Wednesday, July 30, 2008

L'amour fusionnel est-il nuke ?

Dans les couloirs paumés de la philo, on dit tantôt qu'il y a deux modes qui conviennent à l'amour. D'une part, on peut aimer d'amour fusionnel à la mode platonicienne. J'ai pas dit platonique, ce qui est trop uranien ou dans le marbre de l'air. Non ! l'amour fusionnel dequoi nous parlons est une sérieuse usine à ennuis qui ne manquent jamais leurs trains d'aventures et de passions douloureuses. Un peu comme Jésus quand il montait les marches du Golgotha avec toutes ses maîtresse en pâmoison... enfin ! j'y étais pas et donc j'imagine des lopins.

Car, à trop s'identifier à l'autre, à lui rentrer dedans puisqu'on l'a dans la peau, on finit par lui squatter la vie purement et simplement. Si qu'il finit par devenir aussi chiant qu'un proprio d'un mouchoir carré de bâtiment et jardin historiques. Bref ! il finit par nous fiche dehors de sa vie et justement quand on l'aime à donf, et comme on n'a jamais aimé personne avant lui. Après on s'étonne que le monde de mézigue soit mal fichu. Quand en fait, c'est mézigue qu'est tout cassé et en vrac chez le psy de palier.

L'autre approche de la névrose amoureuse est plus cool. C'est la spinoziste, à ce qu'on dit tantôt. C'est-à-dire qu'elle a été conçue en des termes clairs comme le nougat exposé au soleil de l'Afrique subsaharienne gluant par Spinoza le philosophe hollandais qui a beaucoup exporté sa philo bavarde. Il s'agit d'une forme nouvelle de l'amour qui dit de façon la plus polie qui soit pour un amoureux sexuel : Qu'il faut juste se réjouir et être heureux que l'autre existe.

Ce qui induit qu'on aurait pris pleine conscience du lien par-delà l'espace ou la séparation, le cas échéant. Elle semble plus sûre cette façon d'aimer, car on ne risque jamais d'étouffer l'autre avec l'édredon pour hériter de ses milliards d'acariens et leurs semis de dollars. C'est aussi bien de laisser tranquille la personne qu'on aime, plutôt que de la couvrir de harcèlements en bouquets de manifestations d'amour qui sentent parfois le faisandé. Car elles ne sont une ivresse qu'au début inflammatoire de la maladie du coup de foudre. D'autant que cette maladie de la teigne est incurable et que personne ne s'est essayé à la mettre en fac pour y étudier quelque science là-dedans... y en a pas !

Au fond, il faudrait visualiser ou percevoir l'amour comme un nuage spirituel et sensuel à la fois, qui nimberait les deux amoureux et qui saurait les mettre en une relation quasi télépathique. Comme lorsqu'ils s'envoient le même texto en même temps entre RER et subway, et qu'il dit : "n'oublie pas d'acheter la baguette pour midi... même si tu me manques à mort et que je brûle de te revoir dès la fin de ton tournage du movie arrgh ! à la fin du mois du ramadan sexuel forcé".

Certes, il est plus facile de philosopher que de vivre ces préceptes de la philo écrite par des types qui n'ont probablement jamais été amoureux, hormis de leurs livres. Mais c'est pas pareil pour effeuiller la marguerite goethéenne ou ses pages vénusiennes. Il reste que pour connaître l'amour spinoziste, il vaut mieux attendre le nombre des ans et l'expérience, ou peut-être quelqu'un qui saura vous y initier. En vérité, une personne que vous aimerez vraiment et qu'elle saura vous pousser à des sacrifices aisés, dont vous n'imaginiez pas que vous pouviez en être assez capables.

Alors, on en devient d'autant plus attirant, puisqu'on a fini d'être chiant. A tout le moins dans les grandes lignes, car faut pas rêver non plus à l'amoureux parfait, qui est aussi faux et factice qu'un Renoir dans son cadre doré au milieu d'une loge de concierge dans l'escalier.

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