Wednesday, August 06, 2008

La révolution virtuelle n'aura pas lieu

On n'a jamais vu autant de révolution et de révolutionnaires que sur le web. C'est là qu'ils se rassemblent tous et dans le même temps, qu'ils se ressemblent tous dans le grand moniteur de la fête oktobrée. Certains épluchent le calendrier en des peltries de billets assassins du pouvoir et meurtriers des deux ou trois familles qui se le partagent à coups de fourchettes plantettes dans le gâteau dans l'obscurité des vieilles familles.

Certes, ça évoque 1789 comme un replay des Twin Towers qui ne cessent de tomber puis de se redresser par la vertu des frères Lumière et leur cousinage Guy Lux de la Big Broza entreprise. Tous les jours, des résistants autoproclamette ne laissent pas de faire paraître leurs pamphlets sur les sms en maraude. Et très facilement dans les rédactions citoyennes, qui laissent passer les copiés/collés de la Presse habile soit professe.

Pourtant, il faut bien reconnaître que plus la révolution monte et gronde sur le net, et plus elle déserte les rues. Où elle devrait tout-de-même se mettre en oeuvre, si elle voulait vraiment aveindre à quelque succés de politique. Et c'est tout l'inverse qui se produit. Nous assistons, ce jourd'hui, à une révolution tout ce qu'il y a de plus virtuelle : sans prise de Bastille, sans émeute, sans culotte quand même, sans effet, en deux mots : sans révolution.

Tout se passe comme si la transposition nécessaire de la révolution ou de la contestation sur le net annulait sa vocation, et par là-même favorisait les seuls intérêts des gouvernants ou des privilégiés, selon le lexique révolutionnaire qui aiguise sa plume de lame. Aussi, plus les billets sont-ils outranciers et revanchés, et plus ils sont aussitôt aliénés de leur charge même, et dès leur parution. Il faut dire que le nombre et le mode systématique ennuient plutôt qu'ils perceraient le tégument du pouvoir, entre chair et cuir.

De nos jours, le pire ennemi ou adversaire de tous est l'ennui. Et le révolutionnaire est assez désuet surtout quand il passe à la telly. Et quand il se répète, il devient chiant comme une brouette qui couine de la roue du bagne. En d'autres termes, ceux qui pensent que le net serait un nouveau mode plus propice pour diffuser les neuves idées voltairiennes de notre siècle, ils se plantent gravement depuis au moins deux ans qu'il ne se passe rien et que la droite gouverne assez tranquillement. Il suffit de sortir dans la rue pour le constater...

C'est pareil aux temps babyloniques : cettui qui cause trop finit par se poster au carrefour avec sa pancarte qui dit rien et plus personne ne le voit à force de répétition des jours contestataires. On ne s'en souvient de cet homme-sandwiche que 30 ans passés, quand les vieux films des viokchos sont sortis des cartons, et qu'en le voyant sur le DVD black and white, on s'écrie :

"He tu t'souviens de c'gars-là qui était là tous les jours pour dénoncer le maire ou j'sépuki, qu'est-ce qu'il est devenu ?"

--"ben il est mort forcément ou à l'asile."

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