L’historienne Drew Gilpin Faust vient d’être parachutée en douce à la place de la première femme Présidente de Harvard, la sublime Université américaine des briquettes rouges et des pelouses encore vertes. D’emblée, elle annonce sa couleur féminisante mais pugnace :" Je ne suis pas la femme Présidente de Harvard, mais le Président de Harvard." Sur un ton qui ne l’envoie pas dire aux machos, comme Larry Summers qui la contestait en usant d’arguments si usés comme ses fonds de brègues sur les bancs de cette prestigieuse institution. Quand il disait que les femmes n’étaient pas propices à ces haut-sièges, et par destination génétique. Carrément ! Il a donc perdu naturellement et gêné devant une femme d’un autre temps, le nôtre.
Toutefois, la Présidente n’est pas d’humeur à la revanche. Car, on la sait d’un style de gouvernance "collaboratif et d’esprit ouvert". A tel degré que, victorieuse, elle rendit aussitôt hommage à son concurrent indélicat Mr Summers, en ces termes écrasants de magnanimité :"... son pouvoir intellectuel et son impatience d’obtenir des résultats ont su ouvrir la voie à de nouvelles initiatives." Dit-elle comme une perfide citation d’une Albion mais personnifiée US et taillée dans le roc même du Mont Rochemort.
Elle est originaire d’une famille aisée de Virginie qui lui inculqua les meilleures préventions et le goût des études pour savoir nager dans ce monde d’hommes qui se cognent comme un fracas de banquise à la city. Dans cette société virile, elle a su briller comme une star issue des meilleures écoles-de-filles qui diffusèrent des plus éminentes femmes du pays. Dont elle, qui est un docteur spécialiste de la "Guerre Civile Américaine". Les joutes civiles qu’elle connaît bien et jusque dans la mêlée. Car, elle a su transformer l’"Institut Universitaire de Radcliff" en un centre de recherche de réputation internationale. En un processus douloureux qui scia du bois, tant et si bien qu’elle en reçut le surnom de "la Tronçonneuse". En raison des coupes sombres qu’elle fit, certes dans les budgets, mais surtout dans le staff et les emplois ronflants, dont elle enleva un quart pour la saignée.
Peut-être, Summers craignait-il qu’elle coupât autant de bois dans les travées masculines qui tenaient Harvard depuis le XVIIè siècle. Quand cette femme de 59 ans, survint pour règner et, probablement, pour changer plus d’une habitude dans cette institution et ce pivot de la culture américaine. Et que des observateurs politiques ne manqueront pas de souligner à la craie sur le tableau des élections, que Faust y parvient l’année même que Hillary Clinton a annoncé qu’elle entrait dans la course à la Maison Blanche. Ce qui est une autre première définitive pour les femmes, car cette fois au plus haut-siège de l’Etat.
Demian West
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