Comme c'est la coutume les jours de manifs, Demy a manifesté mais pas où on l'attendait. Aujourd'hui le 29 janvier, je suis allé faire un tour sur la page Facebook de Pierre Moscovici du Parti Socialiste. Bien sûr, il s'est passé très peu de temps avant que j'ai lancé un commentaire qui se voulait dérangeant, comme une seconde nature qui est devenue ma nature entière. Il faut ajouter pour ma défense en manière de mauvaise foi, que tous les intervenants ne laissaient que des chiffres des manifestants à Perpignan, à Limoges ou encore à Paris mais vu du balcon.
C'était drôle de voir le socialisme réduit à cette posture d'observateur du défilé de lui-même où il n'était pas tant. J'ai tout de suite subi une volée de bois vert de la part des deux ou trois fanatiques des années 80 mitterrandiennes, comme un revival du rockabilly du pire mauvais goût. Quand je suis dans une telle quelle escarmouche des mots, je me sens en des aises trop espacées. Car c'est trop facile de faire mordre la poussière à ceux qui ne répètent que les antiennes de leur jeunesse, qu'ils ont apprises par coeur quand ils faisaient la grève de la pensée personnelle.
Je n'avais qu'à dérouler les errances du socialisme, qui a fait l'histoire des dernières années du XXème siècle. Elles pèsent lourd dans les mémoires traumatisées des nostalgiques de la grandeur de l'idéal chrétien du socialisme, c'est ainsi que je l'appelle, car j'aime la précision des contradictions. Entre des lancers de "con" ou d'autres termes voués à qualifier ma personne, qui osait tout de même exprimer une opinion inverse à la poussée des eaux dans la rue qui manifeste, j'eus quand même quelques beaux échanges avec des femmes réellement désespérées. Peut-être étaient-elles ces parents isolés avec un enfant, qui sont les personnes les plus vulnérables en France...
Bref ! les hommes m'ont injurié amplement, c'est-à-dire systématiquement. Et les femmes ont tenté de me séduire et de m'emporter dans leur camp certainement plus tendre et dialogueur. Il reste que ça donnait l'air d'une fichue pagaille, tout comme dans la manif en France, qui parlait plus en nombre qu'en revendication bien exprimée. C'est probablement la grande manif contre la crise, sans responsable puisque mondiale, et finalement contre le mal de vivre.
A la fin de la journée, je parvins quand même à faire dire à mon interlocutrice : Qu'elle avait choisi d'entre les socialistes "le moins pire" selon ses propres termes, elle parlait de Moscovici. Je rappelais qu'à l'inverse de Plenel l'autoritaire idéologue, Moscovici n'avait pas encore censuré sur sa page Facebook. Et aussitôt, c'est ce qu'il fit. Pour tomber dans le même piège que le moustachu gendarme Plenel. Moscovici m'a interdit l'accès à sa page Facebook, pour que le débat s'arrêtât-là.
Je suppose que Plenel craignait que je lui fasse perdre une part de sa clientèle d'abonnés pour son journal "Médiapart". Ce qui ne laisse pas augurer d'une charpente bien solide de sa boutique de Presse. Me donner tant d'importance ou à mon vopisque en me censurant si vitement, c'est dire son aveu public de grande faiblesse. Quant à Moscovici, il cédait à la même panique. Comme si j'étais le renard dans le pouillis socialiste de la ferme moscoviciste, et que j'avais dévoré tout du long de la journée des manifs toutes les poules de sa clientèle politique.
Et ce sont des personnes de cette eau-là qui englue, qui devraient gouverner et garantir nos libertés ? Quand ceux qui les défendent finissent par dire qu'ils n'ont pas trouvé mieux, et qu'ils s'en contentent... Et que nous obtenons pour toute réponse dans un débat sur un forum tout ce qu'il y a de plus normal : La fermeture de toutes les vitrines et les sacs de sable derrière lesquels les Plenel et Moscovici se cachent pour ne pas descendre dans le débat avec votre humble narrateur.
Manifestement, ils n'ont pas encore compris ce qu'est le net, qui n'est pas un outil de censure mais d'expression libérée. Car aucune censure ne peut parvenir à ses fins dans l'espace de ce médium. Tout ceci est explicitement indiciel que nous assistons à la fin d'un monde ou d'une culture française en déclin, certes : mais qu'il s'agit seulement du déclin de la culture des maîtres autoritaires loin du Peuple, qui ont peur dès lors qu'ils mettent un grand pied sur le net; pour en être boutés hors et par leurs propres recours à la censure, qui voudrait détrancher les idées adverses et ceux qui les expriment.
Ils ont peur de la lettre et de l'esprit, qui coulent toujours. Comme l'eau qui va sa pente naturelle et qu'elle sait user toutes les vieilles pierres les plus brutalement fixes et fermes.
Demian West
Thursday, January 29, 2009
Tuesday, January 13, 2009
Molière n'est pas mort sur scène
C'est un lieu commun de la Presse soit de littérature hâtive et du tout-venant, qu'elle donne une image des artistes en martyrs se jetant dans le malheur en chantant comme dans le brasier de leur nature sensuelle. Tout ceci est une sorte de fabrique d'images d'Epinal aussi grossières que fausses ou fautives, mais bien utiles à quelque dessein caché.
Par exemple : Van Gogh n'a jamais subi la pauvreté, puisqu'il a vécu entretenu par son frère qui était aussi son marchand. Mieux encore : Van Gogh n'a jamais été enferré dans un asile, car il demandait lui-même d'y être retenu probablement pour se retirer du monde, en quelque sorte. Il se savait assez un danger pour lui-même, et pour cause.
Modigliani n'a pas vécu cette vie dissolue que le cinéma hollywoodien a mise en des couleurs toutes conformes à l'idéal bourgeois de la bohême. Aussi, comment un artiste pourrait-il produire de si belles oeuvres en étant ivre du matin au serein, tout en sachant garder la rigueur unique de son trait qui est encore manifeste dans tout bon musée fervent de la Jeanne Hebuterne ?
Rimbaud n'a jamais été cet adolescent sorti de rien et qui aurait versé une poésie toute d'invention et venue de l'ailleurs sans référent terrestre. Non ! il était un élève surdoué qui maîtrisait le latin et les belles lettres avant tous ses camarades de toute sa génération et même de son siècle, hormis un Baudelaire.
Molière n'est pas mort sur scène mais après un malaise pendant qu'il jouait sur le fauteuil encore exposé à la Comédie Française, s'il s'agissait bien du même siège. Certes, un homme comme Molière devait nécessairement mourir sur les tréteaux ou hors de scène, comme une porte doit toujours être ouverte ou fermée, on en conviendra aisément. Comme le dirait l'Histoire : il n'est pas mort sur scène ! et l'histoire populaire en a dit le contraire, mais ce n'est pas totalement faux, puisque Molère en fut sorti à cause de son agonie.
La liste est longue des approximations romanesques de l'histoire, qui ont pour vocation d'arranger les politiques. Roland n'est pas mort à Ronceveaux tué par les Sarrasins, mais par les Basques. Dans ce cas, il s'agit de propagande orfévrie dans le métal de la couronne de Charlemagne, et pour des motifs politiques qui devaient servir l'urgence de son époque ou son goût pour l'hégémonie. Et paraventure, cette fausse histoire est répétée aujourd'hui à l'envi quand des fins hasardeuses et xénophobes flirtent avec l'erreur judiciaire.
En revanche, quand il s'agit d'artistes ou d'hommes dont la vie confine au mythos, il s'agit plus manifestement de constituer des icônes destinées à étamper le fond d'oeil des neuves générations, pour qu'elles suivent ces exemples. Les très-antiques Romains avaient leurs exemples de vertus, que le "vir" devait imiter pour être vraiment "viril" et libre. Mais la réalité est souvent bien plus prosaïque, contingente et banale que cet héroïsme de guéroï soviétique en monstration de force virile désintéressée et inconsciente de soi.
Jeanne d'Arc a reculé avant d'aller au bûcher quand elle a renié sa cause un tant soit peu, et je ne vois là rien autre que de bien normal ; mieux encore, devant la mort, le Christ lui-même a douté de son père céleste qui était Dieu quand-même et que ça la fichait mal pour la frime : Ce qui est comme de dire que les héros ont souventes fois la trouille, sinon toujours. Comme tous ceux qui allèrent au front en 14 et justement parce qu'ils avaient peur. Voilà la vraie raison qui fait les héros surhumains, certes après l'abnégation et l'amour d'autrui.
Ces images, d'hommes et de femmes en acier trempé et anesthésiés dans la douleur et la pauvreté, sont en réalité manipulatoires. Car elles dictent indirectement ou directement des comportements, qui sont souvent irréalistes ou excessifs. La réalité aime la nuance. Que dire d'un Gandhi qui incitait à la plus grande pauvreté, et que dans le même temps, la mise en scène de cette pauvreté exemplaire engageait des dépenses voluptuaires pour l'Inde de l'époque ; et quand on considère la très grande pauvreté du Peuple qui devait suivre cet exemple à double emploi, car il le vivait déjà amplement ou misérablement au quotidien.
C'est un peu l'image très esthétisante du dépouillement zen, mais dans un très grand luxe du design contemporain. Les plus belles images sont irréelles car elles sont l'oeuvre des plus grandes contradictions qui se savent nous faire rêver d'un monde à construire, plutôt qu'il serait à subir. Finalement, le vrai héros serait cet homme qui nous serait très-étranger, et dont on invente sa vie pour la magnifier plus encore : comme une projection de notre plan de vie qu'on ne réalisera pas, car la vie est plus généreuse que nos pensements d'exemples à suivre. La vie buissonnante prévoit toujours tout autre chose pour nous, et bien plus unique.
Demian West
Par exemple : Van Gogh n'a jamais subi la pauvreté, puisqu'il a vécu entretenu par son frère qui était aussi son marchand. Mieux encore : Van Gogh n'a jamais été enferré dans un asile, car il demandait lui-même d'y être retenu probablement pour se retirer du monde, en quelque sorte. Il se savait assez un danger pour lui-même, et pour cause.
Modigliani n'a pas vécu cette vie dissolue que le cinéma hollywoodien a mise en des couleurs toutes conformes à l'idéal bourgeois de la bohême. Aussi, comment un artiste pourrait-il produire de si belles oeuvres en étant ivre du matin au serein, tout en sachant garder la rigueur unique de son trait qui est encore manifeste dans tout bon musée fervent de la Jeanne Hebuterne ?
Rimbaud n'a jamais été cet adolescent sorti de rien et qui aurait versé une poésie toute d'invention et venue de l'ailleurs sans référent terrestre. Non ! il était un élève surdoué qui maîtrisait le latin et les belles lettres avant tous ses camarades de toute sa génération et même de son siècle, hormis un Baudelaire.
Molière n'est pas mort sur scène mais après un malaise pendant qu'il jouait sur le fauteuil encore exposé à la Comédie Française, s'il s'agissait bien du même siège. Certes, un homme comme Molière devait nécessairement mourir sur les tréteaux ou hors de scène, comme une porte doit toujours être ouverte ou fermée, on en conviendra aisément. Comme le dirait l'Histoire : il n'est pas mort sur scène ! et l'histoire populaire en a dit le contraire, mais ce n'est pas totalement faux, puisque Molère en fut sorti à cause de son agonie.
La liste est longue des approximations romanesques de l'histoire, qui ont pour vocation d'arranger les politiques. Roland n'est pas mort à Ronceveaux tué par les Sarrasins, mais par les Basques. Dans ce cas, il s'agit de propagande orfévrie dans le métal de la couronne de Charlemagne, et pour des motifs politiques qui devaient servir l'urgence de son époque ou son goût pour l'hégémonie. Et paraventure, cette fausse histoire est répétée aujourd'hui à l'envi quand des fins hasardeuses et xénophobes flirtent avec l'erreur judiciaire.
En revanche, quand il s'agit d'artistes ou d'hommes dont la vie confine au mythos, il s'agit plus manifestement de constituer des icônes destinées à étamper le fond d'oeil des neuves générations, pour qu'elles suivent ces exemples. Les très-antiques Romains avaient leurs exemples de vertus, que le "vir" devait imiter pour être vraiment "viril" et libre. Mais la réalité est souvent bien plus prosaïque, contingente et banale que cet héroïsme de guéroï soviétique en monstration de force virile désintéressée et inconsciente de soi.
Jeanne d'Arc a reculé avant d'aller au bûcher quand elle a renié sa cause un tant soit peu, et je ne vois là rien autre que de bien normal ; mieux encore, devant la mort, le Christ lui-même a douté de son père céleste qui était Dieu quand-même et que ça la fichait mal pour la frime : Ce qui est comme de dire que les héros ont souventes fois la trouille, sinon toujours. Comme tous ceux qui allèrent au front en 14 et justement parce qu'ils avaient peur. Voilà la vraie raison qui fait les héros surhumains, certes après l'abnégation et l'amour d'autrui.
Ces images, d'hommes et de femmes en acier trempé et anesthésiés dans la douleur et la pauvreté, sont en réalité manipulatoires. Car elles dictent indirectement ou directement des comportements, qui sont souvent irréalistes ou excessifs. La réalité aime la nuance. Que dire d'un Gandhi qui incitait à la plus grande pauvreté, et que dans le même temps, la mise en scène de cette pauvreté exemplaire engageait des dépenses voluptuaires pour l'Inde de l'époque ; et quand on considère la très grande pauvreté du Peuple qui devait suivre cet exemple à double emploi, car il le vivait déjà amplement ou misérablement au quotidien.
C'est un peu l'image très esthétisante du dépouillement zen, mais dans un très grand luxe du design contemporain. Les plus belles images sont irréelles car elles sont l'oeuvre des plus grandes contradictions qui se savent nous faire rêver d'un monde à construire, plutôt qu'il serait à subir. Finalement, le vrai héros serait cet homme qui nous serait très-étranger, et dont on invente sa vie pour la magnifier plus encore : comme une projection de notre plan de vie qu'on ne réalisera pas, car la vie est plus généreuse que nos pensements d'exemples à suivre. La vie buissonnante prévoit toujours tout autre chose pour nous, et bien plus unique.
Demian West
Monday, January 12, 2009
Sunday, January 11, 2009
Vous êtes l'individu qui sauvera le monde
La grande question qui s'impose à chacun immergé dans le flot des informations contemporaines est de savoir comment se créer une pensée vraiment personnelle. C'est-à-dire qu'elle ne serait pas guidée ni dictée par des grandes masses de l'opinion toute-faite.
Certes, pour se construire en société et pour y être intégré, il faut correspondre à des programmes culturels ou à des savoir-faire, qui nous apportent un métier et une façon de trouver notre subsistance. Le passage-à-bac et l'université font des petits soldats, qui font finalement corps avec leur discipline, et c'est d'abord une bonne chose. Puisque ceci induit forcément un abandon de la position trop-personnelle, qui souvent paraît une paresse qui se complaît dans l'ignorance. La culture, c'est se construire et adopter des modes de vies, aussi se tourner vers les autres et devenir un autre soi-même.
Toutefois, quand on fait corps avec sa discipline, on finit par ne plus penser qu'en des briques assemblées au préalable. Et assez bêtement, on répète ses connaissances tout du long des décennies, même quand le savoir a changé. C'est qu'on y tient au savoir appris, car on se rend vite compte qu'il est la colonne vertébrale de notre autorité, sans laquelle, nous devrions à nouveau nous battre comme les fauves au plein de la jungle du réel du Marché.
Pis encore, on finit un jour subit par devoir défendre ce savoir acquis contre toute la neuve science des jeunes, qui ont cette insolence d'en savoir plus, parce qu'ils sont nés de la saison et donc bien après nous. Ils savent leur temps, quand nous ne le connaissons qu'au-travers des livres anciens, qui le prophétisaient en des images d'Epinal si ridicules que mensongères et effacées.
En d'autres termes, s'accrocher à son savoir et à ses postes acquis : c'est vitement contredire tous ses idéaux premiers dès la première poudre avec les temps nouveaux. Les exemples sont nombreux : la gauche française qui s'est suicidée par le recours à la corruption quand elle était au pouvoir et après ; aussi, la valse des acteurs célèbres qu'on jette dans le fleuve de l'oubli et qu'ils reviennent en gloire avec de belles cicatrices filmiques, comme un Gérard Lanvin ; les films qu'on dit des nanars et qu'on méprise pendant dix ou vingt ans et qu'ils deviennent cultes, à l'instar du cinoche d'Audiard ou de Bourvil-Le Funès et les Fernandelleries ; encore, les journalistes qui diffusent de grands courants de pensée pré-digérée par le frèro du Clown MacDo sur le mode gauchiste-très gauche "tout-sauf-Sarko", qui installent finalement Sarkozy pour dix ans.
C'est le paradoxe : plus on voit une idée diffusée et répétée à l'envi dans les mainstream médias, et plus l'homme normal de la foule y trouve quelque collectivisme de la débilité, qui s'entremime comme le feraient les singes ; lesquels sont probablement plus intelligents que ça, car ils ne nous imitent pas encore sur ce point.
C'est forcément louche ! quand on se croit bien-inscrit dans une belle pensée et qu'elle correspond en tous points à la pensée formelle d'un appareil politique ou scientifique, et pis encore quand il s'agirait d'un appareil artistique. Par exemple, ceux, qui ont inventé l'art abstrait, on réellement fait avancer les arts. Mais ceux qui les suivirent, et qu'ils voulurent faire montre d'un tel zèle qu'ils décidèrent de ruiner tout l'art préalable et réaliste, étaient plus des vandales que des amants de l'art. Quelle pauvre idée aurait-on d'aller visiter un musée dont toutes les oeuvres seraient une même toile répétée infiniment, sur quelques modulations pour faire série et pour la forme ? ou que diraient les visiteurs devant des cimaises composées de deux toiles répétées sans fin sur le mode misérablement schismatique : les "pour" et les "contre".
-- : "De la daube !"
Quand dans les musées, chaque toile est différente et unique, irremplaçable et qu'on ne peut jamais la superposer aux autres. Tout le registre va du plus profond bordel buissonnant et tantôt obscur, vers les éclats lumineux des l'indéfinissables suprêmes et mystérieux, jamais certains. Tout comme l'esprit dedans et autour chaque individu, et serait-il le plus méconnu et misérable.
C'est la leçon de liberté que nous disent ces oeuvres, et que les autorités en chargent de nos pensées collectives ne savent plus nous la dire. A moins que ces instances n'aient jamais voulu trop les dire, et pour cause, hormis dans quelques rares chapelles des universités cachées du Monde.
Il est quelque chose dans l'individu qui reste immanquablement rétif à tous ces donneurs d'ordre de la pensée. Et c'est dans ce sanctuaire rebelle, que se trouve le vrai noyau de notre liberté individuelle, et la clé de nos comportements les plus favorables à notre destin : Quand nous nous affranchissons de la pensée commune, et que par ce biais heureux, nous ne sommes plus mus par des fils et manoeuvres. Et finalement, que nous vivons notre vie intensément, plus qu'elle serait vécue par d'autres qui nous dirigeaient par la force fabriquée de leur pensée qui n'est pas la nôtre : "qui n'est pas la mienne".
Demian West
Certes, pour se construire en société et pour y être intégré, il faut correspondre à des programmes culturels ou à des savoir-faire, qui nous apportent un métier et une façon de trouver notre subsistance. Le passage-à-bac et l'université font des petits soldats, qui font finalement corps avec leur discipline, et c'est d'abord une bonne chose. Puisque ceci induit forcément un abandon de la position trop-personnelle, qui souvent paraît une paresse qui se complaît dans l'ignorance. La culture, c'est se construire et adopter des modes de vies, aussi se tourner vers les autres et devenir un autre soi-même.
Toutefois, quand on fait corps avec sa discipline, on finit par ne plus penser qu'en des briques assemblées au préalable. Et assez bêtement, on répète ses connaissances tout du long des décennies, même quand le savoir a changé. C'est qu'on y tient au savoir appris, car on se rend vite compte qu'il est la colonne vertébrale de notre autorité, sans laquelle, nous devrions à nouveau nous battre comme les fauves au plein de la jungle du réel du Marché.
Pis encore, on finit un jour subit par devoir défendre ce savoir acquis contre toute la neuve science des jeunes, qui ont cette insolence d'en savoir plus, parce qu'ils sont nés de la saison et donc bien après nous. Ils savent leur temps, quand nous ne le connaissons qu'au-travers des livres anciens, qui le prophétisaient en des images d'Epinal si ridicules que mensongères et effacées.
En d'autres termes, s'accrocher à son savoir et à ses postes acquis : c'est vitement contredire tous ses idéaux premiers dès la première poudre avec les temps nouveaux. Les exemples sont nombreux : la gauche française qui s'est suicidée par le recours à la corruption quand elle était au pouvoir et après ; aussi, la valse des acteurs célèbres qu'on jette dans le fleuve de l'oubli et qu'ils reviennent en gloire avec de belles cicatrices filmiques, comme un Gérard Lanvin ; les films qu'on dit des nanars et qu'on méprise pendant dix ou vingt ans et qu'ils deviennent cultes, à l'instar du cinoche d'Audiard ou de Bourvil-Le Funès et les Fernandelleries ; encore, les journalistes qui diffusent de grands courants de pensée pré-digérée par le frèro du Clown MacDo sur le mode gauchiste-très gauche "tout-sauf-Sarko", qui installent finalement Sarkozy pour dix ans.
C'est le paradoxe : plus on voit une idée diffusée et répétée à l'envi dans les mainstream médias, et plus l'homme normal de la foule y trouve quelque collectivisme de la débilité, qui s'entremime comme le feraient les singes ; lesquels sont probablement plus intelligents que ça, car ils ne nous imitent pas encore sur ce point.
C'est forcément louche ! quand on se croit bien-inscrit dans une belle pensée et qu'elle correspond en tous points à la pensée formelle d'un appareil politique ou scientifique, et pis encore quand il s'agirait d'un appareil artistique. Par exemple, ceux, qui ont inventé l'art abstrait, on réellement fait avancer les arts. Mais ceux qui les suivirent, et qu'ils voulurent faire montre d'un tel zèle qu'ils décidèrent de ruiner tout l'art préalable et réaliste, étaient plus des vandales que des amants de l'art. Quelle pauvre idée aurait-on d'aller visiter un musée dont toutes les oeuvres seraient une même toile répétée infiniment, sur quelques modulations pour faire série et pour la forme ? ou que diraient les visiteurs devant des cimaises composées de deux toiles répétées sans fin sur le mode misérablement schismatique : les "pour" et les "contre".
-- : "De la daube !"
Quand dans les musées, chaque toile est différente et unique, irremplaçable et qu'on ne peut jamais la superposer aux autres. Tout le registre va du plus profond bordel buissonnant et tantôt obscur, vers les éclats lumineux des l'indéfinissables suprêmes et mystérieux, jamais certains. Tout comme l'esprit dedans et autour chaque individu, et serait-il le plus méconnu et misérable.
C'est la leçon de liberté que nous disent ces oeuvres, et que les autorités en chargent de nos pensées collectives ne savent plus nous la dire. A moins que ces instances n'aient jamais voulu trop les dire, et pour cause, hormis dans quelques rares chapelles des universités cachées du Monde.
Il est quelque chose dans l'individu qui reste immanquablement rétif à tous ces donneurs d'ordre de la pensée. Et c'est dans ce sanctuaire rebelle, que se trouve le vrai noyau de notre liberté individuelle, et la clé de nos comportements les plus favorables à notre destin : Quand nous nous affranchissons de la pensée commune, et que par ce biais heureux, nous ne sommes plus mus par des fils et manoeuvres. Et finalement, que nous vivons notre vie intensément, plus qu'elle serait vécue par d'autres qui nous dirigeaient par la force fabriquée de leur pensée qui n'est pas la nôtre : "qui n'est pas la mienne".
Demian West
Saturday, January 10, 2009
N'ayez pas peur !
Demian de sa luxuriante splendeur s'est fait engueuler par Edwy Plenel. Et pour la seule raison que l'éminent journaliste de la libre pensée ligueuse s'est jeté à pieds joints dans la censure renfrognée. En effet, ce n'est pas moins que deux commentaires qu'il a su effacer, et qu'ils inauguraient un forum sur sa page Facebook et sur la nouvelle loi dépénalisant la diffamation.
Mes commentaires disaient juste mon étonnement que des journalistes, dont Plenel, se postaient contre cette loi, puisqu'elle empêchait la victime de retrouver les diffuseurs anonymes de diffamations sur le net. Quand ces journalistes-mêmes se sont assez r'alliés au "Journalisme Citoyen", qui est manifestement le plus grand propagateur de rumeurs et de diffamations sur le net. Et j'ajoutais même que les journalistes seraient certainement d'accord avec mon propos, mais qu'ils ne l'avoueraient jamais. Puisque leur lectorat se confond assez ou qu'il est simultané du "Tout-sauf-Sarko" et du "Journalisme Citoyen". Ils seraient donc pris en otage par ces deux tendances simultanées, et ce n'est pas une bonne situation pour la liberté d'expression.
Et Plenel et son "Médiapart" est dans cette mouvance, puisque aussitôt dans le fil qui suivit, ses affidés ne cessèrent de lancer toutes saillies avilissantes, qui s'achevèrent par un soviet suprême me conseillant "de peindre mon cul, après avoir peint le portrait de Bush et de Carla Bruni."
Je peins ce que je veux et j'ai même peint le portrait de Lénine, pour des raisons plastiques qui me reviennent et qui ne sont pas le sujet du débat, mais on me comprendra.
Il reste que Plenel n'est pas intervenu dans ce débat et même pour dire à ses troupes de modérer leurs formulations de la haine, qu'ils manifestaient pour tout ce qui semblait hors du "Tout-sauf-Sarko". A tel degré, qu'en fin de journée j'en suis venu à m'interroger sur la vacuité derrière sa page Facebook, et j'en déduisis que ce fut quelque larbin ou attaché de blog qui avait effacé mes commentaires. Comme on se doute d'une coutume évidente qui prévaut sur les pages des très-grandes-célébrités, qui ont autre chose à faire qu'à répondre à leurs admirateurs en panne dans le désert des peoples.
Là, on vit surgir à découvert le Plenel dans toute sa fureur huppée. J'eus droit à un commentaire d'une violence verbale si affirmée et autoritaire, qu'on vit bien que ma parole avait trouvé toute son efficience. La preuve : après la censure Plenel m'a tout simplement coupé le sifflet définitivement en m'interdisant le forum et sa page Facebook. Alors que j'ai exprimé tout mon saoul dans une politesse exemplaire, qui a été perçue comme une manifestation d'aigreur et de cynisme, par des intervenants fous de rage de ne pouvoir me prendre en défaut de langage. Et Plenel tomba dans ce piège grossier.
En effet, nul ne pouvait plus ignorer qu'il était l'auteur de la censure. Pis encore, des commentateurs se sont jetés dans l'auto-censure en effaçant leurs propres commentaires, en anticipant le souhait du censeur autoritaire. Ils agissaient mus par la trouille... mais de quoi ? Ils ne travaillent pas pour lui et ne dépendent pas de son autorité.
Aussitôt, sur ma page Facebook je vis survenir des demandes d'ajout à une liste d'amis et de la part de personnes qui m'avaient chicané sur le forum de Plenel, et je les acceptai. Car l'histoire de ce forum leur avait bien démontré l'aliénation qu'ils subissaient de la part de ces autorités de la Presse, qui laissent entendre leur pouvoir comme une manière cryptée de menace d'être réduit au silence, si l'on n'obéissait pas à leurs idées.
Où l'on voit encore que ceux, qui exigent le plus la liberté d'expression, et qu'ils jouent tantôt à faire tomber les puissants, sont les premiers et seconds à craindre et à combattre toute expression vraiment libérée qui oserait s'en prendre à leur statue de parangon de la libre expression. Somme : des imposteurs et de vulgaires censeurs dont je fais l'économie avantageuse de ne jamais plus les lire. N'ayez pas peur !
Demian West
Mes commentaires disaient juste mon étonnement que des journalistes, dont Plenel, se postaient contre cette loi, puisqu'elle empêchait la victime de retrouver les diffuseurs anonymes de diffamations sur le net. Quand ces journalistes-mêmes se sont assez r'alliés au "Journalisme Citoyen", qui est manifestement le plus grand propagateur de rumeurs et de diffamations sur le net. Et j'ajoutais même que les journalistes seraient certainement d'accord avec mon propos, mais qu'ils ne l'avoueraient jamais. Puisque leur lectorat se confond assez ou qu'il est simultané du "Tout-sauf-Sarko" et du "Journalisme Citoyen". Ils seraient donc pris en otage par ces deux tendances simultanées, et ce n'est pas une bonne situation pour la liberté d'expression.
Et Plenel et son "Médiapart" est dans cette mouvance, puisque aussitôt dans le fil qui suivit, ses affidés ne cessèrent de lancer toutes saillies avilissantes, qui s'achevèrent par un soviet suprême me conseillant "de peindre mon cul, après avoir peint le portrait de Bush et de Carla Bruni."
Je peins ce que je veux et j'ai même peint le portrait de Lénine, pour des raisons plastiques qui me reviennent et qui ne sont pas le sujet du débat, mais on me comprendra.
Il reste que Plenel n'est pas intervenu dans ce débat et même pour dire à ses troupes de modérer leurs formulations de la haine, qu'ils manifestaient pour tout ce qui semblait hors du "Tout-sauf-Sarko". A tel degré, qu'en fin de journée j'en suis venu à m'interroger sur la vacuité derrière sa page Facebook, et j'en déduisis que ce fut quelque larbin ou attaché de blog qui avait effacé mes commentaires. Comme on se doute d'une coutume évidente qui prévaut sur les pages des très-grandes-célébrités, qui ont autre chose à faire qu'à répondre à leurs admirateurs en panne dans le désert des peoples.
Là, on vit surgir à découvert le Plenel dans toute sa fureur huppée. J'eus droit à un commentaire d'une violence verbale si affirmée et autoritaire, qu'on vit bien que ma parole avait trouvé toute son efficience. La preuve : après la censure Plenel m'a tout simplement coupé le sifflet définitivement en m'interdisant le forum et sa page Facebook. Alors que j'ai exprimé tout mon saoul dans une politesse exemplaire, qui a été perçue comme une manifestation d'aigreur et de cynisme, par des intervenants fous de rage de ne pouvoir me prendre en défaut de langage. Et Plenel tomba dans ce piège grossier.
En effet, nul ne pouvait plus ignorer qu'il était l'auteur de la censure. Pis encore, des commentateurs se sont jetés dans l'auto-censure en effaçant leurs propres commentaires, en anticipant le souhait du censeur autoritaire. Ils agissaient mus par la trouille... mais de quoi ? Ils ne travaillent pas pour lui et ne dépendent pas de son autorité.
Aussitôt, sur ma page Facebook je vis survenir des demandes d'ajout à une liste d'amis et de la part de personnes qui m'avaient chicané sur le forum de Plenel, et je les acceptai. Car l'histoire de ce forum leur avait bien démontré l'aliénation qu'ils subissaient de la part de ces autorités de la Presse, qui laissent entendre leur pouvoir comme une manière cryptée de menace d'être réduit au silence, si l'on n'obéissait pas à leurs idées.
Où l'on voit encore que ceux, qui exigent le plus la liberté d'expression, et qu'ils jouent tantôt à faire tomber les puissants, sont les premiers et seconds à craindre et à combattre toute expression vraiment libérée qui oserait s'en prendre à leur statue de parangon de la libre expression. Somme : des imposteurs et de vulgaires censeurs dont je fais l'économie avantageuse de ne jamais plus les lire. N'ayez pas peur !
Demian West
Thursday, January 08, 2009
La guerre "sublime"
Autour de la neuve guerre israélo-palestinienne, on reçoit à nouveau le déluge d'infos et de débats de tous ceux qui ont les méthodes qui mènent à droit fil vers la paix et sans que les instances supérieures n'y parviennent jamais. C'est le grand manège média qui refait un tour for free et pour les enfants. Et de l'autre main, on écarte ou on oublie ceux que ça gave jusqu'au débord.
C'est une bonne façon de remettre le pied à l'étrier pour commencer une année sur un grand pied de guerrier. C'est clair ! pas d'erreur ! ça donnerait quelque énergie qui nous manquait il y a peu, l'année dernière et dans les premiers jours de 2009. En revanche, il semble peu probable que nous soyons réellement concernés par cette guerre de cent ans qui ne dit pas son chiffre.
Regardez, comme les flux médias nous cooptent, en quelque sorte, pour nous jeter dans des histoires qui ont pour seul avantage de remplacer la politique vernaculaire et franchouillarde le long des tablées disputeuses avec nos proches. Somme : Tout ceci fait partie de la grande scène des distractions, entre soldes bien utiles, et régimes pour perdre son surpoids qu'on s'est embesogné à l'acquérir pendant les fêtes et tout pour le perdre.
Ces distractions fumeuses vont jusqu'à montrer des enfants morts en grappes pour dire l'exceptionnel de l'horreur qu'on banalise aussitôt. Car l'image est forcément désincarnée et inframince. Puisqu'elle est véhiculée par un médium de la distraction, qui donne toujours cette teinture à l'info. Le spectateur est projeté dans ce que le XVIIIème siècle appelait "le sublime" et qu'il s'opposait au "pittoresque". Par exemple, lorsqu'on est bien accroché au bord de la ravine et qu'on regarde en bas, on ressent vigoureusement cette impression du sublime qui nous dépasse, et bien loin de la vision idyllique et picturale de la bergerie de Marie-Antoinette à Versailles.
C'est ainsi que les petits Louis XIV de la petite bourgeoisie d'aujourd'hui s'égaient et se distraient de leurs contingences quotidiennes si répétitives que rassurantes. Ce sont ces mêmes petits-bourgeois qui disent aux puissants ce qu'ils devraient faire pour arrêter le conflit. Mais on se doute bien, qu'il ne s'agit que de bavardages parliers en hâtiveté de braverie. Car si le conflit cessait la distraction en serait éteinte aussitôt. Et que tout ces entregents diplomatiques, saupoudrés sur le champ social des cafés et des forums du web, épuiseraient l'alimentation en palabres. Comme on tarirait la gazoduc sibérien, et pour faire parler ultimement de cet épuisement.
Nul ne douterait plus qu'après la fin du monde, et quand il n'y aurait plus rien et même pas une mobylette, il se trouverait encore un journaliste média, ne serait-ce qu'un homme-tronc dont le bas aurait beaucoup souffert de l'Armageddon, et pour qu'il nous dise cette dernière nouvelle que le monde n'est plus. Comme jadis, la 5 s'était éteinte dans une sorte de "couic" dont les parasites électroniques sur l'écran agonisant semblaient des façons de galaxies crunchées et vite remplacées par un zapping furieux vers autre chose.
Demian West
C'est une bonne façon de remettre le pied à l'étrier pour commencer une année sur un grand pied de guerrier. C'est clair ! pas d'erreur ! ça donnerait quelque énergie qui nous manquait il y a peu, l'année dernière et dans les premiers jours de 2009. En revanche, il semble peu probable que nous soyons réellement concernés par cette guerre de cent ans qui ne dit pas son chiffre.
Regardez, comme les flux médias nous cooptent, en quelque sorte, pour nous jeter dans des histoires qui ont pour seul avantage de remplacer la politique vernaculaire et franchouillarde le long des tablées disputeuses avec nos proches. Somme : Tout ceci fait partie de la grande scène des distractions, entre soldes bien utiles, et régimes pour perdre son surpoids qu'on s'est embesogné à l'acquérir pendant les fêtes et tout pour le perdre.
Ces distractions fumeuses vont jusqu'à montrer des enfants morts en grappes pour dire l'exceptionnel de l'horreur qu'on banalise aussitôt. Car l'image est forcément désincarnée et inframince. Puisqu'elle est véhiculée par un médium de la distraction, qui donne toujours cette teinture à l'info. Le spectateur est projeté dans ce que le XVIIIème siècle appelait "le sublime" et qu'il s'opposait au "pittoresque". Par exemple, lorsqu'on est bien accroché au bord de la ravine et qu'on regarde en bas, on ressent vigoureusement cette impression du sublime qui nous dépasse, et bien loin de la vision idyllique et picturale de la bergerie de Marie-Antoinette à Versailles.
C'est ainsi que les petits Louis XIV de la petite bourgeoisie d'aujourd'hui s'égaient et se distraient de leurs contingences quotidiennes si répétitives que rassurantes. Ce sont ces mêmes petits-bourgeois qui disent aux puissants ce qu'ils devraient faire pour arrêter le conflit. Mais on se doute bien, qu'il ne s'agit que de bavardages parliers en hâtiveté de braverie. Car si le conflit cessait la distraction en serait éteinte aussitôt. Et que tout ces entregents diplomatiques, saupoudrés sur le champ social des cafés et des forums du web, épuiseraient l'alimentation en palabres. Comme on tarirait la gazoduc sibérien, et pour faire parler ultimement de cet épuisement.
Nul ne douterait plus qu'après la fin du monde, et quand il n'y aurait plus rien et même pas une mobylette, il se trouverait encore un journaliste média, ne serait-ce qu'un homme-tronc dont le bas aurait beaucoup souffert de l'Armageddon, et pour qu'il nous dise cette dernière nouvelle que le monde n'est plus. Comme jadis, la 5 s'était éteinte dans une sorte de "couic" dont les parasites électroniques sur l'écran agonisant semblaient des façons de galaxies crunchées et vite remplacées par un zapping furieux vers autre chose.
Demian West
Sunday, January 04, 2009
Les journaux meurent comme les civilisations
Qu'on se souvienne ! Il y a peu, autour des élections présidentielles en 2007, on pouvait entendre dans la blogosphère des tentatives de mouvement de masse pour créer une sorte de 5ème pouvoir. Il s'agissait d'une manière de rassemblement de volontés assez jeunes pour constituer un contrepoint collectif aux médias traditionnels, et pour en démontrer les manoeuvres perverses et manipulatrices.
Ce qui frappait d'abordée dans ces manifestations sur le mode journalistique, ce fut la posture radicale et nommément "révolutionnaire". Mais, toute avancée par des personnes à teinture de bourgeoisie et la plupart du temps bien-vêtues d'habits tout semblables à ce qu'elles prétendaient dénoncer.
Il y avait le journal du net "Agoravox" et d'autres satellites, qui singeaient tous les systèmes cosmiques qu'on voit dans les médias traditionnels, entre télévision, journalisme et conférences de la Presse qui se dit plus grosse que le boeuf, comme la grenouille de la fable. En d'autres termes, le ton et les apparences à la tribune n'étaient pas neufs mais plus de la pantomime, qui se sait entrer dans les vieux habits ou vieilles chaussures des trop grands rôles pour en obtenir tous les avantages.
Certes, le principe de ce 5ème pouvoir était de donner la parole à tous. A l'inverse de l'architecture d'un "Facebook", chacun pouvait visiter le forum et y lâcher sa bombe qu'il voulait juste pour voir l'effet que ça faisait de se moquer d'un intellectuel ou de traiter un artiste de sybarite efféminé, ce qu'on comprendra bien signifier une sorte d'injure.
L'avantage de ce dispositif c'est qu'il attire le plus grand nombre et que pour paraître un gros boeuf c'est la méthode. Hormis que les boeufs n'ont du pouvoir que dans les bouseries malodorantes. Et que ce populisme est depuis longtemps perçu par nos philosophes, comme une utopie qui verse vite dans la dictature du n'importe qui.
C'est ce qui se produisit dans ce mouvement que ses fondateurs avaient appelé la "Révolution du pronétariat". Une belle formule qui s'est achevée en ce seul jeu de mot tout pour néant, quand la concurrence de "Rue89" ou "LePost" réduisirent l'espace de cette idéologie étrange. Alors, dans les colonnes de cette agora des pronétaires, on n'y vit plus que palabres grossiers et règlements de comptes en guise de forums, et partout le monochrome idéologique du tout-sauf-Sarko.
Plus récemment, cette Presse groupusculaire inventa et voulut imposer une sorte de critère ou label d'information véritable. Deux ou trois enseignes se sont donc accouées par toutes queues, pour créer une sorte de groupe de pression qui saurait nous dire ce qu'il faut comprendre comme étant la vraie info libre et bien balancée. Mais, qui dira le critère en préalable des référents, qui doivent ensuite dire la qualité de l'info ? N'était-ce pas le lecteur qui devait en juger a fortiori, selon l'énoncé du projet-même ? et ce lectorat ne devait-il pas exprimer son jugement et les référents de la bonne info dans les forums ?
Cette volonté du sommet pronétaire de dire les référents de l'info semble donc une sorte de velléité d'hégémonie sur toute la Presse du net. Ce semble une tentative d'O.P.A., mais jetée par ceux-là-mêmes qui voient leur espace journalistique se réduire en peau de chagrin. Et donc, la tentative dégage tout le parfum d'une dernière folie de braverie, qui paraît au lecteur froid assez désespérée. Et dans ce sens, c'est une entreprise autoritaire et sans moyen, certainement vouée à l'échec et d'arrivée.
Le journal "Agoravox" et "Bakchich", entre autres, voudraient rallier tous les journaux citoyens pour se laisser accroire encore un peu de temps, qu'ils auraient quelque chance et bonheur miraculeux de se constituer unilatéralement en seuls référents de l'info sur le net. Alors que c'est la grande liberté et sur le mode assez libéral, qui règne dans la blogosphère. Le plus fort et le plus vif, ou le plus attentif à son public gagne ! Tout comme dans le monde d'avant.
Et ne nous y trompons pas, ce sont les mêmes nerfs de l'ultra-libéralisme et du profit qui agitent ces journaux qui se voudraient des parangons de la parole collective, et tout pour leur profit de quelques-uns peu nombreux au sommet. Finalement, "Info-Vox" est voué à l'échec et il suffit de lire les espaces vides des forums de ces journaux pour saisir que, sur le net, la modernité va vitement et qu'un train de retard peut vous faire perdre toute la ligne et finalement le réseau entier.
Les journaux tout comme les civilisations naissent et meurent. Et plus sûrement, quand ils se coupent de leur public et des jugements des lecteurs... qui ont tout de même comme première qualité de savoir lire.
Demian West
Ce qui frappait d'abordée dans ces manifestations sur le mode journalistique, ce fut la posture radicale et nommément "révolutionnaire". Mais, toute avancée par des personnes à teinture de bourgeoisie et la plupart du temps bien-vêtues d'habits tout semblables à ce qu'elles prétendaient dénoncer.
Il y avait le journal du net "Agoravox" et d'autres satellites, qui singeaient tous les systèmes cosmiques qu'on voit dans les médias traditionnels, entre télévision, journalisme et conférences de la Presse qui se dit plus grosse que le boeuf, comme la grenouille de la fable. En d'autres termes, le ton et les apparences à la tribune n'étaient pas neufs mais plus de la pantomime, qui se sait entrer dans les vieux habits ou vieilles chaussures des trop grands rôles pour en obtenir tous les avantages.
Certes, le principe de ce 5ème pouvoir était de donner la parole à tous. A l'inverse de l'architecture d'un "Facebook", chacun pouvait visiter le forum et y lâcher sa bombe qu'il voulait juste pour voir l'effet que ça faisait de se moquer d'un intellectuel ou de traiter un artiste de sybarite efféminé, ce qu'on comprendra bien signifier une sorte d'injure.
L'avantage de ce dispositif c'est qu'il attire le plus grand nombre et que pour paraître un gros boeuf c'est la méthode. Hormis que les boeufs n'ont du pouvoir que dans les bouseries malodorantes. Et que ce populisme est depuis longtemps perçu par nos philosophes, comme une utopie qui verse vite dans la dictature du n'importe qui.
C'est ce qui se produisit dans ce mouvement que ses fondateurs avaient appelé la "Révolution du pronétariat". Une belle formule qui s'est achevée en ce seul jeu de mot tout pour néant, quand la concurrence de "Rue89" ou "LePost" réduisirent l'espace de cette idéologie étrange. Alors, dans les colonnes de cette agora des pronétaires, on n'y vit plus que palabres grossiers et règlements de comptes en guise de forums, et partout le monochrome idéologique du tout-sauf-Sarko.
Plus récemment, cette Presse groupusculaire inventa et voulut imposer une sorte de critère ou label d'information véritable. Deux ou trois enseignes se sont donc accouées par toutes queues, pour créer une sorte de groupe de pression qui saurait nous dire ce qu'il faut comprendre comme étant la vraie info libre et bien balancée. Mais, qui dira le critère en préalable des référents, qui doivent ensuite dire la qualité de l'info ? N'était-ce pas le lecteur qui devait en juger a fortiori, selon l'énoncé du projet-même ? et ce lectorat ne devait-il pas exprimer son jugement et les référents de la bonne info dans les forums ?
Cette volonté du sommet pronétaire de dire les référents de l'info semble donc une sorte de velléité d'hégémonie sur toute la Presse du net. Ce semble une tentative d'O.P.A., mais jetée par ceux-là-mêmes qui voient leur espace journalistique se réduire en peau de chagrin. Et donc, la tentative dégage tout le parfum d'une dernière folie de braverie, qui paraît au lecteur froid assez désespérée. Et dans ce sens, c'est une entreprise autoritaire et sans moyen, certainement vouée à l'échec et d'arrivée.
Le journal "Agoravox" et "Bakchich", entre autres, voudraient rallier tous les journaux citoyens pour se laisser accroire encore un peu de temps, qu'ils auraient quelque chance et bonheur miraculeux de se constituer unilatéralement en seuls référents de l'info sur le net. Alors que c'est la grande liberté et sur le mode assez libéral, qui règne dans la blogosphère. Le plus fort et le plus vif, ou le plus attentif à son public gagne ! Tout comme dans le monde d'avant.
Et ne nous y trompons pas, ce sont les mêmes nerfs de l'ultra-libéralisme et du profit qui agitent ces journaux qui se voudraient des parangons de la parole collective, et tout pour leur profit de quelques-uns peu nombreux au sommet. Finalement, "Info-Vox" est voué à l'échec et il suffit de lire les espaces vides des forums de ces journaux pour saisir que, sur le net, la modernité va vitement et qu'un train de retard peut vous faire perdre toute la ligne et finalement le réseau entier.
Les journaux tout comme les civilisations naissent et meurent. Et plus sûrement, quand ils se coupent de leur public et des jugements des lecteurs... qui ont tout de même comme première qualité de savoir lire.
Demian West
Pourquoi les acteurs se mettent-ils en rôles ?
Depuis Aristote, on sait le rôle cathartique du théâtre. En effet, sur la scène on vit par procuration des comédiens les drames que l'on voudrait éviter dans la vie, mais pour les vivre tout par la pensée. Et les théoriciens présupposent aisément par-là que ces actions fatales seraient ainsi bien-écartées de la scène du monde. Ce qui est peut-être vrai mais pas criant d'évidence. Si l'on considère le théâtre de violence dont le monde se déjeune tous les jours à l'heure des informations, qui sont plus dramatiques que toute pièce jouée même dans l'excès.
Par ailleurs, on comprend mieux qu'il s'agit, en quelque sorte, de mettre en scène la vie des Dieux, que l'on sait des archétypes invisibles. Et qu'il faut donc en faire toute monstration par des incarnations ou des émanations corporelles et des sens bien conformes au règlement en vigueur dans les Olympes ou les Paradis respectifs des cultures. Les Romains créaient ainsi des "lectisternes" ou des repas des Dieux dans leurs maisons. Ils r'assemblaient des statues modelées et peintes hyperréalistement dans des scènes orfévries de repas avec de vrais viatiques pour ces statues factices, auxquelles il ne manquait que la voix et les chansons à boire.
Au dehors, la pantomime était un art du simulacre et le masque de l'acteur était une "persona" d'où dérive certainement le concept de notre personnalité de surface. Depuis la psychanalyse et peut-être bien avant, on sait bien que cette personnalité cache mal un océan de désirs et d'appétence de vie qu'il est vain de tenter d'assouvir. Et c'est forcément cause de toutes ces contestations entre les appétits mutuels qui s'entrechoquent dans des pièces au vif qui ne font pas de quartier aux plus faibles.
On le voit bien dans le théâtre élisabéthain, qui est une débauche de raffinement ourlé de formules grasses et vulgaires pour bien montrer la réalité la plus rude du monde, laquelle est assez écossaise avec des "r" roulés et grasseyants comme ceux d'un Gabin plus tard dans la banlieue. On s'y trahit sans retenue dans ce théâtre et sans ressource d'en survivre. Mais c'est une bonne école pour tout adolescent voulant encore croire en d'angéliques contes de fées, qui virent aussitôt en autant de nighthags manipulatrices des rois assassins de la vieille Englond.
Ce pendant qu'à Paris on persistera à montrer ce sourire de l'ange du portail gauche de la cathédrale de Reims. Dans les pièces du théâtre baroque qui sait jeter le théâtre dans le théâtre, comme le monde des Dieux dans la cour à Versailles. Et pour se moquer le plus souvent des granditeux et frimeurs les moins habiles, en d'autres termes, les moins aristocrates naturellement. Car même le roi se mettait en rôle, ainsi qu'il était en place centrale dans le public : exactement apposté au point duquel on pouvait voir toutes les perspectives de la scène comme dans un tableau à point central perspectif de la Renaissance. En revanche, sur les grandes places royales on pouvait voir sa statue équestre depuis le lointain des grandes perspectives radioconcentriques des routes, qui partaient en étoile depuis leur centre solaire.
La grande affaire des comédiens est qu'ils se mettent en rôle par vocation et pour vivre autant de vies qu'ils le pourraient dans une seule : depuis la vie du plus grand monarque alexandrin jusqu'à la vie du sage errant tel un clochard qui monte et descent l'échelle de l'évolution et sidérale. Ils apprennent des textes par coeur pour bien se laver d'eux-même dans leurs tripes de cerveau. Et l'on pourrait aisément penser que ça fait du bien d'être autrui pour un temps. Comme Rimbaud disait : "je est un autre" ou mieux encore : "la vraie vie est ailleurs". Car ainsi on se dépayse par force de nouvelle habitude et de créance qu'on serait un autre réellement, puisque "homologué" par un public qui vous reconnaît comme tel. Et que ça marche même lorsqu'on sait bien qu'un tel est sous le nouveau masque; parfois c'est le fils du père illustre.
Dans le théâtre de la modernité et ses décors fragmentés à la Lugné-Poë, tous les arts plastiques se conjoignent pour faire éclater le réel dans une sorte de vortex d'opéra total post-wagnérien et tantôt viscontien. A la pointe, les avant-garde du XXème siècle ont su tout redistribuer des cartes de la scène primitive et très raffinée des nouvelles contructions abstraites. La cruauté primitiviste d'un Artaud a poussé d'aucuns acteurs vers des passages à l'acte excessifs d'une résurgence cannibalique, plus originée que la catharsis légitimée par la "Poétique" d'Aristote. Il faut dire que c'était un siècle des excès en cruauté et du confort, mais tout ce qu'il y a de plus réservé à certains privilégiés de la rive gauche du monde soit l'Occident.
Et la scène s'est accélérée par le biais du cinéma et de la telly des mainstream médias. Assez pour que chacun d'entre nous puisse vivre autant de vies que de passages de films dans l'écran tout chaud sorti du four du théâtre. Imaginons le nombre de films et de vies vécues par procuration par un adolo incarnant le nouvel homme du XXème siècle, qui est greffé à son fauteuil devant sa telly, comme chacun le sait sans avouer en être.
Et c'est comme le dévoilement de la mise en abyme de ce qu'est le théâtre vraiment, en guise du sens de la vie des acteurs qui se mettent en rôle. N'y aurait-il pas là quelque réalisation des anciens ou très-antiques pouvoirs des sages védiques ou des premiers shamans, qui pensaient que l'homme saurait vivre plusieurs vies infiniment ?
Tout commes nous portons nos téléphones portables qui sont des façons d'organes prothétiques de fonctions quasi télépathiques et prophétisées par les textes et imaginations anciennes, les acteurs seraient des figures des dieux que nous sommes devenus au XXIème siècle : des persona qui transmigrent au gré des visions et des mises en rôles que nous vivons par le biais des acteurs qui les jouent pour nous. Finalement, ils seront bientôt numérisés en des apparences d'être parfaits dans lesquels nous projetterons tous nos fantasmes les plus animaux et divins, forcément conjoints dans l'inconscient et le préconscient qui siègent effrontément avec nous dans le sofa et qu'ils prennent toute la place.
Nous serions donc constitués de vies innumérables que nous vivons par le biais de la telly greffée à notre vision. Ce que le paysan médiéval ne se savait pas vivre ; hormis quand il entrait dans la cathédrale et qu'il voyait les vitraux historiés de lumières mouvantes qui savaient, par le biais des arts, donner la vie aux archétypes illustrés et forcément bibliques.
Par ainsi, plus que de restituer le réel, la mise en rôle se sait briser le réel et, dans le même temps, le multiplier en d'innombrables bulles du temps, semblables à ces "multiverses" que les astrophysiciens imaginent comme la structure ultime du monde. Nous serions perdus dans un coin d'un univers résolu où chaque potentialité serait vécue et jamais achevée dans une bulle du temps parallèle aux autres bulles des potentialités en reste.
Ainsi, y aurait-il quelque couloir du temps et de l'espace dans lequel Elvis Presley et Marilyn seraient encore vivants. Certes, je confirme que ce n'est pas dans notre couloir où nous sommes encore enfermés pour un temps. S'il n'y avait les acteurs et les actrices pour jeter sur le soyle de parterre les masques pipés de la réalité opaque.
Demian West
Par ailleurs, on comprend mieux qu'il s'agit, en quelque sorte, de mettre en scène la vie des Dieux, que l'on sait des archétypes invisibles. Et qu'il faut donc en faire toute monstration par des incarnations ou des émanations corporelles et des sens bien conformes au règlement en vigueur dans les Olympes ou les Paradis respectifs des cultures. Les Romains créaient ainsi des "lectisternes" ou des repas des Dieux dans leurs maisons. Ils r'assemblaient des statues modelées et peintes hyperréalistement dans des scènes orfévries de repas avec de vrais viatiques pour ces statues factices, auxquelles il ne manquait que la voix et les chansons à boire.
Au dehors, la pantomime était un art du simulacre et le masque de l'acteur était une "persona" d'où dérive certainement le concept de notre personnalité de surface. Depuis la psychanalyse et peut-être bien avant, on sait bien que cette personnalité cache mal un océan de désirs et d'appétence de vie qu'il est vain de tenter d'assouvir. Et c'est forcément cause de toutes ces contestations entre les appétits mutuels qui s'entrechoquent dans des pièces au vif qui ne font pas de quartier aux plus faibles.
On le voit bien dans le théâtre élisabéthain, qui est une débauche de raffinement ourlé de formules grasses et vulgaires pour bien montrer la réalité la plus rude du monde, laquelle est assez écossaise avec des "r" roulés et grasseyants comme ceux d'un Gabin plus tard dans la banlieue. On s'y trahit sans retenue dans ce théâtre et sans ressource d'en survivre. Mais c'est une bonne école pour tout adolescent voulant encore croire en d'angéliques contes de fées, qui virent aussitôt en autant de nighthags manipulatrices des rois assassins de la vieille Englond.
Ce pendant qu'à Paris on persistera à montrer ce sourire de l'ange du portail gauche de la cathédrale de Reims. Dans les pièces du théâtre baroque qui sait jeter le théâtre dans le théâtre, comme le monde des Dieux dans la cour à Versailles. Et pour se moquer le plus souvent des granditeux et frimeurs les moins habiles, en d'autres termes, les moins aristocrates naturellement. Car même le roi se mettait en rôle, ainsi qu'il était en place centrale dans le public : exactement apposté au point duquel on pouvait voir toutes les perspectives de la scène comme dans un tableau à point central perspectif de la Renaissance. En revanche, sur les grandes places royales on pouvait voir sa statue équestre depuis le lointain des grandes perspectives radioconcentriques des routes, qui partaient en étoile depuis leur centre solaire.
La grande affaire des comédiens est qu'ils se mettent en rôle par vocation et pour vivre autant de vies qu'ils le pourraient dans une seule : depuis la vie du plus grand monarque alexandrin jusqu'à la vie du sage errant tel un clochard qui monte et descent l'échelle de l'évolution et sidérale. Ils apprennent des textes par coeur pour bien se laver d'eux-même dans leurs tripes de cerveau. Et l'on pourrait aisément penser que ça fait du bien d'être autrui pour un temps. Comme Rimbaud disait : "je est un autre" ou mieux encore : "la vraie vie est ailleurs". Car ainsi on se dépayse par force de nouvelle habitude et de créance qu'on serait un autre réellement, puisque "homologué" par un public qui vous reconnaît comme tel. Et que ça marche même lorsqu'on sait bien qu'un tel est sous le nouveau masque; parfois c'est le fils du père illustre.
Dans le théâtre de la modernité et ses décors fragmentés à la Lugné-Poë, tous les arts plastiques se conjoignent pour faire éclater le réel dans une sorte de vortex d'opéra total post-wagnérien et tantôt viscontien. A la pointe, les avant-garde du XXème siècle ont su tout redistribuer des cartes de la scène primitive et très raffinée des nouvelles contructions abstraites. La cruauté primitiviste d'un Artaud a poussé d'aucuns acteurs vers des passages à l'acte excessifs d'une résurgence cannibalique, plus originée que la catharsis légitimée par la "Poétique" d'Aristote. Il faut dire que c'était un siècle des excès en cruauté et du confort, mais tout ce qu'il y a de plus réservé à certains privilégiés de la rive gauche du monde soit l'Occident.
Et la scène s'est accélérée par le biais du cinéma et de la telly des mainstream médias. Assez pour que chacun d'entre nous puisse vivre autant de vies que de passages de films dans l'écran tout chaud sorti du four du théâtre. Imaginons le nombre de films et de vies vécues par procuration par un adolo incarnant le nouvel homme du XXème siècle, qui est greffé à son fauteuil devant sa telly, comme chacun le sait sans avouer en être.
Et c'est comme le dévoilement de la mise en abyme de ce qu'est le théâtre vraiment, en guise du sens de la vie des acteurs qui se mettent en rôle. N'y aurait-il pas là quelque réalisation des anciens ou très-antiques pouvoirs des sages védiques ou des premiers shamans, qui pensaient que l'homme saurait vivre plusieurs vies infiniment ?
Tout commes nous portons nos téléphones portables qui sont des façons d'organes prothétiques de fonctions quasi télépathiques et prophétisées par les textes et imaginations anciennes, les acteurs seraient des figures des dieux que nous sommes devenus au XXIème siècle : des persona qui transmigrent au gré des visions et des mises en rôles que nous vivons par le biais des acteurs qui les jouent pour nous. Finalement, ils seront bientôt numérisés en des apparences d'être parfaits dans lesquels nous projetterons tous nos fantasmes les plus animaux et divins, forcément conjoints dans l'inconscient et le préconscient qui siègent effrontément avec nous dans le sofa et qu'ils prennent toute la place.
Nous serions donc constitués de vies innumérables que nous vivons par le biais de la telly greffée à notre vision. Ce que le paysan médiéval ne se savait pas vivre ; hormis quand il entrait dans la cathédrale et qu'il voyait les vitraux historiés de lumières mouvantes qui savaient, par le biais des arts, donner la vie aux archétypes illustrés et forcément bibliques.
Par ainsi, plus que de restituer le réel, la mise en rôle se sait briser le réel et, dans le même temps, le multiplier en d'innombrables bulles du temps, semblables à ces "multiverses" que les astrophysiciens imaginent comme la structure ultime du monde. Nous serions perdus dans un coin d'un univers résolu où chaque potentialité serait vécue et jamais achevée dans une bulle du temps parallèle aux autres bulles des potentialités en reste.
Ainsi, y aurait-il quelque couloir du temps et de l'espace dans lequel Elvis Presley et Marilyn seraient encore vivants. Certes, je confirme que ce n'est pas dans notre couloir où nous sommes encore enfermés pour un temps. S'il n'y avait les acteurs et les actrices pour jeter sur le soyle de parterre les masques pipés de la réalité opaque.
Demian West
Saturday, January 03, 2009
Comment les femmes séduisent-elles ?
Certes, quand on maraude dans la rue ou sur les boulevards pour faire guise de shopping, on ne saurait s'affranchir d'être rapté par les belles figures qui s'y rencontrent. Et qu'elles viennent d'en face sur des talons haut qui résonnent autrement sur le granit de la maleplace, selon qu'ils viendraient du 6ème ou des périphéries. Par ainsi, l'homme de la foule s'adonne-t-il au tout-venant. Tout en gardant la distance que lui concède sa laisse, qu'il a lui-même ceinte lors de son mariage : une vieille coutume qui a de l'avenir.
Les plus érudits draguent, mais seulement quand ils ont un public pour les admirer et tantôt pour les applaudir ou pour en faire toute publicité à l'ensuite. Car tout seul, ce galant phénomène perd ses moyens du théâtre de la séduction. Il lui faut un public pour bien s'envoler et entrer dans la transe, comme pour se convaincre chaque jour qu'il a quelque lopin des grandes architectures entre les jambes qui pourrait bien servir dans des contestes invasifs de pays ou de royaumes jusque dans l'espace. On sait que César accepta de mourir, dès qu'il sentit que le fer de Brutus lui avait détranché ce lopin-là que les méditerranéens vénèrent sur eux.
Bien sûr ces entregents habiles amusent les femmes qui se sentent devenir importantes, plus que leur coutume le voudrait en tous les cas à la maison où les couples s'engueulent pour s'égayer entre-eux. Mais les femmes ont cette science experte de savoir jusqu'où elles ne veulent pas aller, si qu'elles s'arrêtent bien avant et que ça semble juste le point de non-retour pour le mâle masculant qui ne peut plus tenir le jeu qu'il a lui-même lancé.
De toutes les façons, l'enjeu est de taille pour la femme. Car si elle montrait trop son intérêt pour l'homme du XXIème siècle, c'est qu'elle se donnerait pour moins qu'elle vaut. Et que l'arsouille considère qu'elle le montre toujours, puisque c'est le programme imprimé à Hong-Kong dans son cerveau et son infra-cerveau dans ses gonades de la maison mère Nintendo, qui le lui affirme à grands coups de projections fantasmatiques : lesquelles le plongent dans cet irréel qui provoque les malentendus.
Il est une grasse antienne des vestiaires de footeux, qui voudrait que les femmes pensent toujours "oui" quand elles hurlent "non" avec de grands gestes, et qu'elles tentent de trouver un couteau sur l'établi de la cuisine ce néanmoins que le candidat à l'embesogne repose avec toutes bretelles son pantalon sur les chevilles. Certes, c'est quand elles disent "non" qu'elles séduisent le plus, car c'est là qu'on sent bien tout leur pouvoir qui est immense et de grands royaumes de félicité et d'éjouissance.
Surtout quand ce "non" se transforme en un "oui" souvent non dit mais expressément explicite. Hormis que de nos jours, il doit être dit quand même. Car la telly nous a un peu trop accoutumé à ces pervers des Amricas qui tiennent tout un épisode de Starsky et Hutch ou un film de Brian de Palma sur leurs épaules en guise de névroses dans le gobelet de pop-corn king size. Il y a quand même de drôles de paroissiens au XXIème siècle et sur le net c'est la coutume carrément.
Après ce "oui" rédempteur et comme une parousie du petit Jésus qui serait de retour dans nos âmes enfumées par des siècles de brasseries teutoniques et de MännerBund forestiers, c'est la zone psychologique ou le topos psy où les choses peuvent se gâter en un tournemain. Puisqu'on sait le mâle très négligent et tombeur aussitôt qu'il aurait obtenu la chose, comme on dit.
Et c'est certainement raison des épreuves que la femme ferait subir à l'homme avant la chose, et pour qu'elle en teste la constance et même sa droiture morale, plus que le droit fil de l'objet contendu. Puisqu'il est toujours humiliant et inutile pour le développement personnel de se voir jetée, après avoir été goûtée comme le plus grand délice et le plus assermenté de promesses de fidélité jusqu'après la mort.
Demian West
Les plus érudits draguent, mais seulement quand ils ont un public pour les admirer et tantôt pour les applaudir ou pour en faire toute publicité à l'ensuite. Car tout seul, ce galant phénomène perd ses moyens du théâtre de la séduction. Il lui faut un public pour bien s'envoler et entrer dans la transe, comme pour se convaincre chaque jour qu'il a quelque lopin des grandes architectures entre les jambes qui pourrait bien servir dans des contestes invasifs de pays ou de royaumes jusque dans l'espace. On sait que César accepta de mourir, dès qu'il sentit que le fer de Brutus lui avait détranché ce lopin-là que les méditerranéens vénèrent sur eux.
Bien sûr ces entregents habiles amusent les femmes qui se sentent devenir importantes, plus que leur coutume le voudrait en tous les cas à la maison où les couples s'engueulent pour s'égayer entre-eux. Mais les femmes ont cette science experte de savoir jusqu'où elles ne veulent pas aller, si qu'elles s'arrêtent bien avant et que ça semble juste le point de non-retour pour le mâle masculant qui ne peut plus tenir le jeu qu'il a lui-même lancé.
De toutes les façons, l'enjeu est de taille pour la femme. Car si elle montrait trop son intérêt pour l'homme du XXIème siècle, c'est qu'elle se donnerait pour moins qu'elle vaut. Et que l'arsouille considère qu'elle le montre toujours, puisque c'est le programme imprimé à Hong-Kong dans son cerveau et son infra-cerveau dans ses gonades de la maison mère Nintendo, qui le lui affirme à grands coups de projections fantasmatiques : lesquelles le plongent dans cet irréel qui provoque les malentendus.
Il est une grasse antienne des vestiaires de footeux, qui voudrait que les femmes pensent toujours "oui" quand elles hurlent "non" avec de grands gestes, et qu'elles tentent de trouver un couteau sur l'établi de la cuisine ce néanmoins que le candidat à l'embesogne repose avec toutes bretelles son pantalon sur les chevilles. Certes, c'est quand elles disent "non" qu'elles séduisent le plus, car c'est là qu'on sent bien tout leur pouvoir qui est immense et de grands royaumes de félicité et d'éjouissance.
Surtout quand ce "non" se transforme en un "oui" souvent non dit mais expressément explicite. Hormis que de nos jours, il doit être dit quand même. Car la telly nous a un peu trop accoutumé à ces pervers des Amricas qui tiennent tout un épisode de Starsky et Hutch ou un film de Brian de Palma sur leurs épaules en guise de névroses dans le gobelet de pop-corn king size. Il y a quand même de drôles de paroissiens au XXIème siècle et sur le net c'est la coutume carrément.
Après ce "oui" rédempteur et comme une parousie du petit Jésus qui serait de retour dans nos âmes enfumées par des siècles de brasseries teutoniques et de MännerBund forestiers, c'est la zone psychologique ou le topos psy où les choses peuvent se gâter en un tournemain. Puisqu'on sait le mâle très négligent et tombeur aussitôt qu'il aurait obtenu la chose, comme on dit.
Et c'est certainement raison des épreuves que la femme ferait subir à l'homme avant la chose, et pour qu'elle en teste la constance et même sa droiture morale, plus que le droit fil de l'objet contendu. Puisqu'il est toujours humiliant et inutile pour le développement personnel de se voir jetée, après avoir été goûtée comme le plus grand délice et le plus assermenté de promesses de fidélité jusqu'après la mort.
Demian West
Des raisons d'être heureux en 2009
On se laisserait vite aller sur la pente sur laquelle les médias voudraient nous coucher à leur gré. Vers la dépression comme une teinture à la mode, sombre de violette violentée. C'est qu'on porte bien le bleu autour de l'oeil ou les traces de frictions avec le réel, à notre époque certainement plus hypocrite que d'aucuns médias voudraient le dire.
Le plus excessif dans cette comédie, c'est que le malheur a meilleure Presse en occident. Comme si les troubles chez les riches étaient plus étrangers et dramatiques, qu'en Orient où les Peuples se sont fait une raison par l'assuétude des siècles de famine et de régimes au canon ou au fouet ouvrieux.
Pourtant, quand on y regarde de plus près autant que de plus longue main, il n'est pas beaucoup de raisons d'être malheureux en Occident, mais il est beaucoup de raisons pour feindre le malheur. Parquoi, des personnes iraient même jusqu'à brûler leurs propres véhicules, pour profiter des nouvelles lois censées les protéger contre ces autodafés-mêmes.
On voit bien que la meilleure situation est bien de se démontrer malheureux et même sinistré. En d'autres termes, ça rapporte immédiatement. Quand les vrais malheurs sont nécessairement plus vitaux et que l'argent y est pour peu. Puisque les plus pauvres d'entre-nous refusent souvent d'être bordés dans des grandes chambrées chauffées. Et pour la seule raison, qu'ils devraient partager leur espace avec d'autres pauvres qu'ils jugeraient bruyants ou tout simplement dérangeants.
Mieux encore, des théories de fauchés s'amassent dans des supermarchés pour faire sauter des bouchons d'embouteillages aux caisses et pour revendiquer de partir avec les caddies pleins, de foie gras paraventure. L'épouse de l'Ambassadeur dirait avec eux, que les produits de première nécessité sont moins classe en ces temps d'étrennes dures pour gagner du poids, même dans le 11ème où le rapt collectif a poussé l'enseigne à porter plainte. On dissertera plus tard, avec les plaignants de la grande distribution, des régimes pour glisser dans son bikini à fesses jointes dans quelques semaines, après le rétablissement du mercure dans les hauteurs de la bourse.
Pour ma part, je sens poindre quelque esprit de contradiction dans les ressorts secrets de ma nature illustrément rebelle, mais avec tout le confort sous la main. Car je vois tant de raisons d'être heureux en 2009. Quand je sors dans la rue et que des voitures circulent avec des gens dedans, nul ne me jette de pierres juste pour le fun. Non ! pas encore. J'ai le droit d'abuser de dire ce que je voudrais et à qui je ne voudrais pas en dire, ce qui est plus artistique encore.
Somme : j'ai le droit de choisir ma vie et sa complexion entière et détaillée que je lui donnerais. Peut-être de fuir tantôt dans un pays qui n'existe pas sur les cartes de l'Europe des quantièmes. Et d'y couler ma douce vie comme je voudrais, entouré de situations inouïes comme dans les livres et les fables.
Tout ceci pour dire qu'il est des malheurs qu'on ne saurait éviter, comme la ruine personnelle et la mort des êtres enchéris. Mais que d'y ajouter de nous mettre nous-mêmes en rôle de malheureux, c'est un peu accentuer la nôtre pente. Comme la savonner plus encore pour trouver une bonne façon précipitée de sortir du malheur lui-même. Ce qui est un leurre.
Puisque, tout comme la sensation de douleur, le malheur est un sentiment qui a pour prime vocation d'élever aussitôt en nous les forces qui se savent nous extraire savamment de cet accident de la vie. Aussi faut-il les entendre et se tourner vers elles, quand on en voit le fil qui traîne et pour en tirer toute la pelote hors du puits vers la lumière.
Alors, en pleine toile du malheur, on peut se dire heureux... de vivre ! ce qui est déjà assez.
Demian West
Le plus excessif dans cette comédie, c'est que le malheur a meilleure Presse en occident. Comme si les troubles chez les riches étaient plus étrangers et dramatiques, qu'en Orient où les Peuples se sont fait une raison par l'assuétude des siècles de famine et de régimes au canon ou au fouet ouvrieux.
Pourtant, quand on y regarde de plus près autant que de plus longue main, il n'est pas beaucoup de raisons d'être malheureux en Occident, mais il est beaucoup de raisons pour feindre le malheur. Parquoi, des personnes iraient même jusqu'à brûler leurs propres véhicules, pour profiter des nouvelles lois censées les protéger contre ces autodafés-mêmes.
On voit bien que la meilleure situation est bien de se démontrer malheureux et même sinistré. En d'autres termes, ça rapporte immédiatement. Quand les vrais malheurs sont nécessairement plus vitaux et que l'argent y est pour peu. Puisque les plus pauvres d'entre-nous refusent souvent d'être bordés dans des grandes chambrées chauffées. Et pour la seule raison, qu'ils devraient partager leur espace avec d'autres pauvres qu'ils jugeraient bruyants ou tout simplement dérangeants.
Mieux encore, des théories de fauchés s'amassent dans des supermarchés pour faire sauter des bouchons d'embouteillages aux caisses et pour revendiquer de partir avec les caddies pleins, de foie gras paraventure. L'épouse de l'Ambassadeur dirait avec eux, que les produits de première nécessité sont moins classe en ces temps d'étrennes dures pour gagner du poids, même dans le 11ème où le rapt collectif a poussé l'enseigne à porter plainte. On dissertera plus tard, avec les plaignants de la grande distribution, des régimes pour glisser dans son bikini à fesses jointes dans quelques semaines, après le rétablissement du mercure dans les hauteurs de la bourse.
Pour ma part, je sens poindre quelque esprit de contradiction dans les ressorts secrets de ma nature illustrément rebelle, mais avec tout le confort sous la main. Car je vois tant de raisons d'être heureux en 2009. Quand je sors dans la rue et que des voitures circulent avec des gens dedans, nul ne me jette de pierres juste pour le fun. Non ! pas encore. J'ai le droit d'abuser de dire ce que je voudrais et à qui je ne voudrais pas en dire, ce qui est plus artistique encore.
Somme : j'ai le droit de choisir ma vie et sa complexion entière et détaillée que je lui donnerais. Peut-être de fuir tantôt dans un pays qui n'existe pas sur les cartes de l'Europe des quantièmes. Et d'y couler ma douce vie comme je voudrais, entouré de situations inouïes comme dans les livres et les fables.
Tout ceci pour dire qu'il est des malheurs qu'on ne saurait éviter, comme la ruine personnelle et la mort des êtres enchéris. Mais que d'y ajouter de nous mettre nous-mêmes en rôle de malheureux, c'est un peu accentuer la nôtre pente. Comme la savonner plus encore pour trouver une bonne façon précipitée de sortir du malheur lui-même. Ce qui est un leurre.
Puisque, tout comme la sensation de douleur, le malheur est un sentiment qui a pour prime vocation d'élever aussitôt en nous les forces qui se savent nous extraire savamment de cet accident de la vie. Aussi faut-il les entendre et se tourner vers elles, quand on en voit le fil qui traîne et pour en tirer toute la pelote hors du puits vers la lumière.
Alors, en pleine toile du malheur, on peut se dire heureux... de vivre ! ce qui est déjà assez.
Demian West
Friday, January 02, 2009
Comment se rendre favorable l'année neuve
Quand les fêtes sont passées, on se retouve vite assez lourd et figé comme après l'accident. On semble comme extasié mais par la stupeur, et très incapable de savoir qu'en faire de cette nouvelle année qu'il va falloir remplir plus aisément que les nombreuses coupes de champagnes que l'on aurait bues avant de sombrer dans le fleuve de l'oubli. Il nous reste bien quelques souvenirs d'avoir survolé la route comme le font les TGV quand on a trop bu. Et certes, on a redoublé de prudence comme les papys flingueurs de la grande route qu'on l'appelle les "30 glorieuses". Mais ça ne fait pas son an.
Quand on est jeune, c'est simple. On respire l'air pour y trouver les trains qui nous emportent comme des jet-streams vers des projets qui se montent sur des ans, et des décennies. Mais à la fin quand les projets descendent, cette ivresse des grandes entreprises précipite le temps. En fait, plus on est occupé et entreprenant et plus le temps file et emporte tout. Mais c'est le réglement dans l'économie de la jeunesse qui aime bien griller les saisons.
C'est une période agréable, quand la chance et la Providence nous sourient. Car on n'a qu'à se laisser porter, en travaillant au seul apaisement de l'angoisse, que tout ceci finira bien un jour. Mais, dès qu'une affaire cesse, une autre arrive et c'est le cycle des énergies, là où le monde se passe et avance. Parfois, on sent réellement cette énergie comme une voiture ou son moteur qui accélèrent et tournent en nous. Et c'est la vérité, nous sommes des moteurs qui tournent et sentent les courants qui traversent les airs en nous traversant mieux encore. La clé qui starte est de ne pas s'interroger et d'y aller...
Il reste qu'en 2009, on sent bien que tout le monde a le pied un peu lourd, comme flottant dans la coulée de béton qui prend. Moi, Demy, je trouve que c'est une chance, ou une sorte de sas de la Providence qui parle. Une forme de vide avant le neuf, si l'on peut ainsi dire. Car c'est une bonne sensation quand on saisit qu'on vivait dans le mensonge jusque-là. Et qu'il faut tout recommencer. Alors, peut-être serait-il bon de créer 2009 comme on fait une belle oeuvre du Beau, du Bien et du Vrai. C'est-à-dire en ignorant le canon ou la forme paradigmatique à créer, mais en la dégageant du bloc brut et hostile, soit en écartant simplement ce qui ne convient pas.
Un peu comme si l'on savait vraiment agir quand on sait enfin ignorer... ce qui ne va pas, ou créer des espaces vides pour que l'air y puisse circuler, et dans le même temps, à celle fin d'apaiser nos vies. Finalement, il faudrait savoir se retrancher dans ce qui a survécu au carnage 2008, et donc se contenter de ce qu'on a. Ce qui est une science favorable pour aller profond dans le temps. Peut-être ne pas vouloir plus, cette année. Et se reposer sur l'acquis en le rendant plus fixe et ferme. Ne pas en faire trop et tout est dit. Ne pas cumuler trop d'amis car il en vient vitement avec quelques vrais bouts d'ennemis dedans, et trier, filtrer, conserver, améliorer, bétonner.
En d'autres termes, c'est probablement une année qui serait favorable à bien explorer toutes les voies pour se mieux protéger des dérèglements de la Providence qui semble redistribuer les cartes dans une sorte d'année zéro. Alors profitons de ce temps qui nous est donné, et qu'on est encore étonné d'y prendre part, comme on est étonné que la violence du monde nous ait épargné une fois de plus l'an passé. Une vie tranquille et sereine : comme c'est long et inutilement riche et prodigieux !
Demy
Quand on est jeune, c'est simple. On respire l'air pour y trouver les trains qui nous emportent comme des jet-streams vers des projets qui se montent sur des ans, et des décennies. Mais à la fin quand les projets descendent, cette ivresse des grandes entreprises précipite le temps. En fait, plus on est occupé et entreprenant et plus le temps file et emporte tout. Mais c'est le réglement dans l'économie de la jeunesse qui aime bien griller les saisons.
C'est une période agréable, quand la chance et la Providence nous sourient. Car on n'a qu'à se laisser porter, en travaillant au seul apaisement de l'angoisse, que tout ceci finira bien un jour. Mais, dès qu'une affaire cesse, une autre arrive et c'est le cycle des énergies, là où le monde se passe et avance. Parfois, on sent réellement cette énergie comme une voiture ou son moteur qui accélèrent et tournent en nous. Et c'est la vérité, nous sommes des moteurs qui tournent et sentent les courants qui traversent les airs en nous traversant mieux encore. La clé qui starte est de ne pas s'interroger et d'y aller...
Il reste qu'en 2009, on sent bien que tout le monde a le pied un peu lourd, comme flottant dans la coulée de béton qui prend. Moi, Demy, je trouve que c'est une chance, ou une sorte de sas de la Providence qui parle. Une forme de vide avant le neuf, si l'on peut ainsi dire. Car c'est une bonne sensation quand on saisit qu'on vivait dans le mensonge jusque-là. Et qu'il faut tout recommencer. Alors, peut-être serait-il bon de créer 2009 comme on fait une belle oeuvre du Beau, du Bien et du Vrai. C'est-à-dire en ignorant le canon ou la forme paradigmatique à créer, mais en la dégageant du bloc brut et hostile, soit en écartant simplement ce qui ne convient pas.
Un peu comme si l'on savait vraiment agir quand on sait enfin ignorer... ce qui ne va pas, ou créer des espaces vides pour que l'air y puisse circuler, et dans le même temps, à celle fin d'apaiser nos vies. Finalement, il faudrait savoir se retrancher dans ce qui a survécu au carnage 2008, et donc se contenter de ce qu'on a. Ce qui est une science favorable pour aller profond dans le temps. Peut-être ne pas vouloir plus, cette année. Et se reposer sur l'acquis en le rendant plus fixe et ferme. Ne pas en faire trop et tout est dit. Ne pas cumuler trop d'amis car il en vient vitement avec quelques vrais bouts d'ennemis dedans, et trier, filtrer, conserver, améliorer, bétonner.
En d'autres termes, c'est probablement une année qui serait favorable à bien explorer toutes les voies pour se mieux protéger des dérèglements de la Providence qui semble redistribuer les cartes dans une sorte d'année zéro. Alors profitons de ce temps qui nous est donné, et qu'on est encore étonné d'y prendre part, comme on est étonné que la violence du monde nous ait épargné une fois de plus l'an passé. Une vie tranquille et sereine : comme c'est long et inutilement riche et prodigieux !
Demy
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