Friday, April 13, 2007

Insulte Média




Plus aucune manifestation d’excuses publiques ne peut arrêter le courroux des Noirs américains qui ont été gravement insultés par Don Imus, la star des médias. En effet, la semaine dernière, Don Imus avait traité l’équipe des basketteuses de la Rutgers University de "nappy-headed hos" ce qui est comme les traiter de prostituées noires. Et pour la seule raison qu’elles venaient de perdre le championnat universitaire du Tennessee. La chose fit un grand buzz qui traversa tous les grands médias de masses.


De toute évidence Don Imus pensait faire un joke online qu’il voulait de plus frappante coutume. Et pour le coup, il a réussi à lever toute l’Amérique contre ses propos, et carrément contre lui-même. Car, il vient d’être viré de tous ses shows de NBC, dont le célèbre "Radiothon" aux 100 millions de dollars. C’est donc que la chose, ou l’affront, est prise avec sérieux. Quant à CBS, ses directeurs hésitent entre une suspension de deux semaines ou le limogeage pur et simple pour attitude incitant à la haine raciale.


Il est vrai que les grandes marques Procter & Gamble, General Motors et American Express viennent de retirer leurs budgets publicitaires de toutes les émissions animées par Don Imus. Par ailleurs, le sénateur Barack Obama, qui est très bien placé dans les primaires pour le camp démocrate, a publiquement désavoué Don Imus et la chaîne qui oserait encore l’accueillir.


Désormais, Don Imus voudrait calmer le feu de la dynamite des mots qu’il a lui-même allumé. Car nul ne saurait dire : lequel, de la grossièreté de ses injures ou de leur seul caractère raciste, emporterait la palme du plus sûr suicide médiatique de l’animateur grisé par le vent des ondes qui refluent. Aujourd’hui, Imus veut rencontrer les filles de l’équipe qui sont bonnes joueuses puisqu’elles viennent d’accepter. Quand elles sont sincèrement heurtées d’avoir été publiquement souillées dans la défaite qui rend vulnérable.


On pourrait tenter de victimiser le coupable Imus, car il semble pris dans un réseau de lynchage public. S’il n’y avait ce risque qu’il a fait prendre à la société entière. N’a-t-il point tenté de banaliser une injure raciste et massivement ? Et dans une Amérique qui paraît de plus en plus sensible à ces maltraitances envers ses minorités qui pourraient bientôt être représentées à la Maison-Blanche.

Demian West

No comments: