Tuesday, January 01, 2008

Les voeux spectaculaires de Sarkozy



Tout le monde attendait le Président de la République, Nicolas Sarkozy, au détour annoncé de son allocution des voeux présidentiels, à la vieille télé de la dynastie gaullienne. En effet, Sarkozy s'était promis et publiquement de s'attaquer à la tradition formelle des voeux figés et guindés par les lacets usés du corset élyséen.

Pour un grande part des téléspectateurs actés, on vit, en face de Sarko, tout ceux qui l'attendent toujours à tous les détours. Puisqu'ils ne laissent plus depuis le mois de mai, de souhaiter sa chute ou la grosse erreur de parcours. Et quand il vient à peine de monter sur le trône assez versaillais. Si l'on songe qu'il y a même attiré le despote ès Libye pour qu'il s'inclinât un peu ci-devant. Ce qu'il a fait. En d'autres termes, les déçus par les élections dernières avaient forcément méjugé par avance cette allocution. Comme ils méjugeront naturellement tout le reste du voyage présidentiel, durant les cinq années un peu entamées.

Il suffit de lire les forums sur le net, pour saisir les critiques de principe, qui ne se tairont jamais jusqu'à la fin du mandat. Tant et si bien, qu'elles se rendent assez inaudibles. Par une répétition qui vide l'icône de tout sens comme Warhol l'avait bien théorisé. Et qu'étrangement Sarkozy pratique aussi cet art de la peinture américaine. Puisqu'il applique cette stratégie du brouillage des discours de l'opposition. Par sa propre occupation du terrain médiatique, et jusque chez l'adversaire qui ne pense plus qu'au visage de Sarko, qui occupe tout l'espace de la toile. Finalement, cette fascination pour les excès du personnage sait habilement occulter le sens des discours critiques redondants.

On sait déjà, que les mauvais perdants de la neuve politique n'auront pas entendu que Sarko a reconnu quelques erreurs, mais sans qu'il dise lesquelles. Aussi, qu'il a privilégié le dialogue avec les régimes canailles. Plutôt qu'il aurait maintenu le cap de l'exclusion des régimes autoritaires, qui mène à droit fil vers des affrontements moins favorables à long terme. Et donc, l'opposition retiendra surtout que Sarkozy a su occulter les intérêts mercantiles, qui bougeraient en profondeur la diplomatie française. Comme si l'argent était un tant soit peu inutile, dans une société qui réclame fixement du pouvoir d'achat. Et quand ce besoin d'argent est l'argument massue de la masse critique, qui s'oppose au Sarko de Carla.

D'arrivée après un très nouveau travelling filmique vers son bureau gaullien, Sarkozy a insisté sur son engagement, qu'il ne trahirait pas ceux qui ont voté pour lui. Les autres, il les a déjà trahis et par le fait qu'il les a fait perdre. Mais c'était le jeu électoral, et qu'il fit cette fois des gagnants et des mauvais perdants. Aussi, il fut encore question du grand train de réformes et de la rupture à mettre en oeuvre pour moderniser, c'est-à-dire américaniser le pays. Soyons plus clairs quant à l'acception du terme de la modernité, qui sait régir nos débats contemporains.

Quant aux siens, que Sarkozy ne doit pas trahir, ils se postent tout à l'inverse des lamentations de l'opposition. Car, bien qu'on les soupçonne dans les sondages d'être un peu déçus à leur tour, et par les envolées people de Sarkozy l'égyptien, ils soutiendront certainement sa politique. Car, ça c'est sûr ! elle sait maintenir l'éclat médiatique quasi érotique, qui sait nourrir les ventres les plus affamés de nouveautés pendant la séance du spectacle politique.

On a vu que Ségolène ne l'aurait pas tant compris, quand on a regardé sa réponse au chef de l'Etat. Dans un décor aux lueurs étrangement passées sinon fades, sur le net hyper moderne. Et cette vidéo ne faisait que relayer encore les mêmes critiques des vieux écarts entre riches et pauvres. Et que ces critiques relèveraient d'une vision assez démagogique, quand on est riche soi-même. C'est probablement ça qui fait vieux jeu.

Finalement, cette allocution fut banale sinon banalisée. Car ce ne serait pas là que le Président donnerait ses neuves représentations. Mais, dans des paysages grandioses et mythiques, ou dans des architectures de palais si étranges que dignes de la 3D de l'Heroic Fantasy ; aussi sur la scène des concerts peoples érotisées par des top-modellos électriques aux complexions elfiques de visage et de corps ; enfin dans d'autres manifs plus disputeuses entre hommes, qui savent se lancer des gros mots dialogués par un sous Audiard.

Il reste que le plus grand spectacle de la politique du monde ce sont les élections américaines. Et qu'il serait urgent qu'on y voit Sarkozy, à tout le moins dans les événements people qui tournent autour. Et juste pour satisfaire ceux qui ont certes voté pour Sarkozy. Mais aussi pour son spectacle qui sait changer la politique française en ses voeux d'Amérique.

Demian West




2 comments:

Anonymous said...

banal?
nous allons vivre 5 ans de banalités et de ploukitude


http://www.betapolitique.fr/Sarkozy-au-Vatican-retour-sur-la-02363.html

Buzz l'eclair

Anonymous said...

Je te souhaite le meilleur pour 2008!!! Bisous.