Thursday, November 15, 2007

Sarkozy change l'Amérique




Les lendemains de la visite de Nicolas Sarkozy aux Etats-Unis sont analysés d'une façon assez tranchée entre les deux cultures en présence. Il ne fait aucun doute que Sarkozy a reçu des hommages appuyés et non feints par une Amérique très émue par l'amour qu'elle suscite plus que par celui qu'elle ressent. Et en France, la symétrie semble plus équivoque.

Dans la presse américaine, on fait de nombreuses tentatives d'explications des coutumes étranges de l'opinion française. Depuis New York jusqu'à Washington et Chicago, on s'étonne des palabres et retenues qu'on lit dans "Libération" qui est stigmatisé comme un journal quasiment guevariste. C'est une façon assez courtoise, que la presse américaine se donne pour secouer les Français, qui ne suivraient pas tant leur Président qu'ils ont tout de même élu.

On reconnaît le ton modéré du journal "Le Monde" mais toujours sur le mode de la déception. Les journalistes américains supposent même que Sarkozy se fut déplacé comme en avant-garde de la nouvelle politique qui s'espacera dans les cinq années qui viennent, un peu entamées. Et une politique qui serait menée par-delà les grèves contestataires, les obstructions ouvrières, et les harangues injurieuses des matelots à la Mac Orlan.

Seul, le Figaro surnage dans cette traversée vers les Amériques. Et la presse new-yorkaise se gausse un peu, non pas de la Présidence de Sarkozy, mais du Peuple Français qui semble ne pas vouloir ce qu'il élit, et à si peu de distance de quelques mois. On comprend que Sarkozy emporterait bien des suffrages aux Etats-Unis, puisqu'il y nage en plein espace ou vers la dernière frontière de son idéal de jeunesse et d'homme parvenu au faîte de sa puissance. Car qui pourrait en dire autant, et avoir été salué par des standing ovations à reprises au Congrès des USA ? Qui saurait évoluer avec une telle aisance, entre un divorce, des chicanes et parfois injurieuses sinon ordurières de la contestation ? Lequel politicien pourrait affirmer et imposer une politique (serait-elle bonne ou mauvaise) avec autant d'aplomb et de conviction dans un seul homme ?

Très peu d'hommes et politiques ont cette charge qui peut transformer les destinées. C'est probablement ce qui séduit le Peuple américain. Car Sarkozy et ce voyage, en sorte d'émigrants de la pensée ou de la politique française, semblent incarner réellement tous les mouvements fondateurs de ce qu'est l'Amérique. Le champ ou le bon lieu où celui qui croit en son idéal peut le réaliser. C'est comme si Sarkozy était allé aux origines, pour y trouver la source qui saurait alimenter son travail de transformation de la société française. Dans ses profondeurs aux lueurs bien accrochées aux grands bateaux échoués de la gauche trotskiste déchirée par elle-même.

Sarkozy serait une preuve vive et agitée même, qu'on ne change pas la politique par la mise en branle de tout un appareil. Mais par le mouvement d'une pensée ou d'une action qui sait habilement pénétrer dans le mou des appareils anciens et usés des politiques désuètes, qui s'effondrent à mesure que la traîne du nouveau pouvoir avance et se diffuse dans les tissus morts des idéologies collectivistes et populistes qui ont ruiné le XXè siècle.

C'est peut-être le Sarkozysme qu'on voit avancer, à l'ensuite du Gaullisme, et sans qu'il s'inquiète jamais d'aucune critique. Et qu'on le louera peut-être pour cette raison active même dans peu de temps. C'est nouveau! Car, il faut bien le reconnaître, il réussit là où combien d'autres avaient échoué. A tel degré, qu'il a su agir réellement dans le chaudron où la politique américaine et donc universelle se cuisine. Par tous les pièges de la séduction (ce qu'il nomme l'ouverture) qui se laissent happer, pour mieux entrer dans la place au risque d'être avalé. C'est le vieux coup très antique d'Ulysse et son cheval de Troie. On supposera donc, que Sarkozy est entré aux Etats-Unis pour mieux agir depuis les entrailles chaudement sentimentales de la proie consentante.

Pourquoi les USA, et surtout le Peuple irakien, n'auraient-ils pas besoin de cette french touch apaisante de la neuve politique directe et mouvante, apparemment bidouillée par Sarkozy dans son labo ? Et d'après les plans ouverts que Bayrou avait laissés à la collectivité, après sa défaite en guise de victoire effacée. Il n'en reste pas moins que c'est l'élément people assez centralisateur selon Sarkozy, qui sait être le ciment de cette politique empruntée à Bayrou. Mais que le leader centriste la voulut trop rurale ou périphérique.

Quand c'est d'un centre puissant dont la France avait profondément le désir. On pourrait même oser que, si Sarkozy n'avait pas engagé cette politique bricolée dans le neuf, on verrait probablement Ségolène ou Bayrou la mener un tant soit peu, si l'un ou l'autre avaient emporté les élections en France. Car finalement, ces changements étaient dans l'air du temps.

D'une certaine façon, la France a pu donner son choix pro-Démocrate pour le scrutin des Présidentielles aux Etats-Unis, et depuis la chaire même du Congrès. Ce qui n'est pas rien, et même ce qui est majeur et déterminant, sinon de la puissance souveraine retrouvée. Ainsi, dans toutes les affaires humaines, tout est changeant et selon le point de vue que chacun voudra choisir... Quand l'histoire, que nous voyons passer vive devant nos yeux, fera le dernier tri.

Demian West

2 comments:

Anonymous said...

Je voulais simplement vous remercier de votre visite chez moi et de votre commentaire sur la corrida et puis j'arrive chez vous et je découvre un blog vraiment captivant.
Je vais immédiatement vous mettre dans mes liens car c'est les blogs intelligents sont une denrée rare.
Je reviendrai chez vous, c'est sûr.
Je vous souhaite un bon week-end.

Anonymous said...

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Nous souhaitons découvrir des avancées dans les droits de l'homme pour un avenir meilleure alors Sarko et Bush au travail.