Thursday, November 30, 2006

Voici l'Homme Pressé

A certes, Nicolas Sarkozy est un homme qui joue d'efficacité. Voyez ! Il fait annoncer sa candidature aux élections présidentielles par des "Unes" provinciales rassemblées dans son bureau du siège de l'UMP, et qu'elles composèrent l'article d'ensemble avant de le faire rayonner par toute la France présupposée consentante. A l'ensuite, on put lire cette affichette de mobilisation un peu générale, dans laquelle Nicolas Sarkozy prétend avoir hésité à se présenter ; aussi qu' il ne serait pas tant un idéologue libéral ; et qu'il jure ne jamais paraître un conservateur ; et mieux encore : qu'il fera tout selon chacun des postes et des articles de ses annonces et promesses.

C'est grand merveille : que cet homme devienne tant l'image de la réussite préparée, qu'il redonne toute sa vigueur aux concept des appareils politiques.Car, il avance sans jamais s'arrêter à la moindre critique ou pour quelque retenue d'usage. Il avance d'un pied si sûr qu'il ne saurait plus étonner quiconque, sinon lui-même. C'est pourquoi on ressent quelque duvet de fantaisie ou d'étrangeté, quand on comprend subitement que Sarkozy imaginait surprendre et la plupart des Français, avec une telle annonce si téléphonée aux esprits provincialistes, qui tiennent fermement l'opinion française. Comme si l'on devait tantôt être surpris par une route si largement ouverte par un bulldozer le mieux lancé, et par lui-même...

Peut-être est-ce là le talon d'Achille de ce pied-là en si grand train ? C'est-à-dire, que ce gagnant aime bien nous faire accroire des évidences qui auraient depuis longtemps perdu tout intérêt de surprise. Et d'autre part, y verrait-on quelque faculté d'un homme qui saurait s'intriguer lui-même et vastement : soit qu'il rêverait encore à des irréalités qui le mèneraient a contrario bien loin de la politique, nous voulons parler de celle qui gagne à la fin. Ce fut donc comme une annonce faite à Marianne-qui-vote : Où l'on voit les termes par lesquels l'efficacité basculerait aussitôt dans la fantaisie des passions et des ambitions si hasardeuses que moins sûres. En tous les cas, on ne saurait trop douter qu'on penserait ainsi de cette Presse hâtive, du côté des vieux sages élyséens.

Demian West

Wednesday, November 29, 2006

Le journal replié.

Serait-il vaisemblable que si l'on mettait au vote et devant tous les Français, la pertinence de la torture, ou la sagesse d'un Le Pen, on obtiendrait les scores si positifs qu'ils crèveraient le toit d'un journal citoyen : lequel et heureusement n'est jamais superposable à la République.

Ah ça ! cette issue serait fixement improbable.

C'en est même une démonstration du déséquilibre des masses qui virent actuellement de bord, tant qu'elles feraient couler tout le navire citoyen dit insubmersible. Le vote en soi ne serait équitable que si chacun y prenait vraiment sa part, même lorsqu'on prendrait en compte les votes blancs. Ce qui n'est pas le cas, si l'on observe le dispositif qui reste en vigueur dans le journal citoyen, et contre toute raison de justice. Si que ce journal paraît de plus en plus mitoyen ou partisan. Puisqu'on y replie toujours tant d'avis défavorables simplement au climat dominant, et qu'il n'est pas des plus tolérants.

Toutefois, et sur le mode de l'observation en laboratoire, les développements ne seraient pas inutiles à prendre en compte, si l'on voulait analyser et prévoir les prochaines échéances électives. Car, sur AgoraVox on y voit une vague lepéniste se charger et se gaver d'une fausse légitimité si fabriquée qu'elle se tournevire à l'auto-validation. Aussi, on en comprendra mieux ce qu'il se passerait si Le Pen parvenait au pouvoir : ce qui n'est jamais acquis ni même envisageable fermement.

D'abord on s'en prendrait aux artistes comme chaque fois, car ils sont les balises des libertés extrêmes sises dans les limes des territoires licencieux ou libertaires. Puis, les forces intolérantes écarteraient tout discours déviant, mais sur un mode vexatoire qui tenterait de ridiculiser le discours et même l'esprit, sinon l'intellect qui est l'ennemi atavique : la libre-pensée.

Dans ce mode d'expression intolérante : l'affirmation, qui ne serait jamais soumise au conteste des débats, y est en faveur plutôt que l'argumentation pensée. Car on préfère y faucher les idées qu'on penserait nuisibles, comme on trancherait les blés noirs ou la mauvaise herbe qui est à taire ou à écarter. C'est donc une pensée visuelle ou de l'apparence qui juge et replie et tranche et brise. Enfin, des pseudo-politesses entre intolérants à l'oeuvre "au noir" marqueraient surtout des reconnaissances claniques, se substituant vite et arrangément à la raison des discours.

Là, en ce pays brusque et vacillant de l'intolérance : ces échanges pseudo-courtois tiendraient lieu de raison et de formules de pensées même philosophiques. Jusqu'à la fin : quand on dirait partout comme l'exige the Big Brother de Orwell : "L'amour c'est la haine. La liberté c'est l'esclavage." et tout à l'avenant...juste avant la révolte d'un peuple citoyen dont on aurait brisé les espérances de liberté.

Demian West

Choc écologique des civilisations.

La proposition de pacte écologique par Nicolas Hulot, et si on la mettait en symétrie avec les craintes de choc des civilisations entre occident et islam, pourrait inaugurer une mutation culturelle et sociale, en manière de basculement radical par le biais des politiques. En effet, d'une part l'occident est désormais très-contraint de reconnaître ses errances technologiques ou de progès vers la civilisation virtuelle ou immatérielle, qui ont constitué l'essence même de sa raison civilisatrice. Et d'autre part, nous serions en occident, d'ores et déjà, comme précipités à reconnaître au plus vite des suites plus favorables aux modes de vie, pauvres assez : soient des modes de vie qui seraient moins tournés ou contendus vers les fins d'un temps linéaire tout vers le progrès et ses consommations, qui a rongé le socle même sur lequel nous prétendions avancer encore.

Par ainsi, ce clash entre Occident et Orient, un peu conçu dans la fabrique des médias qui s'échappent en roue libre dans le conflit occident chrétien/islam, se révèle-t-il aussi un débat en forme de compte réglé entre utopistes des techno-sciences et les modérateurs tiers-mondistes ou plus écologistes. Puisqu'il est désormais accepté qu'il y aurait plusieurs lignes de force civilisationnelles, et que la ligne qui détranche nettement l'une de l'autre serait le retour à l'antique duetto : matière/esprit ou conquêtes des territoires et des richesse qui seraient résolument opposées aux fins de la spiritualité soit de la religion, et enfin vers un temps plus cyclique.

C'est pourquoi, nous osons entrevoir une sorte de progrès au rebours, qui se dessinerait : et dans l'occident quand il rejoindrait les forces des pays pauvres ou émergents du tiers-monde. Soit, parce que le niveau de vie de toute une population occidentale rejoindrait déjà et par force de nécessité, le niveau de vie d'en-dessous. Et tout parce que ce serait la condition même de la survie de l'ensemble de l'espèce. Tout comme l'islam, qui constitue à l'évidence l'autre noyau civilisateur, s'épand en retour et depuis des lustres en Occident, comme pour y instiller de la religion ou de la fiance qui y manquerait, et comme pour ajouter à l'équilibre de ces forces spirituelles et matérielles qui sauraient mettre en oeuvre une survie probable dans un monde écologique et social devenu hostile.

Car, il faudra vraisemblablement beaucoup de foi, pour survivre bientôt dans un monde dont la matérialité aura été si vitement gâchée. Et en fin d'évolution, pour atteindre au confort absolu d'une seule génération qui aura dévoré tout le repas, un peu comme les sybarites pompéiens déjeunèrent si près du volcan, nous aurions donc gâché une chance qui ne se présenterait à nouveau et dans un cycle écologique, qu'après d'inconcevables milliasses d'éternités.

Demian West

Tuesday, November 28, 2006

Turquesque Visitation.

On n'imagine pas que les ordres religieux respectifs ne resteront pas fixés dans leur quant-à-soi. En revanche, force est de constater que ce ne sont ni Dieu ni Allah qui gouverneraient nos prophètes contemporains, du moins en Europe. Car ce seraient plutôt les exigences diplomatiques qui seraient à cet office discret : et tout pour éviter les conflits soit la guerre, et finalement : le choc des civilisations qui va et vient selon les querelles improvisées d'apparence.

Somme : C'est un peu de notre monde qui se précipiterait dans la dissolution vers l'irréel : puisque plus aucun pouvoir autoritaire ne saurait tenir plus avant. Comme si tous les marbres de la vaticanique étaient désormais peints par la 3 D de la diplomatie. En tous les cas, les approximations disputeuses, en lesquelles Benoît XVI s'était plus ou moins égaré, manifestent à plein drap que ses sources de sagesse ne seraient pas tant divines que mondaines sinon people, soient seraient-elles plus basiquement et instinctivement médiatiques ou tout simplement publiques et mondialement.

C'est donc une preuve ajoutée de l'inexistence de Dieu, ou preuve de son absence, puisque Benoît serait vainement en cherche de le voir et de l'entendre dans ses conseils et prévisions. Peut-être aussi : une raison pour laquelle il se serait rendu en Turquie, dans l'avion pour trouver la sagesse sinon pour une conversion, à tout le moins de son discours...

Demian West

Enquêtes de Visions Citoyennes.

L'enquête d'investigation citoyenne paraît un idéal en aussi haut-siège qu'il serait bas, si l'on considère d'abord ses sources géographiques et sociales. Aujourd'hui, les promoteurs, de cet idéal, voudraient mettre en oeuvre un appareil qui saurait enfin scruter toutes les zones assombries ou couvertes de la société. A cette fin, ils devraient coopter des intervenants qui seraient infiltrés dans toutes les trames du tissu social. Aussi, pourrions-nous craindre, en bon et fidèle lecteur de Orwell, que ces caméras citoyennes voudraient s'espacer jusque dans le secret des familles, par le fait. Car si les vérités cachées devaient toutes être révélées, il est bien des intimités qui devraient être mises au jour, et d'une façon forcément impropre à l'idéal même de ce désir de vérité que ce projet impose comme sa légitimité.

Nous voulons dire que : si un tel appareil d'investigation était mis en oeuvre, et par des structures non-contrôlées par l'Etat -- qui puisse seul garantir une citoyenneté qui serait inscrite dans les livres et les formules de lois constitutionnelles -- ce serait un nouvel appareil qui doublerait celui de l'Etat, à cette échelle qui n'est plus journalistique mais sociale, et que cet appareil pourrait être préempté au profit de quelques-uns et pour des buts inavouables pour le coup. C'est donc bien un nouveau pouvoir qui tenterait, aujourd'hui, de se mettre en réseau virtuel puis réel.

C'est aussi le moment de se souvenir, que le monde s'en est ainsi déjeuné et constitué : qu'il reste toujours un lieu où la lumière n'y pénètre jamais, et c'est justement le bureau central du premier cercle, dans tous les appareils conçus selon ce type scrutateur. On nous sortirait donc et à nouveau, le vieux rêve révolutionnaire des Panoptiques, dans lesquels chaque citoyen était visible depuis le bureau du directeur (les Salines d'Arc-et-Senan de Ledoux). Et que ce rêve s'acheva dans l'architecture carcérale, où chaque prisonnier était asservi à la vision et au contrôle du directeur. Vers toutes prospectives orwelliennes...

Nous n'en sommes manifestement pas là : car Monsieur Revelli a ouvert son article d'annonce, de cette force d'enquête "citoyenne", par une reconnaissance implicite de l'échec de la méthode citoyenne que AgoraVox devait épandre massivement dans toutes les strates de la société ouverte. En effet le fondateur reconnaît, qu'on n'y vit dans ce journal, nul scoop qui sut faire trembler quelque bâtiment du journalisme classique ; nulle révolution vraiment rougie comme une coulée de lave plus blanc les rues de la GrossStadt qui est le pire lieu de perdition depuis le romantisme anglo-saxon qui exagère tout. Rien de tout ceci ! en revanche, nous y avons lu des articles et des effets d'annonces qui renoncent, épuisés dans leur formule vieillie, à tenir un public impatient, dans le monde internet qui fait encore des bulles qui s'éclatent orgiaquement en brûlant nos yeux irrités de leur savon irisé qui pique.

Et tout comme c'est notre office d'artiste provocateur, nous osons tout de même piquer quelques yeux ou demander au passage : Pour laquelle raison, une méthode qui n'aurait pas su prendre dans un mouvement social, pour laquelle raison cette méthode prendrait-elle plus tard ? même si on lui greffait prothétiquement des journalistes professionnels en mal de rédemption de leur vocation désenchantée.

Quand tous les intervenants citoyens -- nous parlons de ceux qui ne rêvent pas tout simplement de messianisme invraisemblable -- devraient-ils enfin reconnaître qu'on ne saurait faire un spécialiste, juste en connectant un citoyen à son ordinateur qui serait branché jour et nuit sur AgoraVox joint à Wikipédia. Non-plus qu'on saurait faire un écrivain en électronisant l'oralité d'un citoyen qui aurait bu quelque lexique du journalisme citoyen.

C'est là que serait, peut-être, cet écueil, malheureusement éternel, de ce projet qui a débuté dans un élan utopique et qu'il tente de recommencer tout le processus de la foi : c'est-à-dire qu'il tente de nous faire accroire en une espérance utopique, comme il convient à toutes idéologies. Car, c'est en quelque sorte un retour de l'idéologie que nous observons là, nous dirions presque comme une religion qui cherche une neuve religion ou une nouvelle raison de croire à nouveau, comme par exemple en ce credo-ci : Que l'internet nous sauverait tous !

Demian West

Monday, November 27, 2006

Elections électrisées.

Après le tumulte des campagnes certes électives, mais internes aux partis politiques, et dont les socialistes firent leur suspens le plus tendu, on navigue désormais dans le calme le moins troublé par d'humbles sautes d'humeurs des politiciens en rade de télévision. En effet, le théâtre des politiques nous donne à voir des passages furtifs de quelques personnages importants de la politique, dont on se demande parfois s'ils se présentent à quelque élection et présidentielle.

On y verrait un Bayrou incertain et toujours en bras de chemise si blanche qu'en rôle de candide : même quand il ne saurait plus autant faire illusion de son programme qui laverait plus gris. Aussi, on y trouve un Le Pen très courtisé depuis que la vieillesse, insistante et définitive, lui aura donné un ton et une diction polie assez : mais qu'il dit toujours, avec cette constance des fanatiques transgresseurs, les mêmes rejets de tout sens commun de la tolérance. Ailleurs encore : on voit un Sarkozy si maître des média qu'il semble les fuir un peu : avec la raison de l'homme habile qu'il voudrait paraître...

Car, on l'aura compris : l'heure est probablement défavorable dans le creux des manoeuvres actuelles, qui jouent aux chaises musicales précèdant le vrai chantier de la vraie bataille. Et dont l'issue sera forcément sans pitié et sans ressource de répit ni de repentir pour les perdants de la plus brutale montée vers le triomphe élyséen. Souvenons-nous des bottes secrètes qui tapèrent partout dessus le parquet glissant des désordres judiciaires, et donc souvenons-nous des débats violents qui viennent de s'étriller dans les blessures du "sang bleu" républicain et Royal aussi. Pire encore : oserons-nous évoquer les luttes qui se préparent certainement ? en manière de revanches de ces coups bas que nous venons d'évoquer sans en rien dire. On s'en doute : que l'après-guerre électoral se prépare déjà, dans les chambres discrètes et les couloirs, en courbes et contrecourbes, qui mènent au rococo du chic parisien si cruel qui se décidera à l'Elysée.

Aussi, serait-on en droit d'ouvrir le concours aux signatures par cette question inquiète : Y aurait-il donc quelque danger à vouloir prendre ce plus haut-siège de l'Etat ? Quand Nicolas Hulot s'y refuse encore à se présenter à ce sport extrême de la glisse sur les suffrages des Français. Notre Nicolas, le vert galant, ne tente-t-il point de passer la patate chaude, de la planète qui s'échauffe plus encore, aux autres prétendants de la Pénélope républicaine ? Celle qui tisse et défait les odyssées des prochains gouvernements. Lesquelles politiques -- selon les mauvaises langues qui font tantôt l'opinion -- feraient tapisseries des vraies solutions qui sauraient réellement porter quelque transformation de fond dans l'écologie de la société du Beau Monde.

On sent bien que le navire de la politique flotte prudemment dans un maudit courant média, car tout miné d'écueils incertains : comme si nous traversions les pires sacs et ressacs de l'info. Car, durant ces jours de cette traversée de titans, il suffirait qu'une information, certes malvenue et toute étrangère au débat électoral mais si bien-envoyée dans la rubrique people, vienne y mettre le branle qui sait basculer les figures des haut-destins qui saturent l'échiquier. Il reste que c'est exactement cette partie de jeu de massacre, a contrario, que les Français aiment le plus à la confondre, et aussi souvent que chaque fois, avec ce qu'ils nomment des élections. Un scrutin qui devrait, selon ce nouveau mode : élire non-pas leur Président, mais surtout ceux dont ils ne veulent point.

Et, ce jeu semble bien-mené par l'intelligence sûre d'une nation si retorse aux règlements. Les Français qui savent parfois placer, à la fin, un indésirable qu'ils auront choisi, et sur son plus haut-siège. Puisque les électeurs savent que la Présidence rassied et embourgeoise les plus ardentes fougues révolutionnaires des candidats, dont les promesses électorales sont constamment oublieuses.

C'est pourquoi, dans ce théâtre, chacun des partis politiques attend d'entrer au vif de son plein rôle, et pour y donner sa plus belle scène la plus artistement jouée, aussi à plein drap sur la toile et surtout au bon moment. Puisque, ce rôle doit être joué selon la pantomime des acteurs du Molière versaillais : c'est-à-dire, en cherchant à plaire mais d'une manière toute équivoque. Nous voulons dire, selon un jeu qui sait s'abaisser, dans le même temps, pour qu'il s'assure la place du second rang soit du ministrable sinon du Président. Plutôt que le candidat s'assurerait effrontément la place souveraine au premier rang, puisqu'elle est déjà prise. Ne sommes-nous point dans un régime dont le seul souverain resterait le peuple lui-même ? tant qu'il le dirait encore selon son bon plaisir, c'est-à-dire en votant chaque fois selon sa plus surprenante stratégie.

Demian West

Sunday, November 26, 2006

D'ébats de Citoyennes.

Le forum qui fit suite à l'article de Natacha Quester-Séméon, paru dans AgoraVox, semble, selon notre lecture active, un révélateur de nouvelles lignes de forces qui s'échappent, désormais, de ce qu'il est convenu de nommer le journalisme citoyen ou participatif. Ce forum devait engager une discussion, dont le propos central et l'enjeu étaient la reconnaissance d'une quelconque légitimité : attribuée soit aux versions officielles de l'information, soit aux versions contre-culturelles ou transgressives, des citoyens parfois anonymes et relayés par le journalisme citoyen.

D'emblée, on ne peut ignorer que le débat a été engagé par une journaliste liée à la Presse traditionnelle et qu'elle se sait "chevaucher" les deux espaces, entre le papier et le numérique. En cavalière amazonique et bien calée sur ses deux postes-là, elle en connaît les usages et les moeurs. A tel degré, qu'elle saurait en formuler quelque nouveau règlement sous la forme d'une neuve "Néthique", qui marquerait comme les clous hors desquels l'interlocuteur serait un tant soit peu disqualifié, à tout le moins ses arguments le seraient-ils.

Le lectorat put-il s'attendre à ce que les jeunes "junkers" ou dragonniers de l'expression, du journalisme citoyen, soient soudainement hypnotisés par la grande beauté de Natacha, dont il nous faut enfin parler puisque nous n'y tenons plus -- comme l'oiseau est fasciné par le serpent. Ce bio-pouvoir de cette journaliste, aux accents brésiliens des pires braises qui savent allumer tous nos feux, provoqua tout autrement des effets inverses qui versèrent le débat en une démonstration de machisme glacé le plus dénué des vertus viriles -- dont on sait qu'elles sont plus enclines à la tendresse parfois paternaliste, ce qui est comme de tomber dans un autre excès.

Vrai, je n'exprime que peu de soutien aux thèses proposées par Natacha Quester-Séméon : d'une part, quant à ses applications des soupçons d'antisémitisme qui nous paraissent un peu trop le fond d'une boutique guerrière si espacée en un vrai réseau de franchises internationales jusqu'aux frontières du Liban, qui résiste encore. Et d'autre part, quant à ses espérances d'imposer des chartes qui seraient trop règlement dans l'espace internet, qui est, ni plus ni moins : le neuf Far-Far-West de notre époque. Et qu'il trouvera la paix des lois, nécessairement, à l'ensuite d'un grand conflit virtuel qui fera d'innumérables victimes d'amour-propre. Ce qui est moins salissant des beaux-linges et des linceuls très "chiqué" du cinoche contemporain.

Il reste que le fil des commentaires a su dégager une expression hostile à cette journaliste : une expression toute tissée de la laine du bouc qui serait en premier rang de prétextes. Et, qu'il serait bête si prompte à découdre l'habit de cette Belle comme pour la forcer à quelque nudité fantasmatique. Car elle est une femme et manifestement des plus belles. Ce qui est un motif ou "moto" qui sait provoquer des comportements pulsionnels non-retenuement.
C'est pourquoi, d'aucuns l'accusèrent aussitôt : Qu'elle jouait du clientèlisme auprès des patrons de Presse ; Qu'elle parlait uniquement pour la cause juive (ce qui est un droit) ; Qu'elle méconnaissait son métier (ce qui peut être sa feinte, sinon une mécompréhension dans la partie adverse) ; Qu'elle était étrangère au ton sabreur de hussard du bon lieu où son article paraissait ; Enfin, qu'elle était une femme mazette ! ce qui est le pire sinon le rare sur Agoravox.

Aussi, avions-nous déjà remarqué que l'égalité du nouveau mode d'expression citoyen ne perdait plus de temps à courtiser les femmes, puisqu'il les enlevait comme on enleva les Sabines pour enfanter et féconder plus encore la Rome antique qui était manifestement en manque de féminité : tout comme le journalisme citoyen aujourd'hui. Il serait donc utile que nous invitions les rédacteurs et citoyens de ces colonnes, à bien-vite et mieux considérer le sens que l'on donne communément aux vertus citoyennes, qui viennent de "uir" ou "vir" romain, soit l'homme : et qu'elles ne signifient pas le tumulte ni la dispute, non-plus que la force mâle et masculante qui soumettrait tout pour imposer sa ligne de force, même si cette ligne était légitimement révolutionnaire.

Non-pas ! cette vertu signifie plutôt le sacrifice de soi, et la si puissante retenue de la force qu'elle sait impressionner l'adversaire. Par ainsi, Natacha Quester-Séméon sut-elle montrer, et plus sûrement que ses adversaires, des vertus bien "viriles" et dans sa réponse à ses contradicteurs : quand elle sut tout miser sur ses faiblesses en les étageant sur l'échelle vers le bas, jusqu'où elle sut mener par la main toute la troupe de ses contempteurs. Somme : sa force à terme, et sa stratégie suprême de femme, se savait attendre dans les creux de sa pseudo-faiblesse si aisément exploitée par ses adversaires -- et simplement parce qu'elle était femme -- qu'ils en démontrèrent, par les coups excessifs en batterie, leur propre faible pour les facilités du discours perdant.

Qu'on nous comprenne bien : il paraît troublant que, dans le journal créé pour qu'une minorité s'y exprimât enfin, c'est-à-dire les proNétaires, il soit encore si hasardeux et risqué de venir défendre son autre cause minoritaire : et ceci qu'on serait juif, ou encore musulman, et plus faible encore quand on serait une femme. Ce néanmoins qu'il y aurait là tout l'intérêt même de la chose révolutionnaire dequoi le journal Agoravox voudrait parler.

Demian West

Saturday, November 25, 2006

L'Art Contemporain au Crible.

Ce qu'il est convenu d'appeler l'art contemporain, est l'art, au sens étendu à tous les arts plastiques, et depuis les années post-1945. C'est-à-dire que cette notion recouvre, selon les acteurs de cette discipline, des arts qui étaient auparavant considérés comme séparés : la danse, l'écriture, la poésie, la musique, le théâtre, les événements média, etc.

C'est donc une mouvance espacée à tout l'espace social, jusqu'à ce qu'elle devint superposable en tous points à la carte même de cette société, qui s'étend elle-même dans les neufs média et espaces de l'internet.

Depuis le XIXè siècle, la critique de l'art lui-même fut étendue et intégrée dans les arts, par le concept de critique créatrice selon Baudelaire. Lequel critiquait l'art et les artistes exposés dans son temps, mais poétiquement et en revendiquant le parti-pris personnel qu'il pensait forcément créateur. Par ainsi, on considéra même que Baudelaire avait créé, en quelque sorte, le peintre Delacroix, en tant qu'il le consacra par-devant toute la scène et le théâtre parisien, donc mondial à l'époque.

Plus tard, les artistes plasticiens prirent-ils ce ton des avant-gardes créatrices, et donc sur le mode critique des arts et de la société. Les dadaïstes et le plus grand d'entre-eux, Marcel Duchamp, tinrent et tant qu'ils le purent ce ton critique et caustique soit : provocateur. Lequel était réputé : le seul acide apte à dissoudre les noeuds qui sclérosent naturellement la société dans ces ordres moraux, qui souvent servent les pouvoirs et institutions, plutôt qu'ils serviraient une quelconque morale du sentiment. N'oublions pas qu'à Rome, l'Imperator était personnellement garant des moeurs.

D'ailleurs Adorno a bien établi que tous les arts, quels qu'ils soient, et lorsqu'ils seraient reconnus à une vaste échelle publique, serviraient immanquablement le pouvoir en place, par ses divers modes de récupérations des contre-cultures. Aussi, le Salon des Refusés, au XIXè siècle, fut-il bien visité et très-apprécié par le plus haut pouvoir, qui aimait à s'y encanailler, comme il convient à la société bourgeoise. Depuis, toutes les avant-gardes ont-elles été fréquentées et de très près par ces pouvoirs, mais sous couvert de provocations délicieuses, et par les élites les plus averties : comme le plus remarquable exemple pompidolien l'atteste.

Par ailleurs, l'image de l'artiste maudit est un mythe qui a été entrenu par ces pouvoirs eux-mêmes, et avec l'assentiment enthousiaste du public : car il reste tout raffolé de ce spectacle consolatoire de la vision du plus misérable que lui-même.
Il reste que Van Gogh ne vivait pas dans une misère, qu'il ne l'avait choisie au préalable, comme il décidait d'entrer à l'asile sans y avoir jamais été contraint. Son frère Théo, qui était marchand de tableaux, lui fournissait toutes choses dont il avait besoin : les meilleurs pigments pour l'époque et tout du reste pour vivre. Van Gogh n'eut-il donc jamais besoin de vendre une seule toile : et la légende dira aisément qu'il ne vendit aucun tableau, et pour la seule cause que nous venons de dire. Un autre considérable : Picasso était couvé par des marchands les plus assurés de son succès puisqu'ils le firent, et dès ses débuts. En revanche, sa toile la plus révolutionnaire "Les Demoiselles d'Avignon" choqua tellement qu'elle fit scandale : non-pas publiquement, mais dès son exposition dans son atelier même, et donc par le choix délibéré de Picasso.

C'est depuis cette époque du début du XXè siècle, que l'art devint résolument une machine à troubler, une mécanique pour choquer ou une fabrique à déranger l'ordre établi, et non jamais pour seulement distraire : car sa vocation fut bien de transformer tout l'espace social et les échanges qui s'y produisent.

Mieux encore : la raison de cette vocation en est bien-antérieure. Car elle vient à droit fil des temps révolutionnaires, quand la religion tomba et Dieu avec elle. Par ainsi, dès 1789, il fallut vite trouver une nouvelle science ou une neuve pratique qui sut développer, ou homologuer les imaginaires et les idéaux mystiques ou spirituels dont l'Humanité ne saurait se passer. Il fallait donc remplacer la Religion. Etant entendu que la sexualité ou la sensualité devait y être intégrée -- comme elle le fut tantôt dans la religion et par l'art, dont certaines saintes de marbres exposent encore des extases marmoréennes qui relèvent de la pâmoison sexuelle, jusqu'au scandale qui mouilla sérieusement Le Bernin, en son temps plus propice aux feux de la contre-réforme.

Ce furent donc les arts plastiques qui devinrent cette nouvelle Athène ou cette neuve Ecole de la mystique, mais sans Dieu ou irreligieuse. Et le romantisme devint la nouvelle forme des espérances religieuses : parquoi, l'artiste individuel devint une sorte de prophète christique mais sensuel. On pense à Gauguin se représentant en Christ, comme Dürer le fit en son temps. La raison en fut que le génie était considéré comme le seul "ailleurs" (bientôt rimbaldien) encore inspirateur des paradis à venir ou des rédemptions et des réconciliations en des neufs songes apocalyptiques.

C'est pourquoi, quand chaque grande ville et capitale devait construire sa cathédrale depuis les temps médiévaux, on y remplaça vite ce goût ancien pour yconstruire, avec autant de ferveur et de majesté, les nouveaux Musées des Arts et Contemporains au centre des mégalopoles.

Désormais, on y va, dans ces salles pour y être transporté vers des interdits qui choquent, comme si l'on soulevait le voile du temple, pour y voir le saint des saints, des interdits non-plus bibliques mais plutôt babyloniques. Car on s'y trouve naturellement plus prompte à y célébrer les charnelles Venus ou Astharté, dont les almées ou danseuses orientales savantes savent dissoudre les plus austères pères-la-pudeur, qui y succombent chaque fois. Puisque c'est le jeu de cet art suprême qui est la nouvelle religion de l'Humanité : comme une magie des illusions des concepts eux-mêmes et des éthiques à-rebours.

Enfin, tout ceci pour dire que le vrai Art, qui est le maître des illusions et des pièges savants, sait se rendre coupable à celle fin de démasquer ses propres accusateurs. Et, il est utile de dire que si l'on voulait comprendre les processus et les raisons de l'art, il ne faudrait jamais en sous-estimer les très-haut buts et destins et démarches subtils. En le méjugeant par exemple. Car, sitôt vous y seriez pris vous-mêmes dans ses rets mystérieux et piègeurs du sage qui vous dit, quand il vous choque : "tu as jugé et tu as été pris en défaut" ..."ne juge jamais pour ne point être jugé toi-même".

Ce qui est probablement la suprême sagesse des peuples paisibles qui font les vertus citoyennes et donc humaines.

Demian West

Mouvements révolutionnaires

Si l'on observait les organismes psychiques sous des formes telles quelles, soient animales, et dans des boîtes de verre de la transparence des expérimentations de recherches, on y verrait des mouvements et révolutions qui suivent.

D'abord des débats très libérés s'y engagent des reconnaissances mutuelles, c'est-à-dire des rencontres très ouvertes qui savent mettrent en jeu des espérances de nouvelles formules d'architecture sociale. On y parle utopie et révolutions sans jamais évoquer leurs lustres ténébreux, puisqu'on baigne en plein rêve d'avenir aisé et qu'on y retombe chaque fois dans ce piège des utopies qui tournent vite au cauchemar, dès lors qu'elles sont appliquées sur le terrain du dur qui résiste toujours.

Plus avant, des premiers camps et leurs conflits apparaissent. Mais, tout pour stimuler la rencontre sur un autre mode plus affectif et passionnel. L'amour et la haine s'y rencontrent en un sentiment indéterminé entre-deux, qui tient tout simplement de l'attachement des contraires. Jusqu'au basculement de l'ensemble dans le chaudron d'où surgissent tous les sentiments refoulés par la libido aux mâchoires d'or, qui dévorera sans fin tout ce qu'elle pourrait atteindre.

C'est alors que les extrêmes s'inventent des fiefs et prennent les espaces qu'ils armeront de cette façon : en désignant un ennemi symbolique qui subira toutes les imprécations ; puis, on désignera tout intervenant extérieur au groupe en tant qu'il serait un suspect qui voudrait attenter à la cohésion du groupe et de son fief révolutionnaire. Encore : chacun dans le groupe extrémiste surveillera-t-il son voisin et ami dans ses plus petites baisses d'intention fanatisées, qui signifieraient son passage transfuge à l'ennemi. Tous surveillant tous.

Pire encore : les membres, après s'en être largement pris à tous intervenants suspects qu'ils auraient déjà rejetés, s'en prendront les uns aux autres dans le sein du groupe même. Car, sans en prendre toutes considérations de sagesse, ils se seraient isolés du monde et de la société ouverte au moment même quand ils pensèrent avoir vaincu et qu'ils pensèrent avoir porté leur idéologie dans son fief et sanctuaire pour le longtemps.

Car cette impression de victoire était leur défaite même et leur fin même : soit le prime pied maladroit dans la chute de leur idéal.

Il va de soi que ce processus est plus complexe dans son progrès, qui se manoeuvre sur des variations invraisemblables de jeux de feintises : par exemple, on a lu tantôt dans un journal citoyen, un article qui prétendait ne pas inciter à voter le Pen, alors qu'il en amenait toutes les phrases et phases incitatives jusqu'au débord. Car, tout ce jeu de manipulation médiatique se fait sous couvert du dernier cri de la vérité qui se dévêt toujours à la fin, comme il convient dans les puits de l'information, qui sont des boîtes ou urnes à bien-scruter.

Demian West

Thursday, November 23, 2006

La Première Guerre Mondiale Informationnelle

Le débat autour de l'interview de Karl Zero par Natacha Quester-Semeon, publié par AgoraVox le 23 novembre 2006, montre de toute évidence que le dialogue entre les blognalistes et la Presse traditionnelle ou professionnelle est rendu fastidieux. Et non pas par la faute d'un seul côté.
A lire le fil des commentaires, on ne peut cacher plus longtemps, la tendance bonapartiste dans laquelle "AgoraVox", le Journal Citoyen des blognalistes, se jette par nécessité, comme chaque fois qu'il fut question de bonapartisme. On sait la révolution attaquée de toutes parts, et on justifie, par tous ces fronts de nécessité, une radicalisation des idéaux et des mouvements révolutionnaires pour sauvegarder l'essentiel.

Par ainsi et dans les feux de l'alerte, on détranche tous doutes ou toutes têtes des ennemis de l'intérieur souvent fantasmatiques. On agit dans l'urgence, puisqu'il faut fermer vitement toutes les issues pour protéger le sanctuaire. Parquoi, ceci n'aurait pour effet que de précipiter une géographie du neuf ghetto internet, dans lequel seuls les écrivants que l'on peut lire aisément soit non-repliés : parlent selon le même avis sous couvert du même uniforme. Tout autre discours est diabolisé autant qu'on le peut pour tenir la place. Ce qui aggrave et creuse la spirale vers l'intolérance.

A la fin, c'est-à-dire juste après ce début, tous les autres écrivants de la société ouverte, hors les murs, constateront le processus suicidaire ou sacrificiel d'une société de pensée qui s'est coupée du monde, dans l'espace internet. Et parce que cette société se voulut radicalement différente et neuve, comme une utopie de l'impossible : pour imposer au monde un point de vue forcément parcellaire.

Le Bonapartisme a mené à ce qui est considéré comme une manière de "première guerre mondiale" en Europe au XIXè siècle. Aujourd'hui, nous sommes résolument entrés dans la première Guerre Mondiale de l'Information. Et la Révolution du Pronétariat, de Joël de Rosnay et de Carlo Revelli, y est manifestement en grand rôle de général dans ce mouvement de l'espace mondial et spirituel. Mais, il reste que lorsqu'on entre dans une guerre on n'en connaît jamais l'issue. En revanche, il sera probablement favorable que ce nouveau type de conflit localisé uniquement sur l'internet, y réalise une issue cathartique à la guerre elle-même : c'est-à-dire que la guerre informationnelle serait enfin un war-game qui remplacerait avantageusement les guerres physiques, car les blessures n'y sont que virtuelles : un peu d'amour propre arraché par le boulet, et c'est tout !

D'autant que la famille Bonaparte y risque le plus à ce marché-là dans l'internet.

Demian West

En Média rien de nouveau.

Nous sommes au plein d’un tournant, après le passage duquel nous connaîtrons probablement la teinture de ces nouveaux média. Seront-ils propices à l’expression libérée et donc libératoire, ou seront-ils proclifs à la traque de tous opposants pour servir une idéologie dominante et donc dominatrice.

Chacun et tous, en poste de direction ou de lecteur puissant, nous aurons à faire ce choix: soit à glisser d’une communauté ou d’une fraternité vers l’autre plus disputeuse. Le meilleur critère, pour mieux-évaluer du bon lieu en lequel nous nous trouvons, serait d’y mesurer la place que nous laisserions à la singularité, ou à la différence et enfin à la licence poétique: qui est toujours la porte ou la force qui ouvre à l’avenir le plus inattendu, comme il convient aux réalités éprouvées de l’histoire.

Sans ces facteurs ou agents, qui savent fragmenter la sclérose induite par un ordre moral factice qui installe toujours la contrainte et la terreur à terme, l’espace informationnel verserait et se précipiterait vite en contraintes, ajoutées de contre-mesures de contraintes, et tout à l’ensuite selon ce même train. Vers la dispute générale et le contrôle de l’expression jusqu’à son instauration en tant que code accepté et imposé selon une uniformité: qui ne dirait plus rien qu’elle-même et l’ordre dont elle serait issue et formée.

L’enjeu est simplesse: soit nous ouvrons l’expression sans la juger, ce qui est d’une grande maturité civilisationnelle. Soit nous cèdons à la tentation de contrôler l’expression en l’évaluant. Et là, nous nous rendrons, au jour la journée, plus pauvre encore jusqu’à la misère de n’être plus que nous-même, sans l’autre. Lequel nous apporte toujours la réponse et l’aiguillon qui nous bouge et nous élève tantôt.

Demian West

Wednesday, November 15, 2006

Chut ! du Journalisme Citoyen

Quand on lit les éditions de AgoraVox ces jours-ci, on constate un glissement vers une idéologie extrême et non de gauche, sans plus aucune retenue dans le ton qui tourne à l'homophobie et à l'islamophobie qui se jouent des coudes.

Les articles, qui font le plus de commentaires, se lâchent dans ceux-ci en un humour si avilissant qu'il se repaît et se satisfait de lui-même, et sans qu'aucun commentaire soit sanctionné pour de tels propos excessifs et incivils.

Les bons auteurs semblent d'ores et déjà comme s'éloigner d'eux-mêmes, puisqu'il reste une troupe scandaleuse, très-droitière et mal-écrivante assez, enfin deux ou trois âmes perdues qui ne seraient pas encore au fait du changement.

Pire encore : dans sa zone commentaire qui fut pourtant si festive, le site semble comme figé sinon fixé, la plupart des heures de la journée ; hormis le primesaut ou pic du matin quand le journal sort, et le petit sursaut quand la sortie des bureaux y presse un peu.

Alors qu'un tel changement se manifeste à nos lectures désolées, il nous faut bien accepter que le "journalisme citoyen" a probablement montré publiquement un aspect décevant, en se lâchant dans un ménage disputeux au sein de la rédaction avec exclusion brutale ces derniers jours.

Et que ce conflit, à la montre publique, signifie probablement une sorte de part défavorable de la méthode du "pronétariat" préconisée par le duetto de Rosnay et Revelli : qui voudraient mettre des caméras partout pour révéler et informer, mais des moyens qui peuvent aussi servir à la traque.

Une réflexion, sur cette part obscure du journal citoyen, s'ébauche désormais dans les discours des intellectuels qui nous mettent en garde contre les aspects contraignants de cette utopie. Laquelle, à terme, renforcera plutôt la Presse papier qu'elle la remplacerait : car la technique numérique ne saurait faire un auteur d'un clic, aussi simplement qu'on télécharge un fichier !

Des méthodes journalistiques de masse et à la hussarde, qu'il faudrait vite cadrer de plus près. Car, elles ne sauraient tant plaire à l'opinion publique, qui parle peu mais qui sait se retirer de ce qui ne présente plus l'intérêt qu'elle y trouvait, à force d'espoir et d'idéal déçus.

Déjà, des commentaires dans AgoraVox, ne parlent-ils point de boycotter le journal dont on évoque même la fin ?

Demian West

Monday, November 13, 2006

La modération contournée sur l'AgoraVox citoyen

Depuis deux semaines, tous dispositifs de modération sont testés sur AgoraVox, le journal citoyen. Tout d'abord, la direction a tenté d'imposer des modes de votes des commentaires qui font suite aux articles, selon des critères icôniques et en des termes aussi simples que frappants. Les modérateurs ont placé des pouces baissés ou levés afin que les lecteurs, qui le voudraient, puissent descendre ou appuyer le commentaire, en tant qu'ils le jugeraient pertinent ou impertinent.

Puis, on en vint à demander au lecteur qu'il dénonce les commentaires qui seraient hors-sujet. Mais, sans plus le recours aux icônes des pouces qui furent retirés.

Durant tous ces essais in vivo, des contributeurs se sont opposés à ces dispositifs qui leurs paraissaient des simulacres de votes, lesquels, selon eux, ne sauraient installer plus de citoyenneté par des biais si favorables à la constitution de votes hasardeux quant à leur représentativité réelle ; sinon de voir des votes groupés et orientés pour discréditer tel adversaire d'une idéologie quelconque.

Il faut ajouter, que les commentaires désignés, et jugés défavorablement par les lecteurs, sont masqués à la lecture. Bien que le lecteur garde toute liberté et moyen de les faire apparaître, comme l'indique le texte apposé en place du commentaire : "montrer le texte".

Ce dispositif devait, selon la modération et selon l'avis des contributeurs les plus favorables à cette forme de modération : limiter les intrusions dans le fil de lecture des commentaires, afin de rendre plus de lisibilité au texte et tout leur confort aux lecteurs du journal.

A la vérité : grâce à ce nouveau dispositif, on put lire plus aisément le fil des commentaires, malgré les suites de "montrer le texte" qu'il fallait sauter jusqu'à trouver, à nouveau, des propos en clair ou décryptés. Aussi, certains commentaires disparaissaient-ils pour réapparaître, selon les vagues de votations presque poétiques dans leur manifestations si mouvantes. Ce qui induisait aussi, que pour prendre réellement connaissance des commentaires, qui avaient été jugés favorablement même pour un temps très furtif : il fallait forcément tout déplier et tout lire. Aussi, un bouton avait-il été ajouté à cet effet.
D'ailleurs, des votes sur des commentaires qui atteignaient des "moins 30" ou plus : signifiaient bien, que ces commentaires avaient probablement été lus, même s'ils étaient cachés au lecteur passant et peu averti de ces nouveaux dispositifs de modération par le lecteur même.

En revanche, il est apparu, dès les premiers jours, un déséquilibre d'opinion qui manifestait ce qu'on pourrait nommer un vice de lecture même, dans le dispositif. Car, il menait à la lecture arbitraire et manifestement non-conforme à la vocation de cette modération citoyenne.

En effet, des commentaires indéniablement hostiles au monde musulman, sous toutes ses dénominations qu'il ne nous revient pas de déterminer, et sur un ton violent assez, atteignaient des scores si favorables, et donc défavorables à la culture musulmane, qu'ils induisaient des stratégies de groupes qui parvenaient à en imposer cette lecture intolérante.

A tout le moins, ces commentaires excessifs gagnaient-ils, ainsi, l'avantage manifeste sur les commentaires cachés qui s'opposaient au caractère incivil des propos non-repliés. Pourtant, ce déséquilibre fut amené par un dispositif de vote qui était à prétention "démocratique" dans ses termes mêmes. Et quand, les civilités et la loi considèrent que l'incitation à la haine et à la discrimination sont illicites et non-républicaines.

Il suffirait de parcourir le journal dans ses pages quotidiennes les plus récentes, pour que chacun y trouve ces commentaires non-modérés, malgré la nouvelle modération : pour que tous y constatent leur nombre et leur insistance, qui seraient indiciels d'un déséquilibre propice à l'arbitraire dans la lecture même qui est offerte. Et laquelle serait donc encline à orienter l'opinion dans un sens défavorable, par le fait.

C'est pourquoi, il nous semble nécessaire et nous suggérons que cet aspect de la nouvelle modération sur AgoraVox et donc sur le Journal Citoyen, et malgré les avantages confortables que ce dispositif aurait installés, puisse être débattu, à nouveau, et réparé le cas échéant dans son vice qui ne saurait point faire une citoyenneté si évidente.

Demian West

Saturday, November 11, 2006

La Censure sur Internet : Demian West rédacteur de AgoraVox subit la censure par le journal dit "citoyen".

A la suite du nouveau mode de modération mis en oeuvre sur "AgoraVox", Demian West, qui s'y était opposé dans les débats au sein de la rédaction et dans les commentaires du journal, subit depuis plus d'une semaine une censure manifestée en plusieurs modes, mais selon une seule ligne de force.

Le nouveau dispositif a été imposé par le directeur du journal : sans aucun vote ni concertation par l'ensemble de la rédaction ; et sans concertation par un vote public ou référendaire auprès des lecteurs. De la même façon, l'interdiction de l'IP de Demian West puis l'interdiction de l'IP d'un des siens amis qui avait posté un message pour le représenter, ainsi que l'exclusion de Demian West de la rédaction ont été décidées par le directeur Carlo Revelli, sans autre formule de procès ou débat. Ce néanmoins, des rédacteurs la contestent, mais ils ne sont pas entendus par la Direction du "Journal Citoyen".

Le nouveau dispositif, qui est à l'origine de ces censures, consiste en un vote des commentaires des articles, qui occulte le commentaire après un nombre donné de votes défavorables. Et, des pouces levés ou baissés illustraient ce vote à la mode des arènes romaines, et dans un site qui prétend pourtant à l'éthique du terme "citoyen".

Les pouces ont été remplacés par des questionnement quant à la pertinence ou à l'impertinence du commentaire. Mais le dispositif vexatoire, qui consiste à cacher le commentaire pour qu'il soit découvert par le clic du lecteur, reste en oeuvre.

Il appert, que les commentaires qui sont effacés systématiquement, et presque les derniers à subir cette forme de mise en quarantaine ou de désignation, sont ceux de Demian West. Et après, qu'il a subi et qu'il subit encore une campagne de cyberrevanche alimentée par le directeur et ses proches de la rédaction, avec toutes formulations publiques ou privées de pressions et donc, de toutes formes de harcèlement contre ce rédacteur rétif. Aussi d'autres opposants au nouveau dispositif sont-ils désignés pour subir des votes groupés, sans égard pour la pertinence de leurs propos qui sont disqualifiés parce qu'ils contestent la censure ou ce vote à la mode star'académicienne.

Par ailleurs, ce dispositif, qui était à destination de limiter les propos racistes et le trolling, a dégagé : d'une part, des fils de commentaires aux propos islamophobes qui ne sont jamais effacés ni cachés, et d'autre part, des propos systématiques et orduriers qui sont laissés en l'état. Alors que leurs victimes sont systématiquement brimées et leurs textes cachés.

Aujourd'hui, le terme de censure apparaît dans les commentaires de rédacteurs mêmes qui approuvaient pourtant ce dispositif. Et ils suggèrent, de fil en aiguille, que des questions devraient être mieux débattues et donc plus démocratiquement dans un "journal citoyen", qui prétend toujours à accompagner notre futur technologique et internétisé : et qui, malheureusement, emploie, aujourd'hui, des méthodes qui relèvent plus de la déception et d'un futur orwellien aux conséquences si défavorables.