On se laisserait vite aller sur la pente sur laquelle les médias voudraient nous coucher à leur gré. Vers la dépression comme une teinture à la mode, sombre de violette violentée. C'est qu'on porte bien le bleu autour de l'oeil ou les traces de frictions avec le réel, à notre époque certainement plus hypocrite que d'aucuns médias voudraient le dire.
Le plus excessif dans cette comédie, c'est que le malheur a meilleure Presse en occident. Comme si les troubles chez les riches étaient plus étrangers et dramatiques, qu'en Orient où les Peuples se sont fait une raison par l'assuétude des siècles de famine et de régimes au canon ou au fouet ouvrieux.
Pourtant, quand on y regarde de plus près autant que de plus longue main, il n'est pas beaucoup de raisons d'être malheureux en Occident, mais il est beaucoup de raisons pour feindre le malheur. Parquoi, des personnes iraient même jusqu'à brûler leurs propres véhicules, pour profiter des nouvelles lois censées les protéger contre ces autodafés-mêmes.
On voit bien que la meilleure situation est bien de se démontrer malheureux et même sinistré. En d'autres termes, ça rapporte immédiatement. Quand les vrais malheurs sont nécessairement plus vitaux et que l'argent y est pour peu. Puisque les plus pauvres d'entre-nous refusent souvent d'être bordés dans des grandes chambrées chauffées. Et pour la seule raison, qu'ils devraient partager leur espace avec d'autres pauvres qu'ils jugeraient bruyants ou tout simplement dérangeants.
Mieux encore, des théories de fauchés s'amassent dans des supermarchés pour faire sauter des bouchons d'embouteillages aux caisses et pour revendiquer de partir avec les caddies pleins, de foie gras paraventure. L'épouse de l'Ambassadeur dirait avec eux, que les produits de première nécessité sont moins classe en ces temps d'étrennes dures pour gagner du poids, même dans le 11ème où le rapt collectif a poussé l'enseigne à porter plainte. On dissertera plus tard, avec les plaignants de la grande distribution, des régimes pour glisser dans son bikini à fesses jointes dans quelques semaines, après le rétablissement du mercure dans les hauteurs de la bourse.
Pour ma part, je sens poindre quelque esprit de contradiction dans les ressorts secrets de ma nature illustrément rebelle, mais avec tout le confort sous la main. Car je vois tant de raisons d'être heureux en 2009. Quand je sors dans la rue et que des voitures circulent avec des gens dedans, nul ne me jette de pierres juste pour le fun. Non ! pas encore. J'ai le droit d'abuser de dire ce que je voudrais et à qui je ne voudrais pas en dire, ce qui est plus artistique encore.
Somme : j'ai le droit de choisir ma vie et sa complexion entière et détaillée que je lui donnerais. Peut-être de fuir tantôt dans un pays qui n'existe pas sur les cartes de l'Europe des quantièmes. Et d'y couler ma douce vie comme je voudrais, entouré de situations inouïes comme dans les livres et les fables.
Tout ceci pour dire qu'il est des malheurs qu'on ne saurait éviter, comme la ruine personnelle et la mort des êtres enchéris. Mais que d'y ajouter de nous mettre nous-mêmes en rôle de malheureux, c'est un peu accentuer la nôtre pente. Comme la savonner plus encore pour trouver une bonne façon précipitée de sortir du malheur lui-même. Ce qui est un leurre.
Puisque, tout comme la sensation de douleur, le malheur est un sentiment qui a pour prime vocation d'élever aussitôt en nous les forces qui se savent nous extraire savamment de cet accident de la vie. Aussi faut-il les entendre et se tourner vers elles, quand on en voit le fil qui traîne et pour en tirer toute la pelote hors du puits vers la lumière.
Alors, en pleine toile du malheur, on peut se dire heureux... de vivre ! ce qui est déjà assez.
Demian West
Saturday, January 03, 2009
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