Saturday, February 10, 2007

100000 Contestent Bush à Washington


La dépouille du tyran de Bagdad n’est pas encore tièdie que la révolte gronde et monte jusqu’aux marches mêmes du Capitol à Washington D.C., et pour exiger le retour des troupes américaines, hors d’Irak. Samedi le 27 janvier, une foule, de près de 100000 personnes, a manifesté et protesté contre la politique étrangère du Président Bush. Quand il voudrait renforcer le contingent US en Irak ; et quand il limoge chacune des colombes qui voudraient nuancer son discours du faucon.

On y vit, dans cette fête protestataire, des personnes qui mettaient leurs vertus citoyennes en application à la rue publique et pour la première fois ; comme on y vit tout le gratin du "Hollywood D.C.". "On the road again" des Etats US, plus de 300 bus ont versé des vétérans réfractaires, des parents de soldats morts "in action", des unijambistes devenus "colombophiles" par le fait, ainsi que tous leurs pacifistes un peu fâchés pour le coup contre la guerre. Plus people encore : Jane Fonda, que les conservateurs appelaient "Hanoï Jane" pendant la guerre du Vietnam, a repris du service après plus de 30 ans de retraite tranchée de quelques spots publicitaires pour des cosmétiques qui conservent bien les cuirs des plus rebelles.

L’événement s’est espacé en divers lieux depuis le National Mall jusqu’au Congrès, et des confrontations eurent lieu sans pour autant que des arrestations survinrent. Moriah Arnold, une enfant de 12 ans qui avait organisé une pétition contre la guerre et dans son école, fut invitée pour dire au micro son refus de la guerre, par-devant ce remake de Woodstock. Et il y faut du courage pour parler à la foule, et en si jeune âge. A tel degré que son intervention fut emblématique de cette Amérique qui, désormais, ose se montrer et dire le changement profond qui parvient à laisser douter de la politique étrangère de G.W.Bush et des conservateurs. Avec les conséquences qui s’étendent déjà sur le territoire national : au Congrès notamment.

En effet, les manifestants n’hésitent plus à relever ce qu’ils nomment une forme de lâcheté d’un Congrès qui voudrait la fin de la guerre sans qu’il décidât clairement de la mise en oeuvre de cette politique. C’est-à-dire, que les contestataires demandent que le Congrès coupe enfin les budgets qui alimentent cette escalade du conflit en Irak. Quand des congressmen sont d’accord, alors que des politiques s’y opposent par peur d’être accusés d’abandonner les troupes sur le terrain, et donc qu’il risqueraient de ne plus être reconduits dans leurs fiefs au prochain scrutin. Finalement, on comprend que les manifestants demandent au Congrès qu’il sache prendre le contrôle de ce gouvernement.



Depuis des mois et des ans, la blogosphère était largement agitée par des manifestations individuelles et collectives contre cette guerre, vaguement justifiée par un sophisme de Bush. Si l’on considère qu’il a mené cette guerre qui a su installer un terrain propice à une guerre civile en Irak, et pour que Bush prenne cette menace de guerre civile comme sa raison même de la poursuite du maintien des troupes US en Irak. On le constate, il s’agit d’un cercle serpentin dont on ne voit plus le bout de la queue qui mord sa langue, si l’on peut ainsi dire.

Il reste que c’est une guerre qui a fait 3000 morts américains : ce qui est le plus vif moteur d’une protestation active sur le territoire américain. Et par ailleurs, il est du plus haut intérêt de constater, que l’internet parviendrait à changer la politique, mais à la condition que la protestation sache enfler et donc déborder le réseau pour finalement gagner la rue. C’est donc une leçon pour les deux sphères, réelle et virtuelle, qui décident aujourd’hui de l’avenir du monde entier. Par quoi, une mère qui refuse que son fils meurt en Irak, pourrait donc agir à l’autre bout du monde inter-relié, en témoignant sur le net, puis en manifestant à la rue. Et c’est notre monde de demain qui ne serait donc pas devenu si fou qu’on pût le craindre !

Demian West

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