Saturday, February 24, 2007

Une gauche "Spartakiste" quitte les éléphants



Du blog du grand journaliste Doug Ireland aux articles dans Al-Hayat, toute la blogosphère internationale fait ses gorges chaudes du grand chambardement dans la campagne présidentielle en France. En effet, tout semble s’être inversé dans le côté gauche du théâtre politique. En proue du bâtiment socialiste la victoire Ségoléniste de Samothrace vient de basculer vers une certitude, très courue à gauche, que toute la flotte irait bientôt au bain.

Cette semaine de tous les dangers, Sarkozy a sauté dix points devant son adversaire. Bien que Ségolène ait, quand même, quelque raison peu trotskyste de se réjouir. Puisque, Bové n’a pas su réunir les 500 signatures, pour mettre en oeuvre son programme aux 160 milliards de dépenses. On a eu très chaud aux finances...

Il reste que la grande fête socialiste de Villepinte s’est précipitée au désastre dans les sondages, et dans les retournements de vestes médiatiques. Sur un ton néo-mitterrandien qui devait évoquer les "110 Propositions" du Mitterrand de 1981, Ségolène voulait atteindre à cette majestueuse figure, comme pour mieux imposer son "Contrat Présidentiel" de 100 propositions. C’est l’inverse qui arriva tout pour néant.

Plus pressés que quiconque dans leur course à l’Elysée, les deux leaders Ségo-Sarko ont promis tout, et à chacun, en pensant que leurs auditeurs se satisferaient uniquement de signes vidés des réalisations en dur. C’est pourquoi Besson a aussitôt rendu ses clefs de son bureau de chiffreur du programme Ségolénien. Quand le staff socialiste prétend vivement qu’une mésentente entre Hollande et Besson en serait la vraie cause plus intimiste et sentimentale. Toujours est-il que Besson a répondu qu’il ne voulait plus être circonscrit aux cuisines, et pour réduire la sauce de Ségolène, dont la recette est mal inscrite dans les livres des comptes. Et finalement, pour alléger le plat vite servi aux convives français.

De toutes façons, le fumet des rumeurs se fait encore sentir depuis cette arrière-cuisine. Puisque, depuis le staff de campagne très-virile, on insinua que Besson avait quelques problèmes conjugaux qui l’auraient rendu plus imprévisible et même stressé. Mais qui n’en aurait pas de tels problèmes, et même chez les pacsés de la haute politique ? Désormais, tous sont fâchés. A tel degré, que Besson offre déjà ses compétences à des adversaires forcément sarkozystes.

Mais le pire est encore à venir : 30 haut-fonctionnaires des socialistes-anonymes viennent de se liguer derrière Bayrou, sous le gonfanon de "Spartacus". Car ils en font toute publicité par le biais d’une annonce à "Libération". Dès lors, comment le centriste pourrait-il perdre avec de tels avantages ralliés ? C’est comme s’il ne restait qu’une Ségolène séductrice des magazines glossy qui se sait agir par l’effet savant de photographies trop-légendées.

A la vérité, nous baignons en plein showbizz où l’on se bat à coups de rames, et si proche de Roger Hanin le beauf qui vient de rejoindre l’équipe de Sarko-Navarro, ou le contraire comme on voudra. Joints à Doc Gynéco, puis à Enrico Macias qui soutient la politique d’Israël, comme il convient à l’atmosphère confessionnelle et communautaire des stratégies mises en oeuvre, dans la France d’aujourd’hui.

Certains pro-Sarko philosopheront ce mouvement, à l’instar de Glucksmann ou de Bruckner, avec le pugnace Finkelkraut qui voudraient tous nous faire croire que Sartre était, en fait, profondément sarkozyste. On en doutera quand même un peu, mais après les élections quand nous aurons retrouvé tous nos esprits bien-cogités par Descartes.

Finalement, on voit bien monter dans la chaleur de ce désert grouillant d’appétits avides toutes dents dehors, quelques éléphants bien-lourds qui se meuvent comme des paquebots. Et qu’ils se posteraient avec leur grande science politique, le plus lentement pour ne pas se briser tout près du siège électoral. Peut-être pour en éjecter une erreur de casting : selon leur point de vue, bien-nourri dans la jungle de la politique impitoyable des "vieux grands animaux" Fabius et Strauss-Kahn.

Demian West

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