C'est bientôt le printemps et le joli mois de mars des élections municipales en France. C'est pourquoi, à l'UMP de Sarkozy on rempli les bassins sans fond, pour lancer la deuxième vague de l'ouverture. Vous savez ? ce terme qui veut dire qu'on s'abstrait quelques temps des idéologies politiques, et pour rafler la mise de l'électorat de tous côtés espacé. Et ça marche comme le rouleau compresseur platine qui trace l'autoroute du pouvoir doré.
Ce sont les ministres et secrétaires d'Etat de la première ouverture, qui sont en charge du processus, ou de la razzia comme on voudra. Jean-Marie Bockel de Mulhouse a balancé les noms de tous les gauchistes prêts à verser dans le virage électoral, mais à droite. C'est-à-dire que ces 500 candidats, essaimés selon les villes de plus de 30000 habitants, se présenteront sur des listes de la majorité présidentielle très peu ségolénique. Ils seront bientôt mille, selon les désirs de l'entreprise rapteuse.
Au centre c'est tout pareil "le renard dans le pouillis", selon l'expression de Montaigne. Sarkozy continue son travail de drague puissante et fratricide. Certes, le mot est fort, mais il y a un peu de ça, pour qui a lu les tragédies grecques et romaines aussi, ou tout simplement pour qui connaît des lopins d'histoire. Car c'est un fait très-antique que le pouvoir, parvenu à son plus haut degré de civilisation (un truc de violence maquillée quoi), n'a même plus besoin de se battre pour fédérer ses adversaires sinon ses ennemis. Suétone et d'autres historiens romains disent la leçon, que Rome à son apogée se présentait au limes des barbares très rouquins, et que ceux-ci déposaient les armes sur-le-champ, en raison des avantages si puissants qu'offrait la qualité de patricien romain.
C'est un peu ce jeu-là des gambits que Sarkozy nous jouerait. Car, lui sait que le maroquin est manifestement plus magnétique que les phéromones d'une top-modello, qui reviendrait d'une retraite spirituelle au Vatican, toute en retenue sexy qui sait ravager la place. Par ainsi, la politique française, et ses mille candidats de l'ouverture en mars, tournent d'ores et déjà la culture politique en une sorte de nouvelle conception très individualiste des manoeuvres et des progressions, et de la monstration dans le théâtre politique.
Et ceci n'est pas sans évoquer, les transformations de la société mondiale dans les années 80. Quand le reaganisme a su bien jouer des narrations, par les feuilletons, qui frappaient sous la ceinture pour mieux diffuser la neuve moral machiavélique d'un JR Ewing, mis en plant à Dallas. Et pour bien effacer le complexe névrotique du Kennedy angélique jusqu'au martyre.
En France et dans les années 2010, on se battra donc pour sa réussite personnelle. Et pour bien coller au feuilleton télévisuel et dans les mainstream média qui nous disent la vie même du Président. C'est une stratégie qui fonctionne aisément. Car elle a su dissoudre les anciens liens et ciments du collectivisme, qui s'était achevé en une inertie de la pensée du pittoresque germanopratin et désuet assez. Genre siècle dernier, comme si l'on évoquait le dix-neuvième siècle.
Il reste cet avantage que souvent, et l'histoire l'a prouvé maintes fois, un homme ou quelques-uns peuvent mieux transformer la société, plutôt qu'une foule informe y prétendrait en courant en tous sens et pour détrancher des lapins innombrables, qui seraient autant de fantasmes de pouvoir collectif comme le paradis en nature.
Pour autant et en bon lecteur des historiens romains, il nous faut aussitôt rendre à César ce qu'il lui revient. Car, c'est bien le programme de l'"ouverture", pré-électoralement orfévri par le penseur Bayrou que la nébuleuse Sarkozy est en oeuvre de le réussir. Et il serait du meilleur Machiavel, que Sarkozy le reconnaisse un jour. Dans son "Prince", Machiavel ne disait-il pas que le plus grand monarque est celui qui sait s'entourer des meilleurs conseillers. Par exemple, en postant Bayrou si près de lui qu'il en serait son Premier Ministre, et jamais le second.
Finalement, et sur l'oreiller très à gauche de Carla, c'est une idée qui saurait faire son chemin par des voies chantées et si douces de la politique sensuelle et sentimentale dans l'oreille puis dans l'esprit du monarque. Et cette bonne politique serait une "ouverture" des plus inattendues et réconciliatrices. Comme les Français les aiment. Puisque, tout le monde sait qu'ils ont un bon fond, derrière leur masque à la grimace renfrognée qu'on lit dans tous les médias.
Demian West
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