qui n’a laissé aucune autre oeuvre que le film ou les rushes de sa vie même : tout tissés d’érotisation électrique comme au bon vieux temps du symbolisme de Gauguin. Un peu comme un Van Gogh ou un Rimbaud dont les oeuvres auraient été collées à leurs semelles de vent. Tout à vau-le-vent...
En conséquence, l’oeuvre d’Edie Sedgwick est à découvrir dans sa biographie même ; et dans Blonde on Blonde de Dylan ; enfin, dans la fantaisie féminine de Warhol qu’elle sut libérer de l’emprise d’une mère possessive. Ce qui révolutionna tout l’art contemporain américain donc mondial. Ce qui est raison de parler d’elle...
Demian West
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