Sunday, October 14, 2007

Le baiser des Elysées de l’Art sur la blanche FIAC

La FIAC de Paris est un rendez-vous fixe et ferme de l’art contemporain et nécessairement orienté vers le Marché des oeuvres. C’est un lieu assez mystérieux des rencontres de professionnels de l’art et du public par aventure. Par ainsi, il est certains rapprochement que l’on pourrait vite hasarder entre cette manifestation et les Salons du Louvre qui firent les grandes heures de l’art et de la critique au XIXè siècle, le plus emblématique des rivalités de courants artistiques.
La position qu’on dirait dominante de la FIAC exigea que les officiels de la FIAC intégrèrent deux manifestations en off et intitulées "Show off" et "Slick", l’année passée. Mais cet automne, la chose se tétanise. Car, une concurrence des arts moins officiels ou officieux a su se poster dans une contre-allée des Champs-Elysées à quelques drippings pollockiens de la FIAC sise au Grand Palais. Ce sont les Elysées de l’Art et c’est nouveau.

C’est la guerre ! La FIAC attaque en diligentant une action en référé au Tribunal de Commerce forcément, et pour concurrence abusive etc. Nous voilà donc revenus au plein temps des "Salons des Refusés". Quand Napoléon III autorisa une exposition des peintres dissidents en marge des Salons officiels, d’où ils avaient été exclus, soit pour leurs provocations soit pour leurs incompétences ou maladresses artistiques. Et, ce Salon des Refusés fut ouvert au public parisien à celle fin qu’il pût choisir l’art du futur, l’art contemporain en somme. Aussitôt, les anciens sentirent le vent du boulet qui emporta tout en un tournemain de quelques scandales si bien cuisinés, qu’ils firent entrer les arts dans le spectacle festif et libératoire de tout le XXè siècle.

Autrement dit, ça recommence. Car l’action en référé de la FIAC s’est vue mettre le boute-hors et l’affaire est donc perdue pour l’académique FIAC, et sitôt l’hégémonie avec elle. Le maire de Paris, qui aime les arts et les nuits blanches mouvementées et canailles, a autorisé la manifestation dissidente. Et ce sont donc plus de cinquante galeries et des artistes moins prestigieux, qui profiteront de la survenue des collectionneurs du monde entier qui croient venir à la FIAC quand ils seront probablement happés par ce lieu peut-être plus festif et gage de nouveautés habituellement mises à couvert parce qu’elles savent encore déranger. Un peu comme des baisers sur des toiles blanches, dont le souvenir grimpe aux rideaux qui s’abattent sur les arts contemporains qui prennent un sacré coup de vieux, cet automne 2007.

Demian West

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