Tuesday, March 06, 2007

Le Masque des Stratégies Electorales




Comme un promeneur le long d'une galerie des politiques en vitrines, je me suis laissé à songer aux semaines qui viennent de filer comme le train fantôme dans le théâtre des présidentielles qui s'achèvent bientôt. Tant et si bien qu'on le regretterait presque. Puisque ces joutes surent nous tenir le scoop haut, et certes, toujours venu de biais, mais en plein dans le mille qui sut blesser la partie adverse.


En effet, on y vit les coups bas qui alimenteront les écoles de stratégies obscures de toutes neuves trahisons. D'autres errances, selon que les candidats successifs ignoraient tout au micro, de la défense stratégique nucléaire non pas de l'adversaire mais de la France elle-même. Où ai-je donc rangé les clefs de la force de dissuasion dans mon garage à silo ? Dois-je changer mon code personnel : "On vous enverra une e-mail de confirmation".


On le constate, la France serait bientôt en de bonnes mains, lesquelles auraient pris le pli pacifiste sur ce mode oublieux du nombre de nos sous-marins qui ne sont guère utiles en ville. Le plus important étant de gérer les conflits internes à la France, un autre mot pour la banlieue hors les murs de Paris. Pas la banlieue verte et moussue buissonnante. Non ! la banlieue des affrontements confessionnels entre mahométans et les autres. Des feux que Sarkozy n'allumerait et n'inciterait jamais. Puisqu'il a su fédérer jusqu'à Glucksmann soi-même, l'antique sartrien qui a changé subrepticement de rive...comme un suicide moral. Où l'on devine que Bush a d'autres missiles d'alliés en batterie en Europe, et pas seulement en Pologne, mais à Paris.


Comme pour y résoudre le conflit moyen-oriental mais tout par-dessus le peuple français.
Ségolène Royal s'efface lentement, derrière le mur opaque des éléphants avec leurs grandes masses devant, et si serrées par un rassemblement dense mais tout par le tremblement. Si bien que la lumière ne passe plus. A la vérité, il fallait vite oublier l'aura de féminité qui sut justifier et légitimer un temps cette candidature de Ségolène Royal, aussitôt retombée. Tout pareille à ce qu'on nomma il y a peu, une erreur de casting qui avait désigné Catherine Trautman Ministre de la Culture, en des temps si reculés qu'ils y restent.


Sur la grande roue de la fortune du tracteur, Bayrou vient d'outrepasser les 20% comme on l'attendait : il fait donc son chemin. Et Le Pen va très vite mettre le renard dans le poulailler, pour secouer tous ces ballotages qui savent animer les journées des Français désenchantés. Le grand deal va mettre en branle son bouquet final quand tous les coups d'artifices seront permis. Car, nous approchons de la petite fenêtre précieuse dans le théâtre du démasqué un peu vénitien et factice. C'est un oculus du temps, par lequel les stratégies couvertes vont apparaître hors du bois. Pour dévoiler leur vraies natures des candidats et de leurs satellites lancés à la pêche et aux désinformations savantes.


Ainsi, nous verrons bientôt et nous lirons comme des fichiers ouverts tous les lustres feints de la politique. D'une part, nous verrons le coming-out de ceux qui soutenaient Bayrou mais juste pour écarter Royal, c'est-à-dire tout pour servir ouvertement leur maître Sarkozy des dernières semaines. D'autres plus socialistes qui se sentent déjà tellement en flair d'échec, qu'ils se jetteront au chevet d'un nouveau roi, quel qu'il soit. Selon la pente naturelle et cultivée des courtisans qui allèrent jadis au lever d'Orléans, le jour même que Louis XIV était encore chaud au bout de sa jambe froide et morte gangrènée.


Bien qu'on le sache toutes ces trahisons et feintises depuis les récits très-antiques, on est toujours saisi d'un grand effroi quand les faits nous les enseignent à nouveau et à reprises, sans mots. Que la politique reste un art qui se pratique toujours le corps chaud mais la tête froide. Aussi, les Etats ne se laissent-ils jamais prendre ni mener par des faibles ou des instables, mais par des personnes et des étoiles ou destins les plus calmes et fermement fixes, dont l'orbe avance lentement.


Finalement, ne choisit-on pas ce plus solide pour notre bonne gouverne commune et pour la constance des politiques, par-delà les humeurs individuelles qui nous jetteraient dans autant de tempêtes hasardeuses.


Demian West

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