Thursday, October 25, 2007

Le buzz Hillary du Drudge Report




Le journaliste internet Matt Drudge suit de si près la carrière de Hillary Clinton que, dans la presse américaine, on se prend à penser qu’il en serait le plus sûr artisan. En effet, c’est lui qui dévoila l’affaire Lewinsky qui ruina la présidence de Bill Clinton. Mais que ces révélations firent, dans le même temps, le plus sûr lit de la popularité de Hillary Clinton, l’épouse outragée publiquement. A ce qu’on dit tantôt.

Aujourd’hui, le site internet de Matt Drudge est un lieu de rencontres des plus fins museaux en cherche de scoops et surtout des dernières rumeurs les plus affolées, chaque minute. Tous y viennent par millions, et des trains de chefs d’entreprises médias jusqu’à la concierge qui sait surfer dans l’escalator. Et quand tout le monde sait que bien des scoops sur le Drudge Report sont douteux sinon carrément faux à outrance. Ils font tout de même la nouvelle, puisque tout le monde en parle et quoi qu’il puisse arriver. C’est dire l’influence de ce lieu de perdition de l’inferno internet.

Eh bien, c’est ce lieu que la candidate Hillary Clinton suit de si près qu’une ligne directe relie Tracy Sefl, une personne officielle d’un précédent comité national des Démocrates, au journaliste Matt Drudge. Et pour que les infos circulent dans les deux sens, entre Drudge et la candidate démocrate. Ainsi, quand Hillary toussa lors d’un discours, Matt s’empressa de balancer quelque belle pharmacie de gentillesse sur son blog, en lui souhaitant un bon rétablissement si assuré qu’elle n’était pas malade du tout. Et parce qu’il a tout simplement besoin de Hillary, il le reconnaît amplement.

En revanche, quand Obama, le candidat démocrate concurrent de Hillary, allait frapper du poing un discours important sur l’Irak, quelques minutes avant ce show démocrate, Hillary communiqua sur-le-champ à Drudge les chiffres des fonds alloués à la campagne. Et ce sont ces chiffres qui firent la une et qui couvrirent le discours de Obama dans les mainstream médias. On saisit la civilité entre amis du même camp, qui ne se refusent aucun coup bas, un peu comme en France électorale.

On sait bien qu’en France et en hiver, le renard et le blaireau font parfois terrier commun pour mieux se tenir chaud mutuellement. Et dans la politique c’est tout pareil. Et ça marche pour le bénéfice des 422 millions d’internautes qui noyautaient le mois dernier ce site du diable joyeux, où nul ne sait plus reconnaître la vérité des rumeurs éjouissantes qui deviennent des news, par le fait des seuls médias qui sacrent l’info comme ils veulent.

Demian West

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