Tout juste les Français viennent-ils d’élire leur Président de la République et dans la plus irréelle exaltation, et aussitôt les médias étrangers en font leur portrait le plus réaliste qui soit, au risque de griffer la photo suprême à la Une.
C’est CNN qui dévisse et ouvre le flacon du sirop amer. Selon le journal, les Français viennent de sonner "L’heure du remède de cheval". Le bureau de CNN à Londres ajoute que beaucoup de journaux voient quelque ombre de suspicion voiler la stature du changement brusque qui serait annoncé par cette victoire incontestable. Outre-Manche, on doute toujours des illusions d’optique qui favorisent les contes fantastiques.
A tel degré, que l’International Herald Tribune a fait une liste de citations collector des qualificatifs qui collent encore à la peau de Sarko : entre l’"arrogance" et la "brutalité". Mais, qu’il sut bien les retourner tous, pour focaliser l’attention sur sa figure et son ascension. Vrai ! on reconnaît aussi de ce pied-là, l’aisance du tribun Sarkozy, en habile représentant de commerce de sa propre boutique. Et qu’il sait vous vendre son style oratoire, tout teinté de l’ambition nue qui monte à cru. Dans le Herald qui se décolle du mur puis s’envole, on avoue qu’on pense Sarkozy un brin pragmatique et même calculateur à la Napoléon quoi ! Sinon carrément Louis quatorzième. Car, en Angleterre, on n’a plus vraiment peur du ridicule sur soi, depuis les flirts people arrangés du Prince Charles.
Le Guardian imagine un Sarko qui irait tout droit à la réalisation de ses projets, et si vite qu’on n’y verrait mais. Puisque les Français auraient élu le Président qu’ils devaient élire, à défaut de trouver celui qu’ils auraient aimé élire. On le constate, ce journal aime la nuance aristocratique qui sait snober amplement les rivalités populaires entre Français, qui se sont tout de même presque tranchés au sabre, pour faire cette issue radicale des élections exsangues au bord de la guerre civile.
Quant au Times, il prédit une rupture dans la politique. Et dans un article qui ajoute à l’exaltation comme on ne l’oserait plus en France. Voyez : le Times dit que Sarkozy réveillera le pays, oui ! Et qu’il le rétablira dans sa meilleure assiette, c’est-à-dire à la pointe des forces occidentales, et vers toutes coopérations utiles. Des mots qui nous font aussitôt craindre le pire pour la paix au moyen-orient, comme un plomb dans le mil de la colombe.
Plus lapidaire, la Suddeutsche Zeitung annonce, on ne peut plus sobrement et efficacement, que la France s’est postée plus à droite encore. C’est donc un vrai coup direct et franc du boxeur aux journalistes casuistes et bavards qui ne devraient pas s’en remettre tantôt. Aussi, le Frankfurter Allgemeine Zeitung a-t-il bien remarqué quelque changement en France, depuis hier. Mais, tout en s’interrogeant sur la façon dont l’Allemagne vivrait cette nouvelle donne. A ce stade éperdu de l’émotion européenne, le Spiegel se devait de refroidir les sangs allemands et rappeler un peu, que tout n’est pas rose dans la politique droitière de Sarkozy. Et donc, que ses exigences radicales et moralistes entraîneront des conflits sociaux et plus largement encore...
Enfin, c’est un tabloïd qui pose la vraie bonne question à mille euros du smic des travailleurs. Autrement dit, on voudrait bien savoir ce que le Président entendait par cette part de son slogan qui voudrait "remettre la France au travail". Le Sun se demande où Sarkozy aurait-il vu des emplois en troupes si nombreuses, qu’une période d’abondance serait ouverte juste par l’effet de ce vote et de cette élection ? Ce qui serait vraiment nouveau en France.
Demian West
Tuesday, May 08, 2007
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1 comment:
Donc, 40 % de veaux absolus, une catégorie trop molle pour être cuisinée, définitivement. Effet du haschisch à forte dose ou des heures sup ? Ensuite, 46 % confirmant qu'ils souhaitent vivre en dictature et être les amis de Bush. Alors 40 + 46 = 86 %. Or 100 – 86 = 14 %. En somme un Français sur 14 ne serait pas un veau à peu près. Les doigts d'une ou deux mains, on en revient toujours au même topo, il faut vraiment faire attention aux gens que l'on côtoie. Si en plus il faut se méfier de ses amis comme le dicton le dit avec raison, on se trouve bien seul. C'est dommage quand même car on rit plus avec les fous que les supplémendiards je vous l'assure... Il y a aussi quelques masos : attention, ce sont ceux qui attendent que les flics aient le droit de cogner plus fort pour descendre dans la rue. C'est vrai que c'est un peu la mode, les masos. Ils ne doivent pas être issus d'un peuple qui a trop souffert ou alors ils ont envie de travailler plus... Les sados : ceux-là ont atteint, avant 25 ans en général, un stade critique qui consiste à vouloir tout casser rien que pour faire chier maman-papa caca pipi popo, ceux-là sont les nouveaux frustrés, beaucoup plus frustrés que les anciens, frustrés précocement car comment ça ? et je n'aurais même pas droit au beurre, à l'argent du beure, la crémière, la coopérative avec et je serais seulement un veau ? moi qui suis au moins une grenouille ? que dis-je, un bœuf ? Disons, sados + masos + sadomasos = 4 %. A peu près... 10 % de personnes ont ce soir toute ma sympathie en France même s'ils ont perdu à “Qui veut devenir des pigeons supplémentaires ?”, la dernière émission des Studios Radio l'Ombre qui fait un tabac en zone libre. Amis du soir et des langueurs monotones, bonsoir.
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