Saturday, February 24, 2007

Bayrou perce au centre de Ségo-Sarko



Dans les derniers méandres médiatiques de la campagne électorale, nous venons de prendre un virage qui fleure fort le tournant décisif. En effet, ces derniers jours, on vit partout des interviews d'un François Bayrou irruptif dans les sondages jusqu'au premier rang. Tant et si bien qu'on le dit tantôt : le probable vainqueur de la présidentielle.


Avant ces changements dans le théâtre politique à droite, ses adversaires se jouaient de cette force centriste, qu'ils concevaient traditionellement comme une force utile de réservistes. Et sans jamais qu'elle soit attendue en si haut-siège victorieux. Pendant ce temps, François Bayrou montait un parti centriste qu'il voulait plus indépendant pour mener le dernier assaut du pouvoir lui-même. C'est pourquoi, en l'espace d'un week-end, il devint la pire menace qui fondit sur le bi-partisme, entre Ségo et Sarko, tout dérangés dans leurs plans dont ils avaient pourtant pris toutes dates auprès des médias qui roulent...


C'était sans compter sur la soudaine progression de Bayrou, qui gagne quasiment un point par jour dans les sondages, du moins ce dernier week-end. Ce qui est raison de la furieuse panique qui vient de prendre les quartiers généraux adverses à leur col le plus difficile à monter, depuis que la course fut lancée. Paniquée, Ségolène Royal vient d'ouvrir le feu, en accusant le centre d'être introuvable en un lieu précis. Quand, Sarko doit, désormais, repousser ce nouvel adversaire si proche et si lointain, dans le même temps, de son propre camp droitier. On le constate, il ne faut pas être grand clerc pour se rendre compte du risque lié à de telles attaques directes contre un candidat que les Français viennent de favoriser dans les sondages et par tout l'audimat. Car, chaque coup porté contre Bayrou pourrait être rendu au rebours contre ceux qui l'auraient jeté, et par le peuple lui-même.


Et pire encore : pour gagner, Ségo comme Sarko auront besoin de tout le report des voix du Centre vers leurs urnes respectives. Ils se sont donc piégés par leur propre stratégie binaire qui, certes, a su faire l'économie d'une troisième force, et pour fulgurer dans les premières étapes : mais pour qu'ils s'effondrent dès l'approche des premières difficultés pyrénéennes. Là, où les soutiens d'équipes alliées sont vitaux pour vaincre le sommet. C'est donc une grande erreur de stratégie politique qu'ils auraient machinée par leurs séances médiatiques qui tournaient manifestement en roue libre. Et qu'elles les auraient éloignés d'une rencontre et du sentiment du peuple véritable. Et pour, finalement, que Ségo-Sarko y perdent tout : au profit d'une personnalité qui semble plus ferme et stable. Car, François Bayrou progresse bien-assis sur le cuir à cheval entre les mythes agraires et sa culture classique.


A la vérité : les Français voient Sarkozy comme le sortant, qui serait forcément moins frais et comme en perte de sa qualité séductrice. Quant à Ségolène, elle évoque plutôt une tentative fastidieuse de représentation d'un Mitterrand plus mystérieux encore, puisque ajouté d'une force féminine presque virginale. Peut-être, pour bouter le passé trotskyste et chiraquien hors de France.


Plus terrestre, Bayrou paraît sage assez, quand il sait exhumer les grandes figures historiques dont Cincinnatus le laboureur des premiers temps de la république romaine. Souvenons-nous : Cincinnatus fut appelé par le Sénat lui-même pour gouverner et sauver Rome des attaques des Eques et des Volsques. Mieux encore : sitôt la victoire emportée, il abandonna tous ses titres pour retourner à ses premiers labours. Dans une attitude si noble qu'elle le souleva au rang d'"exemplum virtutis". Ainsi, qu'il put semer les vertus républicaines et civiques dans les consciences, jusqu'à la Révolution Française vers la République retrouvée .


Aussi, Bayrou a-t-il composé une biographie de Henri IV : le dameret galant qui sut réconcilier les Catholiques avec les Protestants. Pour la simple et plus urgente raison que ses propres parents étaient les chefs respectifs de ses ligues sanguinaires et fratricides. Et qu'il lui fallut vite unifier le pays pour sauvegarder la famille tout court.


Tout semble donc montrer que les Français, aujourd'hui, voudraient retrouver cette "grandeur" de l'esprit français. Et par ce recours à la mémoire des grandes figures bien-humaines de notre riche passé culturel. Pour retrouver la confiance et même l'espoir en leur avenir. Le Peuple François verrait-il jaillir cette source au centre de l'urne élective ? Dont l'issue nous libèrerait, certainement, des intrigues du feuilleton politique en manière de psychodrame triangulaire.


Demian West

1 comment:

Anonymous said...

Cher Demian, je te trouve très conventionnel et archaïque sur ce dernier article.
Je t'offre ma dernière fable présidentielle beaucoup plus coquine et protestante quoique peu orthodoxe à moins que l'on ne soit tête de Turc : LE VOTE INUTILE, LES VEAUX ET LA PETITE GOUINE sur http://helende3.over-blog.com/
Y a pas à dire, B a un bon coiffeur.
Helen de 3 et les ©STUDIOS RADIO l'OMBRE