Friday, March 30, 2007

La Journée du Cinquième Pouvoir par Demian Absent

Il est inutile de rappeler que j’étais absent sous les poutres blanchies de cette journée mémorable. Pourtant, j’ai pu suivre tout et d’un oeil fixé sur mon moniteur, depuis le petit déjeuner jusqu’aux amusements du soir. Tout d’abord, j’ai admiré la prouesse technique qui a su faire venir les agoravociens jusque sous les poutres de ma maison briarde et par l’autoroute de l’information, sur laquelle Tessier était coincé en panne malgré la flotte des taxis qu’on peut héler avec un portable. Autrement dit, Demian était absent volontairement et Tessier (in)volontairement non plus.

L’assistance se comptait-elle en centaines de personnes ? On ne pouvait le voir. De plus, Carlo Revelli annonçait toujours les seuls inscrits qui ne sont pas forcément conformes aux chiffres de l’ensemble des personnes présentes. Ce flou était du meilleur goût pionnier, et les décors aussi, puis les coups de gueules, les révoltes montantes du Panda aussitôt avortées par un semblant de milicien. Pionnier encore : les passages people furtifs puisque tout était dit auparavant du cinquième pouvoir. Il fallait se montrer ou être vu.

Pour autant, on a entendu Carlo Revelli dire que le Wiki Enquête coule de l’ancre, que la plupart des projets résolument numériques et immatériels ne prennent pas si bien. En raison du fait que le cinquième pouvoir et notre ére sont assez glaciaires encore. Il annonça, comme il le fait depuis 2005 : que Joël de Rosnay et lui pensaient à une manière de rémunérer les contributeurs. Ce qui est bien mais un peu long à venir.

On entendit même un internaute revendiquer son droit d’auteur, que les grands médias ne téléchargent pas ses oeuvres qui sont ses blogs de l’artiste blogueur qui veut qu’on le nomme en néon très-lettré. Aussi, on entendit Joël de Rosnay s’essayer à ses théories complètement décoiffées comme le landing très dur d’un transfuge des services secrets sur le terrain de foot des théoriciens des complots complètement materazzés. Le tout pour faire tomber la tour des désinformateurs qui sont, ni plus ni moins, nos gouvernements eux-mêmes. On comprit mieux l’admiration que Carlo Revelli porte à son maître ou professeur et initiateur du Journal. Puisqu’on vit les influences se tisser et se jouer en liens directs par-devant nous par l’effet de la conférence visionnaire en streaming. Une admiration que nous comprenons, puisque nous pensons de la même façon, à ceux qui nous ont fait entrer dans le savoir de tout ce qui est inutile, hormis pour courtiser les plus belles femmes : la science.

On y vit aussi sur l’estrade, Monsieur Bilger qui parle vraiment bien comme au XVIIIè siècle. Si bien qu’il pourrait deviser de n’importe quel sujet, comme le repas de midi ce qu’il fit, et nous étions toujours figés dans cette béatitude comme devant la bravitude sortant toute nue du puits. Et puis vint Tristan Mendès France qui a dit cette chose inouïe comme tout ce qui surgit dans les commentaires d’AgoraVox : Que la désinformation est un mot qui ne voudrait rien dire. Là ! je reconnais m’être un peu égaré dans mes réflexions à propos du vague. Il est vrai qu’il avait été piégé par Paul Villach qui venait de sortir sa pipe de Magritte de son étui, qui tire plus vite qu’on désinforme sur AgoraVox. Ce qui est très rapide.

Toutefois, Tristan s’est farouchement réveillé de son sommeil, en évoquant les médisants du net qui refont l’histoire et toujours sur le mode confessionnel qui pourrit la politique depuis le moyen-orient jusqu’à l’Usine de la Seine Saint-Denis. Puis vint le meilleur, Quitterie Delmas dont le fan club se déploie instantanément sous ses discours de la politique du buzz. Mais dans une sorte de débat qui filait comme une conversation de tea-table. Le cinquième pouvoir à l’heure du thé, c’est celui qui me convient finalement, si l’on me permettait cette vision toute personnelle de la journée du cinquième boudoir.

Après toutes ces entremises, il y eut un dernier débat vivement mené par Carlo. Avec sa voix italienne qui sait accrocher comme le sud, il sut donner toute leur neuve importance à des écrivains qui semblaient stupéfaits d’être postés à devoir expliquer leurs théories d’auteurs d’articles citoyens. Dix minutes par tête et d’une certaine façon, ceci donna au tout une cohérence plus maîtrisée que celle qu’on ne voit jamais dans les nombreux débats du quatrième pouvoir qui agonise depuis des décennies à la télé.

Il reste que, hormis Quitterie et Virginie et d’autres belles jeunes femmes blondes que la promo nous montre sous toutes formes de vidéo prises au lasso par la cravate de Nuesblog, je n’ai vu que des personnes qui représentent peu la génération montante. Des quadras et plus encore, ce qui est conforme à la notion de pouvoir installé, et donc moins à la forme du cinquième échelon du pouvoir qui devrait tout renverser comme une vague jeune et improvisée. Non, tout était minuté et si bien-mené que presque a contrario. Ce qui n’est pas pour me déplaire.

Demian West

Wednesday, March 28, 2007

Le Déterminisme selon Sarkozy




En mars 2007, le candidat à la présidentielle Nicolas Sarkozy rencontrait le philosophe Michel Onfray pour des échanges publiés dans "Philosophie Magazine". Le magazine avait confié au philosophe la démarche de dégager la relation des hommes politiques avec les choses de l’esprit ou avec la philosophie, ce qui est bien. Et que ce fût avec Sarkozy ne devait pas démonter ce penseur à la gauche de la gauche, et qui avait conçu d’autres "disputatio" plus viriles.
Place Beauvau, les débuts furent un peu agressifs selon Onfray. Et Sarko fumait son cigare freudien assez, puisque de tous les feux de son impatience. Puis un peu provoc’ il dit le tout-cash de sa philo Sarko : "« Alors, on vient voir le grand démagogue alors qu’on n’est rien du tout et, en plus, on vient se jeter dans la gueule du loup... » !

C’est Onfray qui le dit, puisqu’il y était quand même, et baraquement encadré par les deux gorilles du Beauvau Palace, comme c’est écrit sur son blog dans un article intitulé : "Le cerveau d’un homme de droite". Et, en si bon train de Ministre, on se jetait ces grâcieux échanges avant même l’épreuve des questions au gouvernement. Vrai, il faut avoir la philosophie bien accrochée au cuir chevelu pour persévérer dans de telles relations conceptuelles.

Après les digressions d’usages à propos de la politique électorale, Sarkozy confiait à Onfray cette perle inouïe de ses conclusions philosophiques et éthiques sur le déterminisme : "J’inclinerais, pour ma part, à penser qu’on naît pédophile, et c’est d’ailleurs un problème que nous ne sachions soigner cette pathologie. Il y a mille deux cents ou mille trois cents jeunes qui se suicident en France chaque année, ce n’est pas parce que leurs parents s’en sont mal occupés ! Mais parce que, génétiquement, ils avaient une fragilité, une douleur préalable. Prenez les fumeurs : certains développent un cancer, d’autres non. Les premiers ont une faiblesse physiologique héréditaire. Les circonstances ne font pas tout, la part de l’inné est immense."

Cette déclaration est, aujourd’hui, reprise sur tout le net comme un joke dont il faudrait trouver l’auteur, qui manifestement n’"a aucune formation scientifique" comme le dit le seul indice qui circule par le biais des mails.

Dans une tribune publiée par "Marianne", le généticien Axel Kahn n’a sut se retenir d’opérer tout-de-suite et de dénoyauter le propos de Sarkozy et il y a trouvé une manière d’aveu de la nouvelle droite. Selon Axel Kahn :"La vision d’un gène commandant un comportement complexe tel que ceux conduisant à l’agressivité, à la violence, à la délinquance, à la dépression profonde avec dérive suicidaire, est ridicule et fausse". Encore : "cette conviction réaffirmée par le candidat de l’UMP à l’Elysée confirme ses liens idéologiques avec la nouvelle droite".

Partout la France a peur (disait Giquel), car on s’inquiète de ces visions d’une société déterministe vers le suicide. Puisqu’il n’y a aucun gène du suicide qui aurait été fourgé dans nos GPS du futur citoyen guidé par la politique droitière, ni d’ailleurs dans l’ADN accessoirement. Et pour achever ce suicide volontaire de la philosophie, même Jean-Marie Le Pen, sur "Questions d’info LCP-Le Monde-France-Info" s’est interrogé sur les glissades pseudo généticiennes de Sarkozy qui s’est goinfré tout le gène à peine modifié du parleur hâtif. Le Pen a enfoncé le clou :" "Si nous sommes habités par des gènes qui sont en eux-mêmes criminogènes, ça veut dire que nous n’avons pas la responsabilité de ce que nous faisons. Il a dû se tromper, ce n’est pas possible"

Ainsi, force nous est de questionner en ces termes : Nicolas Sarkozy serait-il l’homme le plus à droite de France ? C’est un débat qui pourrait être un bon sujet de dissertation philosophique sur l’éthique des candidats à l’Elysée pour gouverner tous les Français et donc les homosexuels qui savent ce qu’ils font comme nous tous, puisqu’ils ont le droit de vote.

Demian West

Thursday, March 22, 2007

Le Code Source du Cinquième Pouvoir




En tant qu'intervenant dans l'espace du cinquième pouvoir, j'ai pris la liberté d'exprimer ce que cette nouvelle conception du pouvoir pouvait contenir. Quand nul ne sait encore toute son étendue, que l'on suppose même sans limite. Souvent, on entend, depuis les troupes de ce cinquième pouvoir, que sa révolution renvoie aux temps de l'invention de l'imprimerie, qui a certes démocratisé le savoir. Pour autant, c'est encore se référer à des notions déjà vues et convenues, pour évoquer ce qui est totalement nouveau. Comme si l'on répétait à nouveau cette confusion des Indes avec les Amériques, lorsqu'on découvrit le continent nord-américain en 1492.

En effet, il est pour le moins étonnant que pour définir un nouveau pouvoir, ceux, qui en dissertent longuement et de l'intérieur, emploient des schémas anciens avec des empreintes rationalistes et souvent conventionnellement teintées de considérations éthiques du Bien et du Mal. En des conceptions qui sont souvent en rupture avec la réalité du terrain, où l'on trouve des sensations plus dures qui ignorent les critères du beau et du laid. Puisque, la pertinence de chacun des citoyens du cinquième pouvoir est qu'ils sont tous différents, beaux ou laids et bons ou mauvais, chacun selon sa complexion naturelle légitime. Depuis longtemps, les modes artistiques contemporains ont écarté ces critères de jugement, pour favoriser le choc ou le stroke : c'est-à-dire le contact avec la réalité brutale quelle qu'elle soit. Puisque c'est une meilleure fenêtre ouverte sur la plus sûre compréhension de ce qui est nouveau ou changeant sans cesser. En d'autres termes, recycler des concepts anciens pour tenter de définir le cinquième pouvoir peut en dénaturer le sens comme si l'on prolongeait le siècle passé pour dire le nouveau siècle.

Par certains aspects, le concept-même de "pronétaires" participerait de ce recyclage, s'il ne contenait heureusement cette charge un peu provocatrice d'apposer la révolution soviétique avec des conditions techno-scientifiques de cette nouvelle révolution assez capitalistique. Nous le voyons, le cinquième pouvoir tente de réunir, par des paradoxes, temporels aussi, des concepts que l'on pensait contradictoires. L'immatériel de l'internet n'est-il pas une sorte de réunion paradoxale entre la matière et l'esprit : qui fluent entre substance et verbe dans les tubulures électroniques du réseau invisible ?

La surabondance des informations est aussi propice à jeter dans ces vertiges paradoxaux pour troubler les conceptions convenues, qu'elles soient rationnelles ou même plus sensorielles et irrationnelles. En effet, dans ce nouveau monde, il apparaît qu'il n'y a plus aucune instance supérieure ou de logos. Puisque, chaque internaute est le directeur de sa fabrique, ou le pape du culte qu'il aura conçu, etc. C'est à tel degré de liberté, que l'on peut être amené à des comportements qui nous échappent, tellement nous étions habitués à gérer des flux du réel que nous pouvions plus ou moins contrôler. Quand désormais, les flux d'informations et d'actions personnelles nous dépassent. Par le fait de la dématérialisation des médias et des contenus. Mieux encore : nul ne saurait plus localiser ou identifier, comme auparavant, les sources et les intentions. Parfois même, ce sont les perceptions de notre temps intime qui s'en trouvent modifiées. Tout est mouvance dans cet espace internétique : On est à Paris puis à New York, dans le même temps, et durant une journée qui nous aura paru une minute, en raison de l'immersion que nous avons ressentie en entrant dans le flux des échanges.

Aussi, y a-t-il quelque aventure et quelque risque dans ces voyages au sein de cette nouvelle matière internétique. Il nous semble donc que l'internet est une sorte de proto-invention d'une société qui s'invente comme une neuve planète, simultanée ou parallèle à tout ce qui a été vécu auparavant. Et c'est probablement un effet de cette matérialité plus fluide, qui n'est peut-être pas immatérielle mais plus sûrement sur-matérielle. Comme le surréalisme était une nouvelle forme et plus psychique de la réalité, qui avait été ajoutée à la réalité convenue, par les artistes et les psychanalystes des années 1920. Aujourd'hui, les flux internétiques seraient donc entre-tissés par une substance sur-matérielle plus plastique et mouvante : puisque cette réalité ou matière est une matière plus informée et donc plus efficiente, plus intelligente ou plus puissante. Par ainsi, le cinquième pouvoir serait-il inscrit, en tant que nouvelle formule du pouvoir dans les vives molécules du médium qui l'a mis en oeuvre.

Toutefois, on peut, d'ores et déjà, craindre que ce pouvoir se manifestera à divers degrés selon les individus. D'une part, certains seront dépassés par les jouissances que procurent les flux informationnels. Car, la sensation de vivre intensément par l'immersion dans le net, créera certainement des dépendances semblables à celles qui sont induites par les stupéfiants. En effet, le net offre des réponses illimitées à des exigences de stroke que chacun doit ressentir tous les jours pour son équilibre psychique, selon les études de la psychologie de Palo Alto. Les réponse positives ou négatives sont des chocs électriques qui érotisent la vie de chacun, et sans lesquels nul ne saurait vivre. Par ailleurs, le buzz peut être cette dose quotidienne qui sait stimuler les organes dépendants, et sans qu'aucun critère de résultat positif ou négatif soit exigé, puisque c'est la pulsion qui compte, le coup, le stroke. A court terme, pour obtenir cette nourriture psychique, les plus faibles pourraient s'y perdre, comme non-sevrés par la grande araignée qui les aurait pris sur sa toile.

Aussi, des pouvoirs organisés pourraient contrôler tous ces individus qui seraient devenus dépendants de cette source illimitée des strokes vitaux. Au point, qu'ils mèneraient leurs nouveaux esclaves à ce qu'ils ne tentent plus de dissimuler leurs pensées ou leurs émotions. Quand, il faut savoir dissimuler ses pensées et ses émotions profondes pour en garantir l'intégrité morale, auprès des pouvoirs des maîtres qui sont toujours dominateurs. On le voit, l'internet est le théâtre d'une dialectique hégélienne "du maître et de l'esclave" définitive. C'est pourquoi, le cinquième pouvoir devrait aussi, naturellement, diffuser des modes d'expressions qui sauraient échapper aux pouvoirs anciens ou nouveaux, et donc des modes d'expressions qui sauraient dissimuler les sources intentionnelles, pour protéger le citoyen qui est la source. En d'autres mots : il faut rendre le citoyen-source assez furtif pour qu'il puisse rester libre dans son expression.

Heureusement, il est une propriété du langage qui lui permet de cacher des informations tout en en révélant d'autres, et selon les choix que le diffuseur a fait, en préalable. Par exemple, dans ses "Fables", La Fontaine parlait de la société curialiste à versailles, quand il évoquait les figures animales qui étaient des caricatures si habiles qu'elles ont influé sur le cours de la politique du roi le plus absolutiste. Et tout, par des effets de langages avec des contenus qui cachaient des intentions d'agir et de transformer la réalité de la société de l'époque. Ainsi, là où un enfant ou un valet entendaient une bonne histoire avec une morale utile à tous, le roi et ses courtisans entendaient des messages subversifs dont ils ne pouvaient faire le reproche à La Fontaine, sans passer aussitôt pour des personnes dépourvues d'humour ou d'esprit. Ce qui était comme de perdre, entièrement et sur un coup, sa bonne réputation à Versailles. Cette faculté et cette technique du langage est communément nommée : le langage intentionnel.

Dans le nouveau monde internétique, ce sont les logiciels-robots qui paraissent les maîtres ou les rois de la société mécanique ou techno-scientifique. Et les maîtres du net restent des entreprises capitalistes en des dimensions qui s'espacent de façon insoupçonnée. Naturellement, elles veulent étendre leur pouvoir sur l'ensemble des citoyens qui se prévalent, entre autres, d'être le cinquième pouvoir des libertés informationnelles en somme. Et c'est probablement dans cette opposition que l'on peut mieux saisir ce que serait ce cinquième pouvoir. En effet, la faculté la plus précieuse de l'internet est qu'il donne au plus petit le moyen d'échapper au plus gros. Puisque, malgré sa sophistication techno-scientifique, le moteur de recherche reste une mécanique de contrôle qui ne saurait comprendre le quant-à-soi ou le sous-entendu. Et donc, le citoyen peut-il communiquer et informer sans être lu ni être repéré par les maîtres-capitalistes du net. Enfin, l'information est-elle donc authentifiée, auprès du lectorat et du public, par les multiples niveaux de compréhension qu'elle recelle et qui savent manifester qu'un individu vivant qui pense les a écrites. Et qu'aucun moteur ou qu'aucune police de l'esprit ne saurait décrypter ces niveaux du langage, qui sont d'ailleurs mouvants selon l'usage que le citoyen leur prévoit.

Et c'est ce pouvoir équivoque du Verbe qui semble être au coeur de la révolution du cinquième pouvoir. Carlo Revelli et Joël de Rosnay ont nommé l'internaute "un pronétaire". En raison des similitudes qu'ils percevaient entre la révolution des soviets et la révolution des techno-sciences actuelles. Pourtant, il est ce paradoxe que les techno-sciences ont donné un pouvoir à chacun des internautes par le biais de l'ordinateur et de la connexion ADSL qui sont sa petite fabrique pour qu'il puisse réaliser son capital informationnel. Car, l'ordinateur et le réseau sont la force prolétarienne mais automatisée, sur laquelle l'internaute spécule et fait du profit, par le fait. Et selon le programme même de la société capitaliste analysée par Marx, et réalisée en des échanges favorables dans le monde entier et par-delà les oppositions révolues. Et, c'est l'outil techno-scientifique, lancé par les révolutions industrielles successives, qui aura fabriqué-constitué ce cinquième pouvoir. Finalement, le mode internétique des mises en liens finit par dépasser les contradictions ou oppositions convenues, et par des flux qui deviennent en tous sens gagnant-gagnant.

Demian West

Sculpter le Cinquième Pouvoir



Au XIXè siècle, l’art réaliste ou naturaliste était appelé "ce qui est nouveau". C’est ainsi que les critiques d’art nommaient les oeuvres des impressionnistes. Car elles tournaient le dos à l’Antiquité pour donner à voir des paysages naturels puis urbains de leur siècle en des figures de la modernité.

Cette exigence de la nouveauté s’est étendue comme une tradition du scandale ou de la provocation, qui rappelle toujours qu’il faut rompre avec le passé pour bien comprendre les images de son époque, soit du présent. Aujourd’hui, à l’instar du cinéma qui est reconnu l’art du XXè siècle, l’internet commence à s’espacer depuis la fin du siècle dernier, avant de devenir l’art du XXIè siècle. Qui en douterait encore, quand on mesure les applications qui se mettent en oeuvre chaque mois, toutes les semaines, puis chaque jour.

Toutefois, l’internet n’est pas un art, mais un champ d’expression des arts qui en seront transformés, avant que d’autres formes d’arts surviennent. La musique, la peinture et le cinéma, plus encore la littérature passeront, dans tous les sens de l’expression, à une vitesse supérieure. Aussi, les formes traditionnelles de ces expressions seront-elles modifiées par une nouvelle synthèse des arts, que Kandinsky avait prophétisée puis mise en germe d’enseignement dans le Bauhaus de Gropius.

Au XXIè siècle, le texte et l’image, puis la pensée seront au vif comme mouvants. Et cette nouvelle unité des arts sera testée à chaque occurence, lorsque chaque publication sera modifiée par des citoyens qui la sculpteront donc à leur tour. Selon les principes dadaïstes de Marcel Duchamp : Que le regardeur achève l’oeuvre au sens aristotélicien. C’est-à-dire que celui, à qui l’oeuvre est destinée, pourra la modifier par la critique. Et que cette critique soit justifiée ou non.

C’est ainsi que nous allons vite, vers la réalisation d’une conception inouïe que Jospeh Beuys avait énoncée en 1972. Que chaque homme serait potentiellement un artiste dans la société post-industrielle ou dans la société internétique. Beuys fut un grand artiste du happening, et le plus grand théoricien des arts européen de l’après-guerre, et il était cette figure symétrique à Andy Warhol aux Etats-Unis. Enfin, cette affirmation beusyenne d’une nouvelle citoyenneté amène des conséquences sociales comme des nouveautés politiques.

Car cette mouvance artistique ou conceptuelle a su créer le concept d’"art élargi" qui intégre à l’art toutes sortes d’activités humaines, comme elle seraient des manifestations de l’art en tant que la vie-même serait une oeuvre d’art en-soi. Un peu dans la ligne de force des artistes romantiques qui ratèrent leur existence sociale pour accomplir leur destin légendaire. Cette école de pensée veut réenchanter la vie et donc tout le théâtre social pour étendre des modes de vie qui favorisent le développement de chaque individu.

C’est pourquoi, Jospeh Beuys est intervenu dans le champ politique, comme une nécessité artistique de l’art contemporain qui est traditionnellement transformateur des schémas et des comportements sociaux. Par exemple, les avant-gardes du début du XXè siècle ont libéré les moeurs et les expressions de toutes natures sociales. Par des comportements artistiques provocateurs qui ont osé transgresser les interdits qui ferraient toute la société qui s’en était suicidée en 1914.

Dans les années 60, les mouvements beat et hippies puis les situationnistes ont mis en oeuvre une sorte de conflit social permanent à vocation de rompre l’ordre bourgeois international. Ces manifestations et praxis qui parviennent à modifier en de vastes échelles les comportements sociaux sont appelées dans la terminologie beusyenne : la sculpture sociale. C’est-à-dire que le citoyen ou l’artiste sinon l’homme politique se sont réalisés, après le mitan du XXè siècle, en une sorte de créateurs qui ont conscience de sculpter le corps social. Sur le modèle des grandes manifestations de la Révolution Française, dans lesquelles les citoyens concevaient des oeuvres de l’art collectif ou social. Ainsi, pendant des fêtes de la liberté, ou durant le transfert des cendres de Rousseau, les cortèges de citoyens se mettaient en rôles puis en des scènes vivantes comme des oeuvres d’un art nouveau.

Aussi, à notre époque, ces manifestations prennent-elles les voies des flux plus internétiques. Et c’est l’événement créatif de ce début de siècle : Que l’internet a donné le pouvoir dit "cinquième" aux citoyens par le biais de l’ADSL et de la blogosphère qui permettent une action du citoyen sur tout le corps social et en des points qu’il aura choisi. Un tel enfoncera ici, tel autre là. Tant et si bien, que le Président de la République est désormais quasiment choisi sinon élu, au jour la journée. Comme si le temps s’était précipité. Car, il est un autre effet de ces nouveaux médias numériques ou informationnels-participatifs, qu’ils changent notre perception du temps.

Auparavant, nous prenions connaissance des modifications du corps social selon les échéances de la Presse qui parvenait en province des semaines après l’événement. Puis, ce fut la messe du Journal Télévisé à heure fixe. Quand vint le flash-info immédiat et souvent planétaire. Enfin aujourd’hui, la société est sculptée selon des séances qui sont ouvertes en permanence, comme si l’atelier du créateur de la politique était open. Puisque c’est chacun de nous, Citoyens qui sculptons notre corps collectif par le biais du nouvel outil et médium internétique.

Demian West

Wednesday, March 14, 2007

Réunion socialiste au centre




Le renard UDF est dans le poulailler socialiste. L'affaire avait commencé quand Bayrou avait presque atteint la marée haute des sondages socialistes et qu'il avait comme suggéré qu'il verrait bien un ministre et pas des moindres dans les habits de Dominique Strauss-Kahn. Aussitôt, ce socialiste de la realpolitik a lancé une sorte d'invite en retour et assez directe, à ce que Bayrou et ses troupes sachent "rejoindre le pacte présidentiel de Ségolène Royal", pour créer un front anti-Sarkozy définitif .


D'emblée, les analystes politiques y voyaient une sorte de rupture avant même toute réunion. C'était méconnaître la façon dont les éléphants bougent et comme ils savent faire leur politique massive et subtile tout à la fois. Car, les socialistes se sont réunis mercredi, lors de leur réunion hebdomadaire, pour débattre et faire le point sur des questions usuelles des stratégies de la plus haute importance, puisque si près de l'échéance électorale.


Et force leur est de reconnaître, que la figure de Bayrou planait littéralement sous le dais planté de roses la tête en bas, et que ce Bayrou perçait surtout dans les esprits qui en débattaient au vif. Car, bien que Hollande avait exigé en préalable qu'on n'évoquât pas tant le rival UDF, aucun des leaders qui tenaient la place n'ont pu faire l'économie soit de se positionner par rapport à Bayrou, soit d'en mesurer la menace qui pointait partout. Et c'est tout le camp socialiste qui fuit littéralement de ses transfuges vers le centre. Si l'on entend bien les propos de DSK :"Il faut parler de Bayrou, mais aussi à ceux qui vont chez Bayrou". Certes, l'invite de DSK a ouvert la brèche mais pas dans le sens qu'il supposait entraîner.


C'est pourquoi, Laurent Fabius s'est opposé tant qu'il le pouvait à cette stratégie de la main tendue qui vire désormais à la main donnée. Il a dit vertement et fermement qu'il s'agissait d'une "erreur" de stratégie, de tactique sinon de manoeuvre. Car, il pense que s'aventurer dans le camp adverse c'est déjà se soumettre à sa règle sur son terrain où l'adversaire excelle. Pourtant, Fabius en fut tout autant piégé, car tant qu'il s'attaquait à DSK et donc pour préserver son camp, il le poussait, dans le même temps, à la rupture avec les socialistes et donc dans les bras du Centre. Alors que Fabius voulait retenir ceux qui se pressaient d'aller vers le centre, si attractif ou aimanté comme on voudra, et certainement séducteur par ce goût de la victoire anticipée qu'il diffuse. Et nous savons les politiques assez pourvus d'un flair exercé à ces heureuses échéances-là.


C'est donc une sorte de mouvement que plus personne ne maîtriserait dans la classe socialiste, tout de même un peu paniquée par ce trop plein de maîtres et de maîtresses dont on ne discernerait plus bien qui gouvernerait une ligne concentrée qui pourrait encore offrir une victoire. En effet, qui parle encore de vaincre, quand on se contente tout juste d'éviter l'échec ? Et surtout, qu'il faut éviter les lendemains tragiques des mauvais calculs qui rendent encore plus cuisantes les défaites annoncées.


Pour Strauss-Kahn : "Le débat stratégique, on pourra l'avoir après les élections. Bien évidemment, on ne le pose pas de la même manière selon que l'on gagne ou que l'on perde". Quant aux gardiens du champ idéologique Fabius, Emmanuelli et Mermaz, ils ne jurent que par la vision bien tracée par les fers socialistes posés sur le cheval en 1964 et 1965. Lorsqu'ils avaient fondé la "Fédération de la Gauche Démocrate et Socialiste" laquelle, ils l'assurent encore, n'était jamais du Centre.


Pour éviter toute manoeuvre hasardeuse à sa flotte qui fend les médias vers l'Elysée, le capitaine Hollande dut exiger que tous tentent de "mettre de plus en plus de différences entre Ségolène Royal et François Bayrou". Peut-être est-ce la raison pour laquelle tous évoquèrent Bayrou pendant toute la réunion. Cependant que la voix de Ségolène était presque étouffée par les débats autour de son adversaire, qui n'était même pas présent. Comme un effet des sondages qui dominent manifestement les relations politiques et les esprits mêmes, tellement ces opinions publiques savent y jeter la fièvre sinon la panique.


Il reste que Jean-Pierre Chevènement a constaté que "Bayrou est en train de devenir le candidat antisystème". Aussi, Fabius tenta-t-il de colmater les voies d'eau UDF. Quand, DSK négociait déjà sa main tendue désormais offerte. Et que, finalement, Ségolène semblait aller sur les pas de son idole Jeanne d'Arc. Un peu comme elle irait au feu déclinant d'une "mystique" socialiste, qui pense tellement au Centre qu'elle s'en trouve déjà tout contre.


Demian West

France's 'Minority' Candidate

A controversial candidate in the upcoming presidential elections in France, Rachid Nekkaz is a man with an ideal of policy and citizenship, as well as being a witty communicator.

Just the other day he revealed an unsettling aspect of his eccentric candidacy in a televised airing on the famous cable news channel LCI.

In a gesture reminiscent of the great figure Serge Gainsbourg, who burnt a 500 franc banknote live on television in 1984, and elevated scandal into an art form in protest against the 50 percent tax levied on his proceeds.

The Nekkaz scandal was kicked off a week ago when the mayor of the village of Noron-la-Poterie in the Calvados, Andre Garrec, launched an auction online for his signed endorsement of the candidacy of hopefuls in the presidential race.

As required by the French Constitution, every candidate must garner the support of 500 mayors. In buying the mayor's signature on a printed form for €1,550 (US$2,048) Rachid also acquired the mayor's support. He then tore up the form deliberately in full view of the TV audience. Rachid claimed he didn't really want to buy the mayor's support, not feeling this to be in the best French Republican tradition. This act does not mean forsaking his candidacy but rather reaffirms it and frees it of intrigue and indebtedness to occult funding sources.

Rachid Nekkaz is a so-called minority candidate. He was born after his parents emigrated from North Africa in 1950, growing up in a suburb of Paris called Choisy-le-Roi. While studying philosophy and history at the Sorbonne he founded youth support groups to acquaint them with the Internet and help with voter registration and awareness. He then worked with two executives of Robert Laffont Publishing, who brought out two of his books. As a young entrepreneur and consultant, he founded an agency to develop Web sites for the publishing industry and went on to create educational card games promoting citizenship and democracy.

To celebrate the millennium, he traveled to the U.S. to interview and solicit the agreement of President Clinton and the six other leaders attending the G7 Summit in Cologne on June 18, 1999, to respond to some tough questions he would put to them about the future of our species. Their responses were collected in a book entitled Millenarium, Which Future for Humanity? In 2001, with Hakim el Ghissassi, he founded an organization dedicated to encouraging a more constructive image of French Muslims. He wants to forge a spirit of harmony among urban regions, suburbs and the countryside to work on problems common to all of France.

In a recent television interview he drew a real object lesson in democracy for the mayor of Noron-la-Poterie: "To sell one's support gives a very bad image of French democracy." This leading candidate of the suburbs is still short 50 endorsements. But having torn up the scandalous signature sheet, everyone is aware of a new tactic in presidential campaigning.

Rachid is very adept at communicating and staging unorthodox performances: last month he announced having to sell his flat in Paris to finance his campaign. Although there is no doubt this minor candidate will lose the race, such a witty politician could succeed eventually. The tough challenges will begin after the balloting, and perhaps Rachid Nekkaz could land some radical position in the new government of France.

Demian West

Sarko-Immo




Le Canard Enchaîné continue son jeu de massacre comme à la foire des candidats 2007. Le leader des candidats Nicolas Sarkozy aurait à nouveau outrepassé les limites de vitesses autorisées pour flirter avec les lois de l'immobilière entreprise.

Ce n'est pas moins qu'un rabais de 775 000 € mazette, qu'il aurait accordé à un promoteur de ses amis, Monsieur Laserre. Et pour qu'il puisse acheter à vil prix un terrain pour y construire une cabane en Espagne des Îles-de-France à la Jatte pour être précis sur le tir nourri par le Canard. Mais une cabane qui vira favorablement selon les plans d'un château à vendre.

Outre, Sarkozy lui aurait ménagé toutes convenances. Soit des délais de paiment échelonnés pour les amis, et mieux encore : le crédit gratuit pour la famille carrément. On en vient à se demander quels services rendus au Maire de Neuilly pouvaient justifier de telles largesses si régaliennes, qu'elles privilégient tout simplement les privilèges eux-mêmes. Comme un neuve façon sarkoziste de faire de la politique selon l'ancien régime revenu d'entre les pages tournées de l'Histoire.

Pour tout dire voilà la vraie raison de cette entremise invraisemblable : c'est sur ce terrain lunaire, que le couple people Sarkozy a pu acheter un appartement dans l'immeuble construit par le promoteur. Grâce à l'ascenseur qui ouvrait aux cieux du rabais le plus mirifique qu'on ait vu dans la bulle immobilière depuis longtemps. Soit 300000 € qui inspirent assez un silence recueilli comme par-devant les grand paysages de l'immensité inouïe souvent dans les pays pauvres.

Bien sûr, autour de Sarko tous démentent la moindre facilité ou fraude qui serait intervenue dans la transaction bien-ficelée. La vraie raison du grand écart serait l'effondrement du prix du Marché qui a bon dos et bonne Presse à Neuilly.

Où l'on apprend que la science et la technique immobilières savent se montrer quasiment équivalentes aux golden bascules à la bourse, mais certainement défavorables aux candiatures élyséennes.

Demian West

Monday, March 12, 2007

Rachid Nekkaz déchire la République



Rachid Nekkaz est un candidat à la présidentielle en France et un homme d'idées et de médias. Il vient d'en donner une démonstration qui déchire... vue à la télé. Qu'a-t-il fait comme geste surprenant ou transgresseur, pour égaler Gainsbourg quand il avait mis le feu au billet de 500 francs si joliment et philosophiquement gravé aux armes de Pascal ? Et bien, Rachid a déchiré le document du parrainage du maire people de Noron-la-Poterie. Qui est divers droite et divers profits : puisque André Garrec avait mis en vente sont parrainage et loin du baptistère des éthiques républicaines.


Monsieur Nekkaz avait bien monté son coup contre le maire indigne du Calvados et de la France. Pour cette cérémonie impromptue des Candidates Awards, Rachid avait remis en préalable la somme de 1550 €. Puis il prit possession de la feuille du parrain pour aussitôt la déchirer devant l'oeil des caméras de LCI. C'est alors qu'il ajouta comme après une victoire cash sur l'argent roi de la République : "Monsieur le maire, je ne suis pas prêt à tout pour être candidat à la Présidentielle." Et qu'on ne s'y trompe pas, cette profession de foi du candidat ne signifie jamais que Rachid ne voudrait pas être candidat, car il en veut. Et peut-être plus que d'autres qui sont en errance d'être si prêts à n'importe quel négoce, sinon à des cultes spontanés offerts à Jeanne d'Arc, pour briller de leur meilleur profil sur nos pièces qui rient jaunes.


On sait notre ami porteur de deux cultures, et on comprendra qu'il voulait apporter un autre regard sur la jeunesse issue de l'immigration. Aussi était-il en droit de se laisser aller à quelques leçons données aux républicains qui s'abaisseraient ainsi à monnayer leurs vertus citoyennes :" Je considère que ces pratiques-là donnent une mauvaise image de la démocratie. " Lequel d'entre-nous Français, nés sous le chêne robur de Saint-Louis, oserait soutenir le contraire, hormis ceux du premier cercle du maire de Noron-la-Poterie ? Il est vrai que 1550 € représentent probablement la hauteur estimable de la cagnotte du loto au village.


Et, c'est une sorte de gambit en usage au jeu d'échecs que Nekkaz a vraisemblablement tenté. Puisqu'en sacrifiant ce pion et cette signature marchande, il aura trouvé, dans le même temps, toutes audiences pour bien faire savoir qu'il lui manquait encore quelques 50 signatures pour gagner sa candidature. Rachid est manifestement coutumier de ces coups de pub-républicaine. Souvenons-nous qu'il y a peu, il avait mis à prix, lors d'enchères cybernétiques, son appartement qui est aussi son siège de campagne de près de 100 mètres carré dans le 16è à Paris. Il avait ouvert les enchères au prix symbolique de 1 €. Si bien que d'aucuns investisseurs élyséens pouvaient connaître le nouvel effet gagnant-gagnant de la société participative, quand elle propose d'arrondir ses profits réciproques aux euros supérieurs le jour de l'échéance du dépôt des offres au 15 avril.


Cependant que André Garrec s'est déjà mis son chèque improbable dans sa poche, puisqu'il était venu pour ça. Etant entendu qu'il n'y a pas de petites affaires dans les petits dessous de ces élections qui tournent manifestement à la République qui se déchire elle-même. Et pour le plaisir des instances du spectacle qui savent surtout déchirer leur audimat.


Demian West

Chirac évite Sarkozy


La surprise n'était pas dans la déclaration de Jacques Chirac, qu'il renonçait à solliciter les suffrages des Français pour un nouveau mandat. Non plus que les divers aspects de son discours tentaient d'élever le moment sensible à des hauteurs presque idéales ou même très éthiques. Ce qu'il réussit assez avec un certain panache de sincérité, tant il usait d'emblée et tout du long du propos d'une savante déclinaison des termes qu'on dirait "amoureux" de la France et des Français. Car, c'est bien le message qui était porté par son allocution, en forme d'annonce de son amour définitif de la France qu'il allait vraisemblablement porter vers un destin plus européen, pour y représenter la France afin qu'elle puisse sauvegarder son modèle culturel.

Mais, venons-en à des viandes plus solides en ces temps d'élections chaudes. En effet, Jacques Chirac n'est pas intervenu pour faire épaule à Nicolas Sarkozy. Ni directement, ni à mots couverts. Tout juste s'est-il promis de faire état de son choix dans les jours qui viennent. Pour autant, il nous est permis de noter que s'il comptait incliner l'opinion pour Sarkozy, il ne paraissait pas si empressé d'y venir. Certes, nul n'a oublié la tradition de trahison et de coups-bas entre les deux hommes. Depuis que Sarkozy avait choisi Balladur pour se faire échec à lui-même en 1995. Aussi dit-on que les vieux pachydermes ont la mémoire bien accrochée au coeur, lequel et pour le coup pourrait bien battre au centre. S'il était question d'une quelconque revanche.

A la vérité, nous avons bien entendu l'appel de Jacques Chirac à l'Union et à la cohérence. Aussi, il sut dire son rejet le plus vif des extrémismes et contre le racisme, et enfin contre le libéralisme qui favorise la misère partout dans le monde. D'une certaine façon, la cohérence voudrait qu'il hésite, à tout le moins, entre le Centre et son candidat plus natif de la droite, soit celui de l'UMP. Mais, ce sont bien des valeurs propres au Centre de Bayrou que le Président Jacques Chirac à mis en lien dans son discours d'adieu. Autrement dit, la situation semble plus équivoque encore et incertaine, pour qui voudrait aisément désigner le candidat qui serait le plus favorisé, et par les sondages qui viennent de mettre à nouveau tout le monde sur la ligne du départ et si près du but. Aussi, pour qui voudrait dire le candidat qui serait le plus favorisé par Chirac soi-même.

La retenue du Président pourrait signifier soit un prochain soutien à Sarkozy, mais dont il voudrait le dire d'une façon plus intimiste et moins solennelle. Soit, saurait-il laisser à Bayrou sa chance qu'il progresse encore plus avant dans cette union nationale qu'il entreprend, jour après jour. Et qu'il la constitue en fédérant déjà une autre candidate Corinne Lepage. Aussi, la retenue de Jacques Chirac pourrait-elle anticiper une mauvaise nouvelle pour Sarkozy. Comme si Chirac voulait lui éviter un affront un peu trop visible le jour de ses adieux aux Français. Toujours est-il qu'à midi où culmine la belle Ferrari singulièrement magnétique sur Canal Plus, on vit son petit sourire blond écosser littéralement un Sarkozy très ému et pour le moins inquiété par ce silence du Président qui n'annonce rien de si enthousiaste pour le candidat Sarkozy. Par le fait même de l'évitement présidentiel, qui est déjà une forme d'affront ou de petite fin de non-recevoir si l'on voulait être objectif.

Finalement, Jacques Chirac, et par le choix de ses termes plus aimantés, a-t-il bien manifesté que l'élection du Président de la République, puis le lien qui s'établit entre ce Président et les Français est une matière mystérieuse de l'affect sinon de l'amour. Et donc, que les Français choisissent avec leur coeur et non avec des raisons de stratégies toutes tendues vers le pouvoir. Nous dirions que le portrait du meilleur candidat qu'il nous donnait à entendre fut celui de Bayrou. Mais Chirac saura-t-il être fidèle à cette conception ? A l'inverse, les intérêts de clan sauront-ils, dès le lendemain de l'allocution, redresser ce lyrisme présidentiel au profit de la politique dure qui oeuvre uniquement à sa survie par toutes langues de bois.

Le Président n'a pas encore tout dit, et il exprimera son choix dans quelque jour plus favorable, comme s'il voulait enseigner quelque patience du sage à son successeur, qui ne serait pas forcément désigné même s'il était désigné...

Demian West

French Election : Who's the second man ?



In the upcoming French election, some would say we are reaching the no man's land of unpredictability. In fact, the three leading contenders -- Nicolas Sarkozy, Segolene Royal and Francois Bayrou -- are in a tight race. Meanwhile, the country's social problems increase day by day.

First of all, labor is too expensive because of lavish pension schemes. Also, French law makes it hard for enterprises to fire workers. Because of this, 300,000 French students and young people work abroad in England, as a new exodus toward a would-be paradise. At the same time, homelessness increases and a major portion of the people fear they'll become homeless too due to unemployment, despite the fact that the unemployment rate has fallen slightly the last six months. Daniel Bernard, chairman of the main retailer Carrefour, said, "Everyone is both denying decline and is obsessed by it," which is a good portrait of the French people's mood today and the stress on the elections.

There are social difficulties about immigration too. Three weeks ago, the leader of the right wing, Nicolas Sarkozy, pledged for free speech in the so-called "Charlie-Hebdo case" in the Paris Hall of Justice. In court, a judge will decide whether the inflammatory Danish cartoons of the prophet Muhammad ridiculed Islam and thus constitute "injury caused by religious slander," or were quite normal in the French tradition of caricature and free expression.

A lawyer, Georges Kiejman, read a letter written and signed by Sarkozy: "I can well understand that certain drawings can clash with the religious convictions of our Muslim citizens." However, "I prefer an excess of caricature to its absence." This speech caused a great upset in the court because Sarkozy backed a leftist satirical paper that has ridiculed him without mercy. Outside, the crowd erupted in applause and cheers against the three Muslim organizations who sued the anarchist and libertarian paper. Obviously, this is a strange reversal of ideological ground for Sarkozy of the ruling UMP party.

Sarkozy recently announced his proposal for a new "immigration and national identity ministry," which provoked a great scandal throughout the political spectrum, from the centrist Bayrou to the far-left wing. This far-right proposal will probably seduce a portion of the far-right electorate of Jean-Marie Le Pen, the fourth man in the presidential election.

Incumbent President Jacques Chirac announced on Sunday that he would not seek re-election, thus ending his 12-year presidency. The major news will be whether Chirac back Sarkozy. As the leader and favorite of the right wing candidates, and president of the UMP, Sarkozy needs Chirac's help to win. Chirac has 40 years of right wing party experience. But Sarkozy knows it will be difficult to gain Chirac's support because of the history of treachery and dirty tricks between them and their respective staffs. In fact, during the 1995 presidential campaign, Sarkozy backed the candidacy of right wing contender Edouard Balladur against Chirac. Despite this treachery, Chirac won the presidency. However, Chirac has never forgotten it.

Chirac has to acknowledge publicly his favorite candidate at a time when the battle is sharpening between the three leading contenders. Thanks to Bayrou's recent surge in the polls, he and Socialist Royal are just about tied a few points behind Sarkozy, who leads with 28 percent. Analysts predict that if Bayrou overtakes Royal and makes it to the second round of voting on May 6, he will win the election.

Demian West

Friday, March 09, 2007

La Présidence par-delà les Médias


Le fait majeur de la campagne électorale, pour la présidence de la France en 2007, serait manifestement cette montée d'une vague pour Bayrou que d'aucuns s'efforcent d'ignorer comme pour la conjurer hâtivement. D'une part, cette irruption des votes favorables au centre était-elle attendue autant qu'on feignait de ne pas y croire, dans tous les quartiers généraux à droite comme à gauche. Aussi, on y répond certainement par un recours plus ou moins conscient à des méthodes suggestives visant à produire une sorte d'effet d'indifférence pour amoindrir le phénomène. Mais, dans le même temps, cette attitude fait naturellement penser à ces sociétés qui voulaient ignorer les pires volcans juste en déjeunant dessous leur cratère et couchées dans des décors pompéïens.

Certes, le fait est brutal, quand bien même il mettrait toutes les horloges à la même heure, et sans que quiconque des trois candidats en tête puisse désormais dépasser le trio, de la sienne tête. Tous sont entre 24 et 26 % dans un petit carré de crin qui produit déjà son plus grand et meilleur effet de rasseoir les ambitions de Sarkozy et de Ségolène Royal, soit du bi-partisme et de ses satellites médiatiques. Car, il est patent que ces points gagnés dans les sondages par Bayrou ne viennent pas au bénéfice des grandes messes médiatiques, mais au contraire et à nouveau, ces progrès viennent des travaux et des réflexions conçus dans les consciences personnelles et singulières, et donc jamais moutonnières ni panurgiques.

Comme si les grandes machines médiatiques avaient lancé à la catapulte les deux candidats phares, et assez loin pour qu'ils iraient à profiter de cette ligne de force, quand ils perdraient vers la fin tout le crédit amassé par les seuls dispositifs de ces machines et du pouvoir accumulé. Ainsi, comment des personnes sensées, et il faut l'être un peu pour voter, ne verraient-elles pas qu'il y aurait là une rupture considérable, et nous dirions même violente, entre les mouvements réels du peuple réel et ce qu'on supposait être qu'un spectateur perçu comme un peuple inactif intellectuellement et même affectivement.

Cette montée des votes partisans de Bayrou, et hors des circuits médias conventionnels, est la confirmation même de la validité ou de la pertinence de la compréhension du candidat centriste qui savait manifestement où était sis le peuple auquel il s'adressait. Puisqu'il y est parvenu et aisément jusqu'à le rassembler. Quand les autres y peinent encore, tant et si bien qu'ils y passent leur temps à susciter des soutiens et plus fermement auprès d'intermédiaires, plutôt qu'ils s'adresseraient au peuple lui-même. D'une certaine façon, pourrait-on y voir quelque effet de cette accoutumance aux médias qui communiquent toujours par des systèmes de relais.


Le plus heureux dans ces développements, serait cette certitude retrouvée que nous avons désormais, qu'il existe bien une Instance qui serait ce Peuple Français et qu'on pourrait le toucher, le rencontrer et le représenter par-delà ou en contournant les médias massifs et durs. Car, ces grandes fabriques des communications ont, peut-être, oublié que les élections présidentielles étaient une rencontre rare et affective entre les espoirs de chacun et des candidats, pour choisir le plus humain d'entre-eux, du moins celui qui entendrait le mieux et au plus près nos murmures.

De la même façon, l'irruption d'une force élective dans la blogosphère participative fut-elle aussi un moteur puissant de ce contournement des médias anciens. Puisque, les grandes fabriques d'émissions clé-en-main ont démontré leur force d'inertie qui ne saurait plus donner une photo assez exacte et conforme aux mentalités et aux espérances populaires. Simultanément, les grands pouvoirs de Presse ont abordé les blogs avec nonchalance, et les grands candidats jetèrent un oeil emprunté et de loin à Bayrou. Aujourd'hui, on voit nettement s'affirmer une vraie similitude de parenté entre les maîtres-destins irruptifs du candidat centriste et de la blogosphère, qui emportent tout le théatre de la pièce résolue dans la dernière scène du dernier acte.

Finalement, les grands candidats, un peu mécaniques, ont-ils probablement confondu notre époque contemporaine avec une ère supposée techno-scientifique et donc acquise aux machines. Quand le siècle, qui s'ouvre plus encore, serait plus imprévisiblement humain. Selon la simple grandeur qui pourrait évoquer des meilleurs jours de l'âge d'or de la culture humaniste, souvent intimiste car jamais écrasante. En ce sens cet esprit qui souffle sur la campagne est-il conforme et propice au rite dedans l'isoloir. Le sanctuaire où chacun même le plus humble sera à son plein office de citoyen électeur.

Demian West

Le Généralissime US plaide la solution politique en Irak



C'est nouveau ! Le Général US, qui a été nommé par Bush en charge des derniers plans en Irak, David Petraeus vient de dire explicitement qu'il ne voyait aucune solution militaire à la guerre en Irak, comme l'annonce le Times On Line. En effet, on constate que cette déclaration vient à l'encontre des menées manifestement plus martiales de Bush.

Tout d'abord, le Général Petraeus avoue que les attaques communautaires entre sectes chiites et sunnites ne cessent point, mais qu'elles baissent toutefois en intensité meurtrière. En outre, il affirme que l'usage des troupes ne saurait servir qu'à la seule sécurité. Et que, de plus, les groupes sectaires, en postes en Irak, sont appelés nécessairement à se rencontrer pour débattre des suites de l'occupation par l'armée américaine. Ainsi, bien que Bush annonce, en toutes occasions et sur le sol du sanctuaire américain, qu'il voudrait augmenter le nombre des soldats du contingent en Irak, force nous est de constater que son représentant le plus ultime demande tout l'inverse, sur le terrain.

En revanche, le Général Raymond Odierno, qui est le second dans la chaîne de commandement en Irak, a demandé 21 500 têtes de plus, pour conforter l'emprise sur l'Irak jusqu'en 2008. Aussitôt, Petraeus lui répondit en ces termes plus surprenants : qu'il n'avait encore rien décidé pour avaliser cette mesure. Ce qui paraît contrariant, à tout le moins, quand on sait que des officiels du Pentagone ont dit avoir estimé à 30 000, le nombre des recrues utiles pour pacifier le pays, selon leur politique étrangère forcément alignée sur le plan Bush.

Par ailleurs, sur le sol américain et dans les esprits, le Congrès avance, jour après jour, vers le gel de ces renforts. Car, ils sont jugés inutiles pour une guerre qui ne semble pas moins à la traîne des enthousiasmes américains eux-mêmes. Aussi, à la tête de son armée, les propos de Petraeus viennent-ils de faire renfort non plus aux troupes en Irak mais à la politique des congressmen : "Il n'y a pas de solution militaire pour un problème à la mesure de l'Irak. L'action militaire n'est utile qu'en matière de sécurité... mais elle ne saurait y suffire. Il y faut des aspects politiques".

Pour que le lecteur puisse mettre quelque ordre dans ces événements assez approximatifs -- sinon qu'ils paraissent une politique étrangère contradictoire -- il faudrait probablement les relier aux visions méditatives sur les ruines dans l'opinion américaine. Car, le scandale de l'affaire Libby, qui a fait récemment des gorges chaudes dans l'opinion et dans la Presse, vient de révéler tout le prétexte mensonger des pseudo-armes de destruction massive que Bush avait su agiter illicitement pour envahir l'Irak de Saddam Hussein. Aussi, faut-il y ajouter le dernier scandale qui touche le FBI et qu'il montre l'esprit manoeuvrier qui règne dans les sphères du pouvoir. Puisque cette instance vient d'être accusée d'avoir outrepassé ses activités de surveillances. C'est-à-dire, sans que des autorisations préalables par la Justice lui aient été accordées pour agir et enquêter, comme l'exige la loi. Pour sa défense, le FBI prétend, un peu légèrement, que ce serait un manque de personnel qui l'aurait mené à se passer de ces autorisations légales obligatoires.

Enfin, plus globablement pourrions-nous voir dans tous ces effets de chute annoncée des entreprises Bush, les suites du refus opiniâtre du Congrès qui s'oppose, par toutes mains et en toutes occasions, à la poursuite de la politique étrangère du Président Bush, et même quand elle milite sur territoire américain. Comme si le Congrès agissait en manière de destituer Bush, mais plus indirectement. Finalement, le Congrès parvient-il lentement à ce retrait des troupes plutôt qu'à l'envoi de sang neuf américain, pour ne plus alimenter une guerre déclinée par son généralissime même.

Demian West

Thursday, March 08, 2007

Jean Baudrillard quitte l'ob-scène


Ce n'est pas un simulacre ! Jean Baudrillard est mort mardi d'une longue maladie : la vie à 77 ans. On se souvient de l'élégant diseur qui emportait les arguments en des cercles sans fins, parce qu'on sentait bien qu'il aimait retrouver les signes et les odeurs des mots. Il était le théoricien des simulacres. En errance d'idéologies politiques, que celles-ci fussent maoïste, marxiste-léniniste, trotskiste, capitaliste et droitière libérale : il cherchait à les dépasser toutes par leurs détails qui tuent. Et elles en abondaient tout du long du vingtième siècle.

Ce professeur d'allemand avait pourtant traduit Marx et Engels, ce qui est une grasse viande avec quelques vieux os dedans et du nerf retors. Et donc était-il un de ceux qui les avaient vraiment lus. Tout comme il avait lu Guy Debord, puisque toute son oeuvre en est une suite d'une dialectique si insaisissable comme une pensée devenue le plus vif poisson fluant dans l'eau médiatique. Si l'on voulait dire en quelques mots furtifs sa philosophie de la sociologie contemporaine, on dirait naturellement qu'elle fut de tout réduire aisément à l'étude des signes capitalisés puis démonétisés qui savent vider ou néantiser la réalité de notre monde en des simulacres : son maître-mot. Les simulacres dont les ultimes aveux ob-scènes furent la guerre du Koweït ou guerre du Golfe qui "n'a pas eu lieu" selon Baudrillard. Car, elle était empreinte des effets de la scène contemporaine, soit entre-tissée par les médias uniquement.

Durant les années 80 et 90, Baudrillard s'espaça en un penseur international, assez dandy provocateur de paradoxes. Si bien qu'il fut souvent maltraité de "réactionnaire", bien qu'il fut le plus post-situationniste. Il acheva son discours très-dansant par une ultime provocation, quand il avoua que le 11 septembre était probablement une sorte de fantasme très partagé dans le monde entier, ainsi qu'un passage à l'acte d'anti-américanisme. Et même, dira-t-il que jamais on n'élucidera entièrement cet événement en ses origines réelles. Puisque ce serait un désir commun social et profond, que les raisons du crash du WTC ne soient jamais élucidées. Des propos inachevés qui dérangent encore après que le philosophe nous aura quitté à son maître-instant.

Jean Baudrillard paraissait en homme fugace comme la pensée qui ne savait jamais prendre le même chemin pour dire les concepts rares. Si bien qu'on se souviendra de lui comme d'un passant abordable, tel qu'on pense un vrai philosophe de la maïeutique socratique. Le passant qui a su penser les médias en images dans un monde en devenir média lui-même. Il fut ce granditeux d'une voix très douce qui savait accompagner les plus troublants paradoxes, qu'il ne voyait point comme des apparences conflictuelles, mais en des vérités sociologiques offertes à son regard : du photographe qu'il était aussi paraventure de ses voyages.

Demian West

L'Affaire Libby ou la Fin du Règne Bush


Depuis quelques semaines, les médias américains se gavent des minutes d’un vrai roman d’espionnage débattu dans un procès contre Lewis "Scooter" Libby. En effet, ce plus proche responsable du Vice-Président Dick Cheney, vient d’être reconnu coupable d’avoir révélé publiquement le nom de l’agent "Valerie Plame" de la CIA. Ce qui constitue un crime aux Etats-Unis d’Amérique.

On saisira mieux l’ampleur et le sérieux de l’affaire, quand on aura dit que l’agent, dont le nom fut balancé à la Presse, était l’épouse du diplomate Joseph Wilson qui était en mission au Niger pour prouver que Saddam Hussein tentait d’acheter des matériaux nucléaires pour mettre en oeuvre des armes de destruction massive. Comme on le sait, cette mission devait préparer l’opinion à la guerre invasive de l’Irak. Avec cette légitime raison qu’il fallait empêcher Saddam Hussein de posséder des armes de destructions massives.

Pourtant, il arriva que le diplomate constata l’inverse et qu’aussitôt il le dit si fort que les projets de Bush en furent gravement contrariés. Tant et si bien qu’un groupe de proches du Président Bush agirent dans l’urgence d’une maison qui prend feu, en autorisant et en organisant des fuites qui devaient jeter le discrédit sur le couple Plame-Wilson et donc sur tous leurs discours, pour la raison et le but que l’on devine aisément. Puisque, la révélation de la couverture de la femme de Wilson, en tant qu’elle était un agent de la CIA, retira a fortiori toute prétention d’objectivité aux discours de Wilson contre les manoeuvres mensongères de Bush qui prétendait à se saisir de l’Irak à l’aide d’un prétexte.

Au cours des dix jours que dura ce procès, ni Libby non plus que Cheney ne furent appelés à témoigner. Mais d’autres témoins soutinrent que Libby avait entendu ces révélations du nom de l’agent Plame, au cours d’interviews et par des journalistes, qui ont tous démenti avoir jamais cité le nom de l’agent "Valérie Plame". Ce n’est pas moins qu’une peine de 25 ans que Libby risque dans cette affaire de parjure, ou de mensonge d’Etat sinon de haute trahison. Et, c’est une nouvelle épreuve qui attend Bush et sa politique moyen-orientale, qui apparaît de plus en plus constituée de manoeuvres mensongères et manipulatoires. Jusqu’à ce que cette politique, qui a tout de même mis l’Amérique en guerre pendant des années, subisse, d’ores et déjà, les décisions défavorables des tribunaux.

A la lueur des débats de Justice, toute la Presse et des jurés au procès furent convaincus que Libby n’était qu’un fusible, qui serait vite et opportunément sacrifié sur le marbre funèbre des politiques instrumentalisées. S’il n’y avait déjà de nouvelles manoeuvres qui prétendent à lui offrir quelque pardon. C’est pourquoi, toute l’Amérique attend désormais cette clémence qui viendrait tout droit du bureau ovale, pour service rendu au bénéfice du doute et du prétexte si utile au Président guerrier.

Quand, dans l’antichambre du pouvoir, on entend déjà et de façon plus claire encore, ces nouvelles armes livrées par la Justice aux démocrates de la chambre du Congrès, qui n’ont plus qu’à cueillir le pouvoir. Si tant est qu’ils en veuillent. Car, on s’interroge tout de même sur le temps qu’ils y prennent à cette affaire d’importance. Puisque, les nouvelles forces démocrates n’auront bientôt qu’à porter le dernier coup à cette fin de règne, qui s’en va déjà dans les couloirs et les limbes obscurs des plus lourdes peines.

Demian West

Tuesday, March 06, 2007

Le Masque des Stratégies Electorales




Comme un promeneur le long d'une galerie des politiques en vitrines, je me suis laissé à songer aux semaines qui viennent de filer comme le train fantôme dans le théâtre des présidentielles qui s'achèvent bientôt. Tant et si bien qu'on le regretterait presque. Puisque ces joutes surent nous tenir le scoop haut, et certes, toujours venu de biais, mais en plein dans le mille qui sut blesser la partie adverse.


En effet, on y vit les coups bas qui alimenteront les écoles de stratégies obscures de toutes neuves trahisons. D'autres errances, selon que les candidats successifs ignoraient tout au micro, de la défense stratégique nucléaire non pas de l'adversaire mais de la France elle-même. Où ai-je donc rangé les clefs de la force de dissuasion dans mon garage à silo ? Dois-je changer mon code personnel : "On vous enverra une e-mail de confirmation".


On le constate, la France serait bientôt en de bonnes mains, lesquelles auraient pris le pli pacifiste sur ce mode oublieux du nombre de nos sous-marins qui ne sont guère utiles en ville. Le plus important étant de gérer les conflits internes à la France, un autre mot pour la banlieue hors les murs de Paris. Pas la banlieue verte et moussue buissonnante. Non ! la banlieue des affrontements confessionnels entre mahométans et les autres. Des feux que Sarkozy n'allumerait et n'inciterait jamais. Puisqu'il a su fédérer jusqu'à Glucksmann soi-même, l'antique sartrien qui a changé subrepticement de rive...comme un suicide moral. Où l'on devine que Bush a d'autres missiles d'alliés en batterie en Europe, et pas seulement en Pologne, mais à Paris.


Comme pour y résoudre le conflit moyen-oriental mais tout par-dessus le peuple français.
Ségolène Royal s'efface lentement, derrière le mur opaque des éléphants avec leurs grandes masses devant, et si serrées par un rassemblement dense mais tout par le tremblement. Si bien que la lumière ne passe plus. A la vérité, il fallait vite oublier l'aura de féminité qui sut justifier et légitimer un temps cette candidature de Ségolène Royal, aussitôt retombée. Tout pareille à ce qu'on nomma il y a peu, une erreur de casting qui avait désigné Catherine Trautman Ministre de la Culture, en des temps si reculés qu'ils y restent.


Sur la grande roue de la fortune du tracteur, Bayrou vient d'outrepasser les 20% comme on l'attendait : il fait donc son chemin. Et Le Pen va très vite mettre le renard dans le poulailler, pour secouer tous ces ballotages qui savent animer les journées des Français désenchantés. Le grand deal va mettre en branle son bouquet final quand tous les coups d'artifices seront permis. Car, nous approchons de la petite fenêtre précieuse dans le théâtre du démasqué un peu vénitien et factice. C'est un oculus du temps, par lequel les stratégies couvertes vont apparaître hors du bois. Pour dévoiler leur vraies natures des candidats et de leurs satellites lancés à la pêche et aux désinformations savantes.


Ainsi, nous verrons bientôt et nous lirons comme des fichiers ouverts tous les lustres feints de la politique. D'une part, nous verrons le coming-out de ceux qui soutenaient Bayrou mais juste pour écarter Royal, c'est-à-dire tout pour servir ouvertement leur maître Sarkozy des dernières semaines. D'autres plus socialistes qui se sentent déjà tellement en flair d'échec, qu'ils se jetteront au chevet d'un nouveau roi, quel qu'il soit. Selon la pente naturelle et cultivée des courtisans qui allèrent jadis au lever d'Orléans, le jour même que Louis XIV était encore chaud au bout de sa jambe froide et morte gangrènée.


Bien qu'on le sache toutes ces trahisons et feintises depuis les récits très-antiques, on est toujours saisi d'un grand effroi quand les faits nous les enseignent à nouveau et à reprises, sans mots. Que la politique reste un art qui se pratique toujours le corps chaud mais la tête froide. Aussi, les Etats ne se laissent-ils jamais prendre ni mener par des faibles ou des instables, mais par des personnes et des étoiles ou destins les plus calmes et fermement fixes, dont l'orbe avance lentement.


Finalement, ne choisit-on pas ce plus solide pour notre bonne gouverne commune et pour la constance des politiques, par-delà les humeurs individuelles qui nous jetteraient dans autant de tempêtes hasardeuses.


Demian West

Culture Blogosphérique




C'est un coup de foudre internétique que la revue "Technikart" a jeté dans la blogosphère, en plaçant Quitterie Delmas à la fonction pressentie de Ministre de la Culture. Sur son blog, l'intéressée dit en avoir reçu un éloquent fou rire quand elle apprit la nouvelle. Pourtant, la chose ne paraît pas si révolutionnaire et nous dirions même qu'elle viendrait tout naturellement à l'esprit aisé aux pratiques culturelles.


Voyez : le centriste Bayrou s'était opposé à la loi DADVSI, en plein débat du parlement. Dans un mouvement rare du centre qui s'était rallié aux socialistes. Pour le coup d'une loi hâtivement imposée et qui reste donc toujours en chantier dans l'esprit du public qui vote tantôt. Car, dans ce débat autour de la société de l'information, on y causait d'un monde en mouvement qui s'espace sur les réseaux qui sont mis en plants et qu'ils changent déjà tout notre environnement culturel, au jour la journée. Ce pendant, qu'on tentait à l'Assemblée d'en figer les régles et toutes les formules de loi, qui seront certainement désuètes, à la saison prochaine. On installa des DRM pour juguler sinon pour maîtriser les oeuvres sur leurs supports mêmes. Et simultanément, toutes les façons de diffuser les oeuvres artistiques étaient-elles expérimentées dans le Marché, comme il convient depuis que le monde s'est capitalisé en toutes ses manifestations culturelles. Les licences "Creative Commons" ne permettent-elles point, d'ores et déjà, de diffuser les oeuvres avec ce double avantage de faire soulever la notoriété de l'auteur à une échelle inconnue jusque-là, et pour de plus nombreux artistes qui peuvent ainsi augmenter leurs revenus, en peu de temps ?


Ces questions des richesses et contenus culturels exigent qu'elles soient appréhendée, sinon qu'elles seraient résolues : par des personnes qui se savent les pratiquer quotidiennement dans l'espace internet. Par ailleurs, on constate, par le fait de société, qu'il s'agit d'une problématique de la jeunesse. Puisque, c'est du monde futur qu'il s'agit, et que nous le représenterions même comme une planète virtuelle composée d'une atmosphère culturelle qui descendrait sur nous depuis l'immatériel. Et que cette atmosphère irait, non-pas à changer le monde entier, mais à le basculer en un tournemain dès que le point de non retour serait atteint, et sans plus de ressource de retour vers l'ancien monde. C'est donc la marque même de ce nouveau siècle qui s'est ouvert sur un événement diffusé mondialement partout et dans le même temps. Le même jour, par le biais des communications qui ont ainsi accéléré notre temps et l'évolution même de nos mentalités, dès 2001.


Il faut y comprendre que la culture contemporaine, est une sorte de réflexion de nous-tous-mêmes entre-tissés comme un monde entier pris dans la simultanéité des médias. Car la technologie et les arts ont su réunir tous les médiums et les médias en un vaste espace qui a su fusionner toutes les relations : l'internet. Et aussi les arts et les sciences ont-ils su fusionner tous les dispositifs en un seul objet comme un troisième oeil technique : le portable (computer ou téléphone). Et là le temps s'y précipite. Comme l'espace y gicle en une neuve ubiquité. Qui d'écrire un article à Paris, quand la rédaction à New York est quasiment à buzzer dans sa pièce d'à-côté, du moins c'est l'impresssion vive que procure l'espace internet. Qui encore d'écrire le jour à Paris et son article paraît en orient la nuit, aussitôt l'article revient vers Paris pour y être cité sans qu'on sache plus que l'auteur était parisien et qu'il écrivait en anglais. Tout se précipite en un même espace du temps ! Et gare à qui ne saurait appréhender ce nouveau temps de l'ubiquité internétique. Il serait comme confiné dans l'espace réduit d'une neuve ruralité à la traîne d'un monde entier.


Dans le théâtre politique, la démocratie s'y joue-t-elle le matin. Quand on doit la remettre sur le tapis rouge ou vert du serein vespéral mais participatif, dès le soir et pour la nuit des longues veilles. Et donc, faut-il y avoir un peu baigné dans ce média vif de ce monde jeune. Car il a ses nerfs en pelotes si neuves qu'elles exigent des réactions mues par une électricité et des nouveaus usages plus fusionnels de notre temps.


Comme la réaction de Quitterie, quand elle s'est opposée, toute dressée sur les pointes de sa sincérité, contre les rapports bousculeux des technocrates qui voudraient museler ou, mieux-disant, qui voudraient contrôler, soit encore poser des labels comme des verrous sur l'information : qui est la brique même ou l'oeuvre de la culture contemporaine. Les prises de positions franches, de Quitterie Delmas pour alerter l'opinion contre ces menées frileuses et conservatrices, ont été bien-reçues par des lecteurs d'AgoraVox. Si attentifs et jaloux qu'ils étaient de leurs libertés fondamentales d'expression, en toute maturité citoyenne. Le succés de l'article-manifeste de Quitterie la rendit aussitôt crédible pour qu'elle puisse garantir le maintien des valeurs culturelles fondamentales que sont la liberté de l'expression; aussi l'expansion des expressions internétiques qui sont constitutives de la société et de la culture contemporaines.


C'est raison pour laquelle, le journal "Technikart" a certainement bien-pensé, en toute connaissance de cause, que le discours intentionnel de Quitterie Delmas était le plus favorable pour amener à ces transformations vers la société de l'information. Et dans un vaste débat entre intervenants qu'elle saurait aisément rallier dans la sphère technico-artistique. Puisque, ce sont les conceptions même de ce qu'est une oeuvre d'art qui vont à changer, et qu' il y faut des esprits neufs pour le comprendre, et surtout en pleine toile du Ministère de la Culture.


Demian West

Saturday, March 03, 2007

French Election : The "Third Man" for President


As we enter the last 50 days before the two ballot rounds of the French presidential elections, the former "third man," Jean-Marie Le Pen, is making his bid to rise once again as a serious contender for the presidency. He is currently in fourth place in the polls, at around 12 percent, although he is struggling to receive the requisite 500 signatures from elected officials as required by the constitution.

Le Pen founded the "Front National" in 1972 as the main party of the far-right. Their policy platform strongly advocates immigration control and restrictions. Recently, Le Pen pledged to reintroduce the death penalty to France, just days after the French constitution was amended to outlaw it completely. Le Pen is an extremely conservative candidate campaigning for censorship in arts and in communication and calling for French economic protectionism that veers towards hard-line "Euro-skepticism."

The question is whether Le Pen can pass the first round and upset the balance of the elections. In 2002, Le Pen had been in sight of the presidency when he shocked political observers by making it to the second round. A far-right extremist, Le Pen is sometimes called a neo-fascist. He likes to provoke outrageous situations through inflammatory speeches castigating uncontrolled immigration mixed with anti-Semitic speeches, which he claimed, scandalously, "can be funny." He has been accused of Holocaust denial several times, of xenophobia and historical revisionism, too.

Furthermore, he has made friends and supporters of the anti-Semitic comedian Dieudonne M'Bala M'Bala. One can see albeit the Front National or the far-right extremist party has opened their doors to include some ethnic minorities, they favor an anti-Semitic ideological hard-line policy of hate and exclusion of foreigners and other ethnic minorities.

Le Pen has found a lot of firm support in the provinces among the ordinary people who live near the borders of France; areas where it is easy to conjure up fantasies of an invasion of foreigners. Le Pen has captured a slice of the French electorate all along the terrestrial borders from the north near Lille, to the east and downward into the south of France. On the other hand, Le Pen already seems to have been defeated by the upsetting popularity of the new "third man" Francois Bayrou. According to the polls the centrist candidate is quite possibly the future president of France.

The campaigns of favorites Sarkozy and Royal have been bogged down again by new allegations about property scandals. Sarkozy is particularly affected by the allegations. As a matter of fact the French people seem to be disgusted by all the scandals and provocative speeches, and are waiting for something new in the political theater. They want politicians to behave in a more honest and humane way, doing without the usual dirty tricks and attempts to bully their opponents.

Meanwhile in the run up to the April and May ballots, the eyes of the French people will be on the polls and there will be some depressing speculations. The question the French people will face is should they choose Le Pen or Bayrou? It's the first campaign in which the "third man" could really win the presidential challenge, despite the tradition of the "third man" as the loser.

In the former presidential races, the Trotskyist Arlette Laguillier was cast in this hopeless role. Then in 2002, the left-wing and nationalist Jean-Pierre Chevenement was also pigeonholed by the mainstream media as the "third man".

Nevertheless, one must not forget the first round of 2002, when Jean-Marie Le Pen threw a seemingly stronger contender, the socialist candidate Lionel Jospin, out of the political theater for five years.

Demian West

Friday, March 02, 2007

French Election : The Centrist Wave


In the French presidential election, Jose Bove is the leader of the coalition of left-of-left parties, which includes a coalition of dissidents of the socialist party, intellectuals, left-wing activists, the anti-globalization movement and other small parties. He is the charismatic founder of the "Confederation Paysanne," a union of militant farmers, and the star of the anti-globalization movement. As such, Bove announced his candidacy on French television, pledging for his hard-line, anti-capitalist policy.

This anti-globalization coalition is a real force. In a referendum in 2005, it sharply defeated the proposals of the European Constitution, despite the united bipartisan front of the great parties of the right and the left. But Bove has so far failed to gather the signatures he needs to be placed on the ballot. What's more, he may be facing a prison term for destroying genetically modified crops.

On the socialist front, even though the large participatory debates-by-Internet has brought in tens of thousands of new members -- mostly young bobos and yuppies without great fluency in political ideas -- socialist candidate Segolene Royal's bid for the presidency is a battle on several fronts: against the male competitors from her own camp and campaign staff, and against the whole Trotskyist front of the widespread left-of-left wing.

Further, center party (Union for French Democracy) leader Francois Bayrou has welcomed the socialist's issues and proposals because Royal borrowed her program from her model Tony Blair and his "Third Way," which is centrist oriented. Bayrou even went so far as to say that he could lead with a socialist prime minister, a very new political gesture in France. In fact, Royal had to change her positions to secure her nomination for the socialist candidacy. She campaigned against gay marriage, and lost their votes, despite the fact that 70 percent of the French people support same-sex marriage. Because of this, she has rallied to this proposal. Moreover, when she was family minister in Jospin's government, she called "pro-condom" advertisings "pornographic" and said she would back some censorship of Catholic religious policy.

Fifty days before the April-May ballot and we are still far from seeing uncritical coverage of Royal in the media -- the same media that helped her lockup leadership of the socialist party over former culture minister Jack Lang, a very popular figure, and the witty former prime minister Laurent Fabius. Both Lang and Fabius are dandies and veterans of the Socialist Party. Royal won easily because they were hampered by revelations of dirty tricks and affairs, just as Dominique Strauss-Kahn, the leader of the party's right wing, has been mired in financial scandals.

As for the staff of the socialist campaign, some have said that Socialist Party boss Francois Hollande could be branded by accusations of inflating membership rolls and vote fraud, and of influencing local bosses of the Socialist Party. Furthermore, Hollande, Royal's life partner, controls firmly but excessively the whole party apparatus.A month ago, Royal had to dismiss her campaign spokesman, Arnaud Montebourg, because when asked on television what he thought was Royal's sharpest defect, he replied, "her partner" -- meaning Hollande. All the leaders of her campaign staff have been making similar "gaffes" as if playing a game of lose-the-battle.

For many voters on the left, the Socialist Party has become a sort of centrist force. The only question is whether to hold on to reach the presidency, or join the centrist coalition backing Bayrou. Moreover, whereas right-wing candidate Nicolas Sarkozy went to London to receive the enthusiastic embrace of Tony Blair, the most famous centrist in Europe, Royal has never met her political model.

Obviously, many deep streams are feeding this idea of a centrist coalition. One can feel easily this swelling wave leading Bayrou to the presidency.

Demian West