Friday, December 08, 2006

Réplique tempêtueuse sur la République

Selon un rythme de survenue assez régulière, la Nature remet quelque coup de vent du balai dessus la carte des strategon de salon que nous sommes. Puisque nous serions, de façon permanente et perpétuelle, liés par toutes extrémités des sens, aux circuitions de l'électricité et des média. Ne sommes-nous point déjà parcourus, ou traversés par toutes manières de vents des idées, des opinions, sinon des élections qui changent chaque instant, sur l'instant ? Nous paraissons à nous-mêmes si tournevirés par des mouvements qui auraient ceci d'agréable, qu'ils nous extraient savamment des réalités dans lesquelles ils devraient, censément, nous introduire. En l'occurrence de notre actualité, vers le choix d'un Président ou d'une Présidente de notre République : ce qui est bonne raison des plus fortes tempêtes disputeuses.

Ce qui serait comme de dire, que le vrai vent qui nous agite prou, ne serait pas le vent du dehors. Que la tempête est dans nos têtes avant qu'elle nous tombe dessus la chevelure hurlante. Aussi, nous admirons tout autant que nous craignons, et dans le même temps, toutes les masses tempêtueuses qui sauraient chavirer le ciel de ces anciennes valeurs de gris colorés qui nous ramentent tantôt, ou nous rappellent nos émotions amoureuses, quand nous étions si jeunes qu'encore près de mourir aisément. Aujourd'hui, nous savons bien, que tout change selon que nous serions placé d'un côté soit de l'autre de la fenêtre qui est l'écran sur lequel s'étale le spectacle du réel. Il y aurait deux classes de places dans le train qui traverse la vie dans son paysage social : Soit être dans le paysage en mouvement, soit l'admirer de loin par un sentiment qui tiendrait tout par le tremblement du frisson, comme l'effet du "sublime" qui fut inventé par le XVIIIè siècle.

Cette tempête, qui nous atteint doublement par les yeux mais sans jamais qu'elle nous touchât, est en tous points conforme, à droit ou à tort, aux tempêtes de l'imagination qui régentent des débats qui décident des victoires, comme les arbres sont soudainement arrachés, les toitures décollées, et des voitures qu'on verrait se vriller dans des tornades de jet-streams les soirs d'annonces des résultats électoraux.

Et pour achever ce tableau des tournures de vestes à vau-le-vent, on serait, aujourd'hui et chaque jour, enlevé dans l'irréel par le biais des média imaginatifs et par le truchement des outils numériques et leur narcose qu'ils transfusent en nous, vissés à nos fauteuils, et par tous leurs bras qu'ils nous tendent. A l'inverse, quand le câble du jus tombe et coule, se trouve-t-on sans plus de jus qui circule pour mouliner notre télé, sans son ni image qui véhiculent, tous vidés sucrés ! Et par là-même, se trouve-t-on immédiatement rejeté, dira-t-on, de l'autre côté de la fenêtre. En vitrine de nous-mêmes : nous sommes presque à nous regarder comme nous survolions le réel auparavant. La tempête provoque ces retours à la vie vraie, qui sont l'occasion, pour nous, de nous voir quand nous étions mort ou déréalisé, plus précisément quand nous survivions dans l'immatériel et sa tempête célérée .

Et mieux encore : nous aimons toujours y retourner vers cette immatérialité de la vie pensée et imaginative -- électronique désormais -- si tôt que les circuitions reprennent leur joyeuse danse macabrée qui cinématographie et mythologise nos vies. Lesquelles sont des romans agités par des répliques de tempêtes chapitrées sur la République, au-dehors et au-dedans.

Demian West

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