Saturday, February 10, 2007

La Bombe de Chirac




Dans la sphère du Buzz, un vent nucléaire, à tout le moins verbal, vient de ruiner les diplomaties en recherche de désarmement par l’humour. Le Président Jacques Chirac a reconnu avoir fauté dans ses déclarations "off" à des médias américains, à propos d’une prospective de guerre nucléaire entre l’Iran et Israël. Chirac se serait exprimé comme un jeune faucon épris des niveaux supérieurs du war-game on line entre l’Iran et les forces occidentales. Si l’on considère qu’il aurait poussé ce war-game jusqu’au point de non-retour du déclenchement d’un conflit nucléaire. Mazette !


Ainsi, Chirac a-t-il confirmé au "New York Times" et au "Herald Tribune" que si l’Iran jetait sa bombe par aventure et par-dessus ses frontières : oui ! Téhéran serait vitrifiée avant même que l’ombre de ce missile se serait étendue plus avant sur deux cents mètres, à tout le moins, sous le soleil israélien. Ce qui est bien ! On le constate à ce tir-là : désormais, le dialogue diplomatique explose, de nos jours, en des compétences qui osent tous les allers-retours entre le présent et le futur, comme entre les mots et leur retrait. Car, le lendemain de ses mots lancés, le Président français a rappelé les journalistes pour qu’il puisse reprendre ses mots, tous pleins de détonateurs cachés. Et pour les démentir aussi vite qu’on exercerait la plus habile parade contre-nucléaire et contre soi-même. A tel point d’effusion, que Chirac ne conteste pas s’être trop avancé et s’être trompé dans cette science de la prospective, si inconnaissable quand elle serait lancée, mais assise par-dessus tous les bon-effets pacifiques de la dissuasion.

Dans le camp socialiste français : on jubile et on plaide la brusque baisse de régime, qui vacillerait entre folie et incompétence liées aux derniers temps de la Présidence d’une droite à bout de souffle nuké, à 74 ans. Aussi, la gauche (qui a démontré qu’elle savait faire gaffe) crie au "deux poids et deux mesures" faits entre Ségolène et la droite. Certes, la droite aurait dû se méfier de ces retours de manivelle comme de missile. Mais, elle y voit grand’ merveille dans cette illumination de mille news sur cet atome d’intelligence si bien-dominé, que la sagesse Chiraquienne soi-même ne craindrait plus les usages d’un tir nucléaire.

A la vérité, Chirac a dit qu’il faudrait quand même se bouger à la vue d’un scénario qui serait plus prolifique que proliférant de bombes soit des attaques carrément. Plutôt qu’on devrait paniquer au seul premier jet ou même au second envoi du missile disputeux. Lesquels obus seraient naturellement échangés comme une coutume entre vieux ennemis au Proche-Orient, qui restent aussi nos bons amis. Et ces propos étrangers si fantasiés, dans une interview donnée par un chef d’Etat français à des journaux américains, ne manqueront certainement pas leur cible. Car cette déclaration renforcera le potentiel verbalement dissuasif du Président iranien. Et, les sorties de Chirac gèlent déjà les forces alliées si vitrifiées par la bourde diplomatique.


Ce serait donc un peu comme une gaffe au ton ségolénien qui irait fracasser le but d’une droite atomisée pour le coup par son propre camp. Mais, Chirac reste rassurant : puisque toute cette affaire de micro-bombe serait assez abracadabrantesque pour qu’on dût y comprendre et seuls : que c’était vraisemblablement pour rire !

Demian West

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