Tuesday, March 06, 2007

Culture Blogosphérique




C'est un coup de foudre internétique que la revue "Technikart" a jeté dans la blogosphère, en plaçant Quitterie Delmas à la fonction pressentie de Ministre de la Culture. Sur son blog, l'intéressée dit en avoir reçu un éloquent fou rire quand elle apprit la nouvelle. Pourtant, la chose ne paraît pas si révolutionnaire et nous dirions même qu'elle viendrait tout naturellement à l'esprit aisé aux pratiques culturelles.


Voyez : le centriste Bayrou s'était opposé à la loi DADVSI, en plein débat du parlement. Dans un mouvement rare du centre qui s'était rallié aux socialistes. Pour le coup d'une loi hâtivement imposée et qui reste donc toujours en chantier dans l'esprit du public qui vote tantôt. Car, dans ce débat autour de la société de l'information, on y causait d'un monde en mouvement qui s'espace sur les réseaux qui sont mis en plants et qu'ils changent déjà tout notre environnement culturel, au jour la journée. Ce pendant, qu'on tentait à l'Assemblée d'en figer les régles et toutes les formules de loi, qui seront certainement désuètes, à la saison prochaine. On installa des DRM pour juguler sinon pour maîtriser les oeuvres sur leurs supports mêmes. Et simultanément, toutes les façons de diffuser les oeuvres artistiques étaient-elles expérimentées dans le Marché, comme il convient depuis que le monde s'est capitalisé en toutes ses manifestations culturelles. Les licences "Creative Commons" ne permettent-elles point, d'ores et déjà, de diffuser les oeuvres avec ce double avantage de faire soulever la notoriété de l'auteur à une échelle inconnue jusque-là, et pour de plus nombreux artistes qui peuvent ainsi augmenter leurs revenus, en peu de temps ?


Ces questions des richesses et contenus culturels exigent qu'elles soient appréhendée, sinon qu'elles seraient résolues : par des personnes qui se savent les pratiquer quotidiennement dans l'espace internet. Par ailleurs, on constate, par le fait de société, qu'il s'agit d'une problématique de la jeunesse. Puisque, c'est du monde futur qu'il s'agit, et que nous le représenterions même comme une planète virtuelle composée d'une atmosphère culturelle qui descendrait sur nous depuis l'immatériel. Et que cette atmosphère irait, non-pas à changer le monde entier, mais à le basculer en un tournemain dès que le point de non retour serait atteint, et sans plus de ressource de retour vers l'ancien monde. C'est donc la marque même de ce nouveau siècle qui s'est ouvert sur un événement diffusé mondialement partout et dans le même temps. Le même jour, par le biais des communications qui ont ainsi accéléré notre temps et l'évolution même de nos mentalités, dès 2001.


Il faut y comprendre que la culture contemporaine, est une sorte de réflexion de nous-tous-mêmes entre-tissés comme un monde entier pris dans la simultanéité des médias. Car la technologie et les arts ont su réunir tous les médiums et les médias en un vaste espace qui a su fusionner toutes les relations : l'internet. Et aussi les arts et les sciences ont-ils su fusionner tous les dispositifs en un seul objet comme un troisième oeil technique : le portable (computer ou téléphone). Et là le temps s'y précipite. Comme l'espace y gicle en une neuve ubiquité. Qui d'écrire un article à Paris, quand la rédaction à New York est quasiment à buzzer dans sa pièce d'à-côté, du moins c'est l'impresssion vive que procure l'espace internet. Qui encore d'écrire le jour à Paris et son article paraît en orient la nuit, aussitôt l'article revient vers Paris pour y être cité sans qu'on sache plus que l'auteur était parisien et qu'il écrivait en anglais. Tout se précipite en un même espace du temps ! Et gare à qui ne saurait appréhender ce nouveau temps de l'ubiquité internétique. Il serait comme confiné dans l'espace réduit d'une neuve ruralité à la traîne d'un monde entier.


Dans le théâtre politique, la démocratie s'y joue-t-elle le matin. Quand on doit la remettre sur le tapis rouge ou vert du serein vespéral mais participatif, dès le soir et pour la nuit des longues veilles. Et donc, faut-il y avoir un peu baigné dans ce média vif de ce monde jeune. Car il a ses nerfs en pelotes si neuves qu'elles exigent des réactions mues par une électricité et des nouveaus usages plus fusionnels de notre temps.


Comme la réaction de Quitterie, quand elle s'est opposée, toute dressée sur les pointes de sa sincérité, contre les rapports bousculeux des technocrates qui voudraient museler ou, mieux-disant, qui voudraient contrôler, soit encore poser des labels comme des verrous sur l'information : qui est la brique même ou l'oeuvre de la culture contemporaine. Les prises de positions franches, de Quitterie Delmas pour alerter l'opinion contre ces menées frileuses et conservatrices, ont été bien-reçues par des lecteurs d'AgoraVox. Si attentifs et jaloux qu'ils étaient de leurs libertés fondamentales d'expression, en toute maturité citoyenne. Le succés de l'article-manifeste de Quitterie la rendit aussitôt crédible pour qu'elle puisse garantir le maintien des valeurs culturelles fondamentales que sont la liberté de l'expression; aussi l'expansion des expressions internétiques qui sont constitutives de la société et de la culture contemporaines.


C'est raison pour laquelle, le journal "Technikart" a certainement bien-pensé, en toute connaissance de cause, que le discours intentionnel de Quitterie Delmas était le plus favorable pour amener à ces transformations vers la société de l'information. Et dans un vaste débat entre intervenants qu'elle saurait aisément rallier dans la sphère technico-artistique. Puisque, ce sont les conceptions même de ce qu'est une oeuvre d'art qui vont à changer, et qu' il y faut des esprits neufs pour le comprendre, et surtout en pleine toile du Ministère de la Culture.


Demian West

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