Ce fut un beau samedi comme on en vit qu'à Paris. Le 23 c'est un beau jour d'août pour visiter la maison de Victor Hugo au 6 de la place des Vosges. Et de visiter ce lieu prestigieux près la plus belle compagnie de mon amie Deila, qui est un mannequin et peintre russe aux allures de princesse du sang mais alors très bleu blond et qu'elle ravage la place d'un seul regard qu'elle laisse par aventure.
Tout d'abord au 6, on entre dans une sorte de bureau très busy et pour apprendre que la visite est gratuite, hormis la location de l'appareil qui nous cause des petites histoires de la jizné de Hugo. Mais c'est oublier que les bons amis enchéris vont souvent au musée pour causer entre eux et de leur cuisine au miel le plus doux. On préféra donc, y aller régule au carré en montant l'escalier qui était très ancien comme s'il annonçait la barbe buissonnante de Hugo perso soli-solo le génie gymself.
En haut au second étage, on entre dans la suite des pièces somptueuses des 200 mètres carré de la cantora de l'écrivain du Paris médiéviste du XIXè siècle. En d'autres termes, on glisse dans l'antre de l'ogre de la littérature mondiale qui écrasa tout Paris des lettres et qu'il n'en laissa rien pour les autres. En plus, il peignait et bigrement bien. Des encres noires et bistres inouïes qui nous disent des mondes shakespeariens et troublés des temps incertains et liquéfiant.
La collection est très bien présentée, car les décors y sont dix-neuvièmistes à souhait. Les tissus muraux sont extravagants et riches de courbes luxueuses des mille serpents qui nous redonnent les frissons des lectures hugoliennes. Tout Paris s'est assis dans ces murs. La cerise parlière des plus beaux esprits s'y est exprimée. On les sent encore dans le salon chinois, plein de grotesques asiatiques très inspirées par les opiacées qu'on sent rimbaldiennes ou plus versées chez Baudelaire. Hugo n'était donc pas si sérieux que l'encyclopédie qu'on voudrait qu'il fût.
Un autre salon très gothique et médiéviste s'étale en des bois lourds et gras, qui abritent sa bibliothèque et son bureau ouvert aux quatre points cardinaux comme un centre du monde. Ou plutôt, comme une porte vers l'autre monde : cettui de l'art et de l'imaginaire qui se sait transformer le monde réel.
A la fin du corridor, on entre dans une chambre mordorée et pourpre assez crépusculaire, pour ajouter au mystère. On sent bien que Hugo n'est plus là. Ou qu'il serait plutôt encore accroché aux vues qu'on peut dévorer des fenêtres ouvertes sur le ciel de la Place des Vosges. Elle ne change pas et tout est resté du ciel qui inspira Hugo quand il écrivit "les Misérables". Au coin d'une place d'où l'on ne voit jamais Paris, puisqu'elle est hors du temps, hors la ville, dans une vision historiciste rêvée par l'architecture du carré parfait et céleste.
On sort de cette visite enchantés à plein, et Deila me dit combien elle comprit mieux la personne de Hugo et sa littérature, après être passée dans son bain d'atmosphère meublée. Aussi sous les arcades de la place, il y a des galeries d'art qui surent prêter leurs murs pour des échanges d'impressions bien agréables et très parisiennes, qui s'achèvent tantôt sur une table de café, où d'autres propos doux comme le lait viennent aisément.
Sunday, August 24, 2008
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13 comments:
Je pense que Victor Hugo le scénariste est plus connu que Victor Hugo l'écrivain.
"les misérables" ou "Notre Dame de Paris" ont plus été vu que lu.
En plus il était décorateur, politicien, chinois, dragueur, inventeur, et gardien de phare si l'on considère la vue qu'on a du 6 place des Vosges au deuxième étage...
...et gardien d'iles.
Entourées par la mer et par les bouteilles remplies de textes (poèmes et proses sos) forcément...
Ce type écrivait tellement bien que c'était la machine à tricoter des alexandrins.
Quand il est mort, il eut droit à des funé-qui-déraillent nationales.
Et toutes les prostituées de Paris y sont venues parce qu'il parlait si bien des misérables, et elles firent de bonnes affaires ce jour. Puisqu'on a dit tantôt que tous les bosquets couvraient des cris de conjouissance autour de la Madeleine et tout du long du corso fleuri.
C'est du propre.
Pour les historiens l'invention de l'écriture fixent la limite entre l'histoire et la préhistoire.
Je pense en voyant les funérailles de Victor Hugo en photo, qu'on devrait inventer une nouvelle limite qui séparerait l'avant et l'après photo.
Pour moi, les portraits de Ingres sont des photos réalisées à la main. Aussi, les oeuvres de Holbein, et celles qu'on trouve dans les grottes de Lascaux.
Niepce a juste inventé la photo faite par une machine, c'est tout. Au fond il a inventé le robot peintre mais pas la photo. Tout est une question de point de vue et de spécialisation dans sa discipline.
Les seuls qui ne font pas de photo sont les peintres amateurs qui croient faire de la peinture quand ils n'ont aucun talent. Le web en est bourré.
Tout ce que tu dit est juste, et d'ailleurs les portraits de Victor Hugo ou de Baudelaire sont comme peints.
Regarde le portrait de Hugo par Bonnat, qui est place des Vosges, c'est une photographie peinte.
Et regarde la photo de Baudelaire par Nadar, tu vois les deux côtés de son visage d'inspiré : l'un démonique et l'autre angélique.
C'est une peinture carrément symboliste. Comme si le fluide de Baudelaire y était pris puis déchargé sur nous, dans les siècles le vingt-et-unième et tout du reste...
Huygens ne disait-il pas au XVIIème siècle, que la vue était fabriquée par des rayons visuels qu'il appelait des pincilli, des petits pinceaux. Et c'est comme ça que ça marche.
C'est au point que Vinci, qui avait tous les moyens de faire la première photo par le biais des connaissances arabes importées pendant la renaissance, a négligé ce médium photomécanique : car trop réaliste. Il préférait chercher l'idéal et le Beau, suprasensible : plus érotisant que pornographiquement obscène.
La photo est obscène (ce qui est très bien) mais la peinture est érotisante et aphrodisiaque (ce qui est mieux puisque de l'ordre du désir qui survit au temps).
En tous les cas ça fait anachronique Victor et Charles sur une photo et ça devait les bluffer.
En tous les cas, Victor et Charles se sont ligués contre le télégraphe Chappe que Paris voulait mettre en haut de l'église Saint Sulpice. Car ils trouvaient ça moche et trop techno moderne.
C'est ainsi qu'ils se sont battus ensemble pour que le vieux Paris ne disparaisse pas entièrement au profit des boulevards de Haussmann etc.
C'est le moment quand Hugo crée le médiéval revival avec "Notre Dame de Paris" et le style historiciste.
Par ailleurs, c'est quand même Hugo qui a dit à l'Assemblée que les oeuvres des dessinateurs de l'industrie étaient des artistes et non des artisans ou pire des ouvriers. Il a ainsi donné la prime reconnaissance au "design" qui naîtra dès les années 1920.
Pour le revival Viollet le Duc était aussi passé par là, et je suppose que la haine de Victor à l'égard Napoléon 3 a motivé son opposition au grand travaux d'Haussmann. Mais il ne reste pas grand chose du Paris médiéval.
Oui ! en revanche, il reste beaucoup du Paris du XVIIème siècle.
Le Moyen Âge a ceci de commun avec les seventies, c'est qu'il n'en reste rien. Et c'est grand dommage.
La seule chose qui reste, c'est que les jeunes femmes d'aujourd'hui sont belles comme on les rêvait toutes dans les seventies. Les beautés inouïes étaient plus rares à l'époque. Au fond, c'est le vif des époques qui reste et c'est tant mieux, seuls les habits et le style changent...
Dans les seventies les beautés slaves se faisaient rares en France, comme les beautés noires et arabes d'ailleurs.
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