Wednesday, May 09, 2007

Le 8 mai 1945 sans Sarkozy




Il faut le dire, il est quelque chose de la vacance du pouvoir dans cette absence de Nicolas Sarkozy, durant la journée du 8 mai qui marque le souvenir de la fin de la Seconde Guerre Mondiale.


En effet, celui, qui sera le prochain Président de la République Française, a jugé plus important de se reposer à bord d’un yacht, plus vraisemblablement armé pour les travaux et manoeuvres fastidieux sinon éreintants de la constitution de son futur gouvernement. Plutôt que Nicolas Sarkozy jugeât utile d’être présent au plein coeur de Paris et de la France, pour ajouter une année à la mémoire du 8 mai 1945 qui mit fin au plus grave conflit que la France ait vécu. Avant que cette journée festive fut rétablie par le Président Mitterrand, le Président Giscard d’Estaing avait aboli cette date chômée pour calmer le jeu entre l’Allemagne et la France, qui étaient tout oublieux pour mieux souder l’Europe ensemble. Ce que l’on doit comprendre pour que les ressorts de telles barbaries civilisées ne soient plus jamais remontés. Et donc, les années 1970 agissaient-elles par des motivations qui ne sauraient être parentes à l’identique de cette surprenante digression de Sarkozy. Puisqu’il s’est jeté à l’eau pour se reposer de ses obligations les plus manifestes qui n’étaient pas tant une fatigue qu’un jour de fête.


En outre, Sarkozy était le candidat soutenu par beaucoup de personnalités juives. Aussi, est-il étonnant que son premier geste fut de ne pas rendre hommage à cette date, qui pourtant avait su arrêter la persécution de la communauté qui vient de soutenir massivement la candidature de Sarkozy à la Présidence. Pourquoi une telle absence sinon un tel manque ? D’autant plus étonnant, qu’il y a quelque histoire familiale attachée à cette pensée qui exige le souvenir.
Par ailleurs, les exigences du premier discours de Sarkozy furent un appel au rassemblement sans concession de tout le Peuple et des territoires français. Quand, dès le lendemain, il quitta le territoire de la communauté française pour s’éloigner de son Peuple. Et, à une date aussi symbolique qu’elle avait su imposer la figure gaullienne dont Sarkozy se prétendait pourtant l’héritier politique sinon sentimental. Pire encore : il est impossible que Sarkozy et son entourage n’aient pas pensé ou même évoqué ces questionnements ou déductions, que d’aucuns seraient autorisés à les dire, à la suite même de cet acte et pour le comprendre. Alors que cette sortie paraît assez provocatrice de la part du futur Président.


A la vérité, dans les ex pays de l’est depuis la Pologne jusqu’en Hongrie, on ne pense pas tant au 8 mai 1945, en journée de liesse. Et pour la bonne raison, que ce fut la journée quand l’occident se mit en train d’abandonner bientôt les pays de l’est au fond de la poche de Moscou ou de l’URSS, tout pour Staline. Et pour des décennies de misère, de mensonge et de politique factice. Aussi, avons-nous senti la piquante observation d’un Poutine qui a certes félicité Sarkozy, mais deux jours après son élection : ce qui est un affront frappé du blizzard condescendant. Qui d’entre-nous ne saurait voir dans ce retard au congélo, un Poutine se montrant traîne-savate pour chauffer un Sarkozy personnifiant la revanche définitive du néo-libéralisme par toutes voies depuis l’est, jusqu’en France désormais ?


D’une certaine façon, ces acteurs de la géopolitique n’ont certainement pas manqué de voir un Sarkozy, qui se réfugiait sur un signe extérieur d’ultralibéralisme qu’on appelle tantôt un yacht d’un ami de 20 ans. La gauche et le centre en France n’ont pas évité d’y voir un manifeste de la future Présidence, qui s’annonçait toute orientée et en lien avec les exigences du pouvoir financier. Et que cette "vacance" du pouvoir populaire arriva juste après les élections par le Peuple Français. Néanmoins, on nous l’affirme depuis le yacht post-électoral : jamais, cette élection ne fut amenée par la bourse ou les stratégies du monopoly international.


Malheureusement, le Peuple n’y trouve pas vraiment son compte d’élection et dès le lendemain de celle-ci. Il est comme déçu, d’emblée, que Sarkozy ne soit pas venu au rendez-vous du Peuple, et pour favoriser d’autres réunions et intérêts plus intimes soit à couvert.


A tel degré, que Sarkozy a dû déclarer, depuis le yacht présidentiel, que cette virée impromptue n’avait rien coûté au contribuable. Ce qui n’est pas si sûr, quand on songe aux autorités ultralibérales qui ont prêté le pack jet-and-yacht. Car elles demanderont leur reste un peu plus tard. Puisque nous les devinons peu enclines à faire des prêts qui ne seraient pas suivis de quelque intérêt et capital, le jour de l’échéance venue.


Demian West

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