Sunday, March 08, 2009

Des crinolines érotisantes

Demian et Deila ont, de ce grand pied, visité l'exposition des crinolines au Musée de la Mode à Paris, au Palais Galliera. C'est du top jupon. Et plein de sous-entendus érotiques : Quand on perçoit bien le sens de ces tissus qui arment la féminité pour asservir les mâles empire d'il y a deux siècles déjà.

C'est qu'on est bouffé au même régime du plat très-épicé. Certes, il y a ces robes guindées à bandes ornementales minimalistes évoquant les dernières de Buren et les vraies-fausses-culottes des sans-culottes. Mais, c'est le ravissement vertigneux presque noué quand on passe devant ces cubes de verre pleins de robes imprimées de guirlandes de fleurs et ruchées d'abeilles et de teintures criardes passées.

Il y a tout ! les carnets de bal avec leurs petites écritures au crayon timide, mais dénotatif de listes forlongées comme des courses du turf à la Degas. Les éventails sont à tomber sur le soyle de parterre, et les bijoux coupent le souffle mieux que la lame à détrancher du vieux doc Guillotin. C'est la femme qui exulte en ascenseur social comme dans le Bel-Ami de Maupassant. Et on y voit les travellators inventés pour les grands magasins parisiens sur lesquels les belles ne marchent plus : En mannequins de l'Exposition Universelle c'est-à-dire mondifiée.

Il y a beaucoup de dentelles et de moires insaisissables, ou par le seul son des souvenirs personnels des frottements que nous avons tous vécus et pour les revivre. D'ailleurs, Deila et moi n'y manquons pas de nous entre-frotter et par les mots et par l'air et par les membres vêtus ou non, çà et là.

C'est donc une expo du meilleur goût pour y inviter votre Dame, à celle fin qu'elle s'éjouisse de sa nature et de sa qualité de fatale. Franchement, quand on s'arrête devant la robe de Lola Montès des Ludwig, Ophuls et Bunuel filmiques ès rêveurs fantasmatiques, on comprend d'où vient cette impression de cheval fou tissée dans cette crin-oline toute cerclée d'une cage, pour donner de l'ampleur et espacer la femme jusqu'à son atmosphère circumconsciente.

Pour ma part, j'étais avec l'actrice Deila de la Famille Vogur, qui est la plus belle femme du monde et de l'histoire, et que je l'ai couverte de triple rangs de perles de culture, afin qu'elle se mirât dans une glace ingresque et lissée comme un tableau de l'Empire qu'elle a sur moi.

Demian West

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