Un article du New Yorker Magazine vient de ficher la bousculade dans les couloirs cachés du Pentagone jusqu'aux sous-terrains qui mèneraient droit au bureau ovale de la Maison Blanche. Car, on vient d'annoncer publiquement ce secret : un personnage non-identifié (et pour cause) a été nommé en charge de mettre en oeuvre une attaque sur le territoire iranien.
Des paroles transfuges qui viendraient des services secrets vers la Presse, et qu'elles auraient donné assez de renseignements pour rendre la chose crédible. Voyez : des éléments US auraient passé la frontière iraquienne pour se rendre en Iran et pour s'informer des postes qui soutiendraient la déstabilisation de l'Irak. Le dispositif US, qui devrait engager le conflit sur le sol iranien, viserait les infrastructures nucléaires puis les bases qui agissent depuis l'Iran en Irak. La mise à feu de l'opération prendrait à peine 24 heures, sous l'ordre expresse du Président Bush qui n'est plus à une approximation près.
Ce sont d'anciens officiels des services secrets américains ainsi qu'un conseiller de l'Air Force et un consultant au Pentagone, et sous couvert d'anonymat, qui se sont laissés aller à ces confidences sur le Pentagone où se déploieraient ces stratégies des intelligences en armes. A tel degré, qu'on se demande s'il n'y avait pas quelque manipulation de l'opinion à trouver dans les fils même de cette information.
Aussitôt : Bryan Whitman qui est le porte-parole du Pentagone y répondit en ces termes diplomatiques de l'ovalisme : "Les Etats-Unis ne planifient pas d'aller en guerre contre l'Iran. Et suggérer le contraire, ou ce qui pourrait l'évoquer, serait simplement faux, désinformateur sinon malveillant." Et pour ceux du fond de la Presse qui n'auraient pas compris : "Les Etats-Unis ont été très clair pour ce qui concerne leurs engagements au respect des activités du gouvernement iranien. Et le Président (Bush) a affirmé en public et à reprises que ce pays va travailler avec ses alliés dans la région pour une issue favorable par le truchement d'efforts diplomatiques."
Et pour saupoudrer un peu plus de piment sur la truffe des journalistes pour qu'ils y perdent définitivement toutes leurs pistes latines, les officiels du Pentagone ont ajouté qu'ils ont toujours sous le coude plusieurs projets pour bomber une douzaine de conflits potentiels dont le monde est affolé couramment.
Pire encore : cet article du New Yorker rapporte, à mots les plus prudents, une annonce très inquiètante faite par un officiel US, en exercice et toujours anonyme. Les Etats-Unis auraient reçu des renseignements par le biais d'Israël, à propos d'un missile intercontinental qui pourrait verser plusieurs têtes malignes depuis l'Iran sur l'Europe. On ajoute, comme il convient, que la nouvelle doit être vérifiée plus amplement pour qu'elle soit vraiment prise au sérieux. Car, on a bien remarqué que, pour l'instant, elle paraît surtout servir les manoeuvres US en Europe, depuis la République Tchèque jusqu'à la Pologne qu'on suppose déjà des cibles, au grand train où l'on découvre les silos. Enfin, nul n'a oublié les armes massives hypothétiques qui ont servi de prétexte aux Etats-Unis pour qu'ils s'enfoncent en Irak.
Pendant ces entremises d'intelligences qui s'échauffent au bord du cratère, au Liban, le leader du Hezbollah Sayyed Hassan Nasrallah souligne qu'il veut éviter le conflit mais qu'il prépare tout de même une attaque d'Israël contre le Hezbollah. Car il a, désormais, le nez fin du chat échaudé par l'attaque d'Israël contre le Liban en juillet dernier. D'autant plus prudent, qu'il reste ouvert à une négociation avec Washington, du moins si celle-ci n'était pas une pure et simple imposition des conditions par le plus puissant.
Ainsi, des deux côtés on bombe l'opinion d'un parfum de paroles de paix, tellement on appuie ne pas vouloir le conflit ouvert. Cependant qu'on le prépare activement et sous couvert, chacun selon ses armes. Mais aussi, avec le souvenir cuisant des échecs troublants laissés sur le terrain. Une dernière pensée qui saura peut-être raisonner les foudres d'intelligence du Pentagone qui voudraient tantôt sauver la face des deux parties.
Demian West
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