Du 14 septembre 2007 au 27 janvier 2008 à Bruxelles, les musées royaux des Beaux-Arts de Belgique (art ancien) ouvrent les portes de l’atelier du génie Rubens. C’est le gros morceau des arts flamands, d’un repas qui n’en finit pas de s’étendre en longueur de pinceau si bien huilé.
Rubens c’est l’homme à tout faire de la peinture. Il fut grand peintre et prolifique. Aussi, il s’amusa à faire le diplomate pour ses amis princes anglais et européens. Car, il connaissait tant de langue, tenait une élégante conversation et des devis très estimés par tout le continent qui en raffolait. Ce fut, pour lui, une autre manière de mettre de l’huile dans les rouages de la politique confuse, dans les temps baroques qui roulaient à fond.
Ce n’est pas tout. Ce jeune bourgeois fut le premier qui monta une sorte de fabrica de la peinture de cour et pour négoces bourgeois des banquiers entreprenants. Il multiplia les oeuvres comme des primes billets de la banque baroque. On en vit partout se vendre quand il n’y était pas, puisqu’il traitait de contrats secrets de la politique des affaires multinationales.
Dans sa fabrique de tableaux, on vit oeuvrer les plus grands anversois et d’autres aventuriers de la peinture fraîche, parfois un peu effrontée. Chacun des peintres avait sa tâche réservée. L’un était apposté à la peinture des fleurs et tel autre à représenter les animaux. Et chacun selon sa main experte. Rubens inaugura la manière grasse de la peinture à l’huile et sur toiles. Auparavant, on peignait le plus souvent sur bois et selon une progression lente de couches multiples, vers les plus hauts glacis. Rubens attaquait dans le frais et pour aller vite.
Ses tableaux sont d’une grande fraîcheur. Puisqu’il peignait les chairs, qu’il se réservait, en apposant d’abord trois teintes préparées en avance. Et qu’il se contentait de les lier en un passage rapide et très savant. Comme si l’urgence de ses offices avait favorisé cette nouvelle manière de la peinture moderne, jusqu’aux impressionnistes.
Il reste que ce très grand peintre sut mettre en rôle les professions artistiques dans la sphère politique même. Et au plus haut rang, quand les arts rejoignent le prestige même de l’identité nationale sinon continentale. Par ailleurs, sa fabrica ou son atelier n’est pas sans évoquer la Factory de Warhol au XXe siècle. Là où toute la gentry et la jet-set mondiale s’encanaillaient dans la proximité du génie Warhol.
C’est dans de tels bouillons des arts et de la culture, que le cinéma, le théâtre, la musique et toutes les expressions et les artistes se confrontent et vont vers la politique, pour changer ou transformer la société et le monde. C’est le rôle majeur de l’art et de la culture, qu’ils transforment les structures sociales du monde jusqu’à la sphère la plus intime des individus. Et tout pour une action libératoire et résolutoire.
C’est ainsi que toute notre modernité, si précipitée, s’est espacée depuis cet atelier ou depuis la fabrica du génie rubénien.
Wednesday, September 12, 2007
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