Tuesday, November 13, 2007

Le cas Kerik afflige Giuliani




Monsieur R. Giuliani a un gros caillou dans sa chaussure droite. En effet, le candidat républicain, à la Présidence 2008 des Etats-Unis, est mouillé dans un procès fleuve qui accuse sa proche lieutenance policière à la ville de New York. Bernard B. Kerik est un protégé de la première heure de Giuliani. Il a accédé aux postes les plus prestigieux de l'échelle policière des Etats-Unis et même jusqu'en Irak. Par les manoeuvres de Giuliani qui firent épaule à l'homme qu'on présente, aujourd'hui, en mafieux dans le tribunal de White Plains où il est jugé pour un moment.

Kerik est accusé de fraude fiscale, de corruption et de mensonge durant ses emplois du premier flic américain pour des plus hautes instances de l'Etat. Il risque 142 ans de prison et des sommes inouïes à couper le souffle en réparation. Kerik fut pressenti pour diriger le Homeland Security. Il dut abandonner cette prétention, à cause d'un petit mensonge au sujet d'une nounou qu'il omit de déclarer au fisc. Et il suffit à la Justice qu'elle tirât ce petit fil pour que tout l'édifice tombât des magouilles invraisemblables de ce parvenu de la sphère politicienne new-yorkaise.

C'est simple et on comprendra aisément la chute, quand on aura dit que Kerik se faisait payer un somptueux appartement dans les quartiers chics à 9000 $ par mois, versés par un "camarade" d'une société proche de la mafia et qui voulait obtenir des contrats de la ville de New York. Et ce n'est qu'un exemple de ses louches entregents.

Encore, Kerik mit des inspecteurs de la police new-yorkaise sur la chasse d'un portable qu'une de ses maîtresses avait perdu. L'ingrate le quitta quand même, lorsqu'elle comprit que Kerik planquait une rivale dans un appartement si proche et dans le même bâtiment où elle résidait. Et que ces appartements étaient en principe accordés, par la ville, aux rescapés du 11 septembre 2001. C'est le coup dur pour la marque du héros Giuliani, qui communiquait sans cesser autour des événements du 11/9, à l'approche des scrutins présidentiels.

Ce n'est pas tout. Kerik a joué un rôle déterminant, auprès de Bush, dans la décision d'attaquer l'Irak après le 11/9. Quand l'Irak n'avait joué aucun rôle dans le crash du WTC. Par ailleurs, après le conflit, il s'est rendu plusieurs mois en Irak, pour y refonder une police sur le modèle américain. Puisqu'il était devenu une éminence de la sécurité nationale. Et tout par le biais et les conseils appuyés de Giuliani, l'ancien Maire de New York, qui avait pourtant oeuvré exemplairement pour abaisser la criminalité à Manhattan.

Sur son chemin du retour d'Irak, Kerik ne manqua pas de visiter le Roi de Jordanie. D'une façon si entreprenante, que le roi fit aussitôt appel aux services de la société privée Kerik, de conseils en toutes polices et renseignements cachés. C'est ainsi que ce Kerik du Bronx parvint à étendre sa conception douteuse de la pratique policière. Depuis, les beaux quartiers de New York, en traînant dans Washington auprès de la White House, et enfin pour envahir le Moyen Orient, dont il admire, dans ses "Mémoires", les châtiments réservés aux voleurs. Dès lors qu'on leur coupe la main.

C'est probablement pour cette raison, que Kerik gardait les mains bien serrées pendant la séance de Justice à White Plains. Car, il vient de mettre une pagaille monumentale dans la campagne de Giuliani. Puisque ce procès va durer au moins un an, au Tribunal et dans les mainstream medias. C'est-à-dire qu'il va s'étendre le temps des élections du futur Président, qui ressemble de moins en moins au portrait de Giuliani. On l'aura compris.

Souvenons-nous, que le petit Giuliani est né dans un milieu très marqué par la mafia. Et qu'il sut, par force de travail et de rigueur, s'extraire de cette condition pour devenir le procureur même du crime mafieux à New York. Enfin il devint le maire de cette ville, puis le candidat a la direction du pays.

Il y a peu, Giuliani reçut le soutien de Pat Robertson le télévangéliste, et malgré sa politique pro-avortement qui allait contre tous les dogmes des religieux. Les affaires semblaient bien reprendre, en raison du vent de panique qui soufflait les religieux vers le seul candidat républicain qui eût encore une chance de vaincre. Mais, le cas Kerik changera certainement toute la donne politique de cette campagne et tout au long de l'année 2008.

Giuliani a dit récemment dans une allocution de campagne, qu'il saurait donner à nouveau une figure majestueuse et vertueuse à tout le pays, comme il le fit pour New York. Aussitôt assis sur le cas Kerik pour donner l'assaut, les adversaires démocrates de Giuliani, ne manquèrent pas de souligner qu'il a manifestement perdu tout jugement quand il défend encore, un tant soit peu, Kerik. Et après que Giuliani l'avait nommé et soutenu toutes ces années des fraudes. Et pis encore, quand on sait que Kerik était soupçonné depuis des années, et que Giuliani en savait assez pour agir avant qu'il ne soit trop tard pour son fauteuil tremblant à la White House.

Demian West

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