C'est nouveau ! Le Général US, qui a été nommé par Bush en charge des derniers plans en Irak, David Petraeus vient de dire explicitement qu'il ne voyait aucune solution militaire à la guerre en Irak, comme l'annonce le Times On Line. En effet, on constate que cette déclaration vient à l'encontre des menées manifestement plus martiales de Bush.
Tout d'abord, le Général Petraeus avoue que les attaques communautaires entre sectes chiites et sunnites ne cessent point, mais qu'elles baissent toutefois en intensité meurtrière. En outre, il affirme que l'usage des troupes ne saurait servir qu'à la seule sécurité. Et que, de plus, les groupes sectaires, en postes en Irak, sont appelés nécessairement à se rencontrer pour débattre des suites de l'occupation par l'armée américaine. Ainsi, bien que Bush annonce, en toutes occasions et sur le sol du sanctuaire américain, qu'il voudrait augmenter le nombre des soldats du contingent en Irak, force nous est de constater que son représentant le plus ultime demande tout l'inverse, sur le terrain.
En revanche, le Général Raymond Odierno, qui est le second dans la chaîne de commandement en Irak, a demandé 21 500 têtes de plus, pour conforter l'emprise sur l'Irak jusqu'en 2008. Aussitôt, Petraeus lui répondit en ces termes plus surprenants : qu'il n'avait encore rien décidé pour avaliser cette mesure. Ce qui paraît contrariant, à tout le moins, quand on sait que des officiels du Pentagone ont dit avoir estimé à 30 000, le nombre des recrues utiles pour pacifier le pays, selon leur politique étrangère forcément alignée sur le plan Bush.
Par ailleurs, sur le sol américain et dans les esprits, le Congrès avance, jour après jour, vers le gel de ces renforts. Car, ils sont jugés inutiles pour une guerre qui ne semble pas moins à la traîne des enthousiasmes américains eux-mêmes. Aussi, à la tête de son armée, les propos de Petraeus viennent-ils de faire renfort non plus aux troupes en Irak mais à la politique des congressmen : "Il n'y a pas de solution militaire pour un problème à la mesure de l'Irak. L'action militaire n'est utile qu'en matière de sécurité... mais elle ne saurait y suffire. Il y faut des aspects politiques".
Pour que le lecteur puisse mettre quelque ordre dans ces événements assez approximatifs -- sinon qu'ils paraissent une politique étrangère contradictoire -- il faudrait probablement les relier aux visions méditatives sur les ruines dans l'opinion américaine. Car, le scandale de l'affaire Libby, qui a fait récemment des gorges chaudes dans l'opinion et dans la Presse, vient de révéler tout le prétexte mensonger des pseudo-armes de destruction massive que Bush avait su agiter illicitement pour envahir l'Irak de Saddam Hussein. Aussi, faut-il y ajouter le dernier scandale qui touche le FBI et qu'il montre l'esprit manoeuvrier qui règne dans les sphères du pouvoir. Puisque cette instance vient d'être accusée d'avoir outrepassé ses activités de surveillances. C'est-à-dire, sans que des autorisations préalables par la Justice lui aient été accordées pour agir et enquêter, comme l'exige la loi. Pour sa défense, le FBI prétend, un peu légèrement, que ce serait un manque de personnel qui l'aurait mené à se passer de ces autorisations légales obligatoires.
Enfin, plus globablement pourrions-nous voir dans tous ces effets de chute annoncée des entreprises Bush, les suites du refus opiniâtre du Congrès qui s'oppose, par toutes mains et en toutes occasions, à la poursuite de la politique étrangère du Président Bush, et même quand elle milite sur territoire américain. Comme si le Congrès agissait en manière de destituer Bush, mais plus indirectement. Finalement, le Congrès parvient-il lentement à ce retrait des troupes plutôt qu'à l'envoi de sang neuf américain, pour ne plus alimenter une guerre déclinée par son généralissime même.
Demian West
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