Thursday, March 08, 2007

L'Affaire Libby ou la Fin du Règne Bush


Depuis quelques semaines, les médias américains se gavent des minutes d’un vrai roman d’espionnage débattu dans un procès contre Lewis "Scooter" Libby. En effet, ce plus proche responsable du Vice-Président Dick Cheney, vient d’être reconnu coupable d’avoir révélé publiquement le nom de l’agent "Valerie Plame" de la CIA. Ce qui constitue un crime aux Etats-Unis d’Amérique.

On saisira mieux l’ampleur et le sérieux de l’affaire, quand on aura dit que l’agent, dont le nom fut balancé à la Presse, était l’épouse du diplomate Joseph Wilson qui était en mission au Niger pour prouver que Saddam Hussein tentait d’acheter des matériaux nucléaires pour mettre en oeuvre des armes de destruction massive. Comme on le sait, cette mission devait préparer l’opinion à la guerre invasive de l’Irak. Avec cette légitime raison qu’il fallait empêcher Saddam Hussein de posséder des armes de destructions massives.

Pourtant, il arriva que le diplomate constata l’inverse et qu’aussitôt il le dit si fort que les projets de Bush en furent gravement contrariés. Tant et si bien qu’un groupe de proches du Président Bush agirent dans l’urgence d’une maison qui prend feu, en autorisant et en organisant des fuites qui devaient jeter le discrédit sur le couple Plame-Wilson et donc sur tous leurs discours, pour la raison et le but que l’on devine aisément. Puisque, la révélation de la couverture de la femme de Wilson, en tant qu’elle était un agent de la CIA, retira a fortiori toute prétention d’objectivité aux discours de Wilson contre les manoeuvres mensongères de Bush qui prétendait à se saisir de l’Irak à l’aide d’un prétexte.

Au cours des dix jours que dura ce procès, ni Libby non plus que Cheney ne furent appelés à témoigner. Mais d’autres témoins soutinrent que Libby avait entendu ces révélations du nom de l’agent Plame, au cours d’interviews et par des journalistes, qui ont tous démenti avoir jamais cité le nom de l’agent "Valérie Plame". Ce n’est pas moins qu’une peine de 25 ans que Libby risque dans cette affaire de parjure, ou de mensonge d’Etat sinon de haute trahison. Et, c’est une nouvelle épreuve qui attend Bush et sa politique moyen-orientale, qui apparaît de plus en plus constituée de manoeuvres mensongères et manipulatoires. Jusqu’à ce que cette politique, qui a tout de même mis l’Amérique en guerre pendant des années, subisse, d’ores et déjà, les décisions défavorables des tribunaux.

A la lueur des débats de Justice, toute la Presse et des jurés au procès furent convaincus que Libby n’était qu’un fusible, qui serait vite et opportunément sacrifié sur le marbre funèbre des politiques instrumentalisées. S’il n’y avait déjà de nouvelles manoeuvres qui prétendent à lui offrir quelque pardon. C’est pourquoi, toute l’Amérique attend désormais cette clémence qui viendrait tout droit du bureau ovale, pour service rendu au bénéfice du doute et du prétexte si utile au Président guerrier.

Quand, dans l’antichambre du pouvoir, on entend déjà et de façon plus claire encore, ces nouvelles armes livrées par la Justice aux démocrates de la chambre du Congrès, qui n’ont plus qu’à cueillir le pouvoir. Si tant est qu’ils en veuillent. Car, on s’interroge tout de même sur le temps qu’ils y prennent à cette affaire d’importance. Puisque, les nouvelles forces démocrates n’auront bientôt qu’à porter le dernier coup à cette fin de règne, qui s’en va déjà dans les couloirs et les limbes obscurs des plus lourdes peines.

Demian West

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