Depuis quelques jours enfiévrés, nous assistons à des manoeuvres équivoques chez nos amis anglais, qui annoncent, d'une part et à grand renfort de mots, le prochain retrait de leurs troupes en Irak. D'autre part, ils communiquent sur un mode plus people, la mise en rôle contingente du Prince Harry dans une mission militaire à destination de l'Irak.
Une première impression voudrait que Harry vienne en renfort des 7100 anglais déployés sur le terrain proche-oriental. Mais, Harry va-t-en-guerre pour accompagner ses 12 buddies des "Blues and Royals Regiment". Il assied lui-même cette nécessité impérieuse par ses propos de la cavalerie à cru : " Il n'est pas question que je sorte de Sandhurst pour m'asseoir sur mon cul chez moi, pendant que mes potes se battent pour leur pays." Voilà donc la vraie raison qui voudrait que la Couronne envoie son plus cher joyau pour bouter les Irakiens, ou je ne sais qui, hors de chez eux.
Il est d'usage sous les lustres de la couronne anglicane qu'on réservât cet enrôlement, au fils qui ne serait pas l'héritier direct du premier rang. C'est pourquoi, le Prince William est privé de cette balade prétendument à risque. Quand, nul ne doute plus qu'elle serait bien encadrée par tous les SAS emparadés de la réserve british. Quoi qu'il en soit, Blair a assuré la Presse people que l'excursion à Basra restait dangereuse. Probablement, comme une incursion d'Empereur romain dans les bains orientaux...Si pire encore : il se risquait jusque dans l'orbe même d'une Cléopâtre iraquienne, si l'on voulait évoquer le pire attentat que le Prince pourrait essuyer de sa toge la plus virile.
Pour l'instant, nulle information ne filtre depuis Clarence House et de ses ministères leage, au sujet du lieu où le Prince flirterait avec les forces ennemies de l'axe du mal et du vice réunis. Ce sera un Tour du devoir, avant que l'Angleterre retire ses 1600 troupistes de l'Irak, qui n'a jamais vu autant d'aller-retours de visiteurs étrangers anglais avec leurs fidèles caméras au bras pour la bonne Presse.
Pourtant, tout ceci s'inscrit dans une tradition de longue main, comme celle qui tournait les pages du vieil album de famille. Souvenons-nous : le Prince Andrew avait lancé ses premières bombes médiatiques pendant le conflit des Falklands. Quant au Prince Charles, il était pilote de la Royal Air Force et de la Royal Navy, tout comme le Prince Philip s'était distingué en mer pendant le second conflit mondial. Enfin, tous de la famille Windsor ont été exemplaires sous les drapeaux, surtout qu'ils étaient frappés aux armes de la famille. Ce qui est bonne raison de leur enthousiasme au service d'eux-mêmes et de la Nation. On le reconnaîtra aisément.
Le lecteur pardonnera, à l'humble narrateur que je suis, le ton résolument people que j'ai pris pour composer cet article, quand je lui aurais rappelé que Harry : c'est le Wild Boy qui s'était goinfré de marijuana et d'alcool en-dessous de l'âge autorisé et de la table aussi. Qu'il s'était battu comme du gibier-à-photo avec des paparazzi. Et qu'il a culminé dans ses bravades médiatiques, en 2005, lorsqu'il s'est débauché dans une party tout-vêtu en officier nazi. Et le pire : deux semaines avant que sa mère la Reine (que Dieu la sauve) fut attendue à une commémoration de la Shoah. Harry avait fait une telle publicité de sauvagerie irrespectueuse dans le sanctuaire même de la Royauté, que ses excuses publiques, qui suivirent, ont ajouté au malaise plutôt qu'elles en retirèrent un plus petit lopin.
Il reste donc, que l'on peut aisément supposer que le Prince Harry est envoyé en Irak pour des raisons peut-être militaires. Puisque, décemment, on imaginerait ces raisons peu enclines à d'autres considérations plus morales ou civilisatrices : par le biais de nos comportements que nous voudrions exporter pour donner l'exemple aux peuples vaincus.
Demian West
1 comment:
addict mon loup .
direct marmottan
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